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réussir, mais savoir pourquoi & comment ils ont réussi.

Il est inutile, il seroit même ridicule à l’artiste qui veut posseder son art, de chercher, par l’étude de l’anatomie, à découvrir ces premiers agens imperceptibles, qui forment, la correspondance des partîes matérielles avec les spirituelles. Ce n’est pas non plus à acquérir l’adresse & l’habitude de démêler le scapel à la main, toutes les differentes substances dont nous sommes composés, qu’il doit employer un tems précieux. Une connoissance abrégée de la structure du squelette, de l’homme ; une étude un peu plus approfondie sur les muscles qui couvrent les os, & qui obligent la peau qu’ils soutiennent à fléchir, à lé gonfler, ou à s’étendre : voilà ce que l’anatomie offre de nécessaire aux artistes pour ; guider leurs travaux. Est-ce de quoi les rebuter, & quelques semaines d’étude, quelques. instans de réflexion, feront-elles acheter trop cher des connoissances indispensables ?

Nous allons rassembler ici la plus grande partie de ce que le peintre doit connoître de l’ostéologie & de la myologie, & nous join drons à cette énumération le secours des planches, auxquelles se rapporteront les signes que nous seront obligés d’employer.

Ensuite nous donnerons au mot Proportion les différentes mesures sur lesquelles un a établi, par une convention à-peu-près générale, la beauté des figures.

Le squelette de l’homme est l’assemblage des parties solides du corps, que l’on nomme les os.

Cet assemblage est la charpente de la figure, & l’on peut en diviser les parties principales en trois, qui sont la tête, le tronc & les extrémités.

La tête qui a à-peu-près la figure d’un oval applati des deux côtés, est composée d’os, qui presque tous font appercevoir leurs formes au travers de la peau & des parties charnues qui les couvrent. Je fais cette remarque, & j’y insiste, parce que rien ne donne un air de vérité aux têtes que l’on peint, comme la juste indication des os qui forment des plans différens, qui indiquent le trait des parties, & qui déterminent les effets des ombres & des jours.

Voyez pour l’explication suivante les deux figures ostéologiques dont l’une représente une tête vue de face, & l’autre, la même tête vue de profil.

Parmis les os qui se sont appercevoir extérieurement dans la tête, il faut remarquer l’os du front A, appellé l’os coronal. Sa surface lisse & polie, qui n’est presque couverte que par la peau, rend cette partie plus propre à réfléchir la lumière : ainsi, dans les figures éclairées d’en haut, elle est toujours la plus lumineuse. Cet os qui fait une partie de l’enchassement des yeux, trace encore le contour


de la partie du sourcil, & cet enchassement grand & ouvert donne un caractère très-majestueux & très-noble aux figures.

a. Est la suture, du coronal ; je n’insiste pas sur ces jointures des os du crâne que l’on nomme sutures, parce qu’elles sont inutiles aux peintres. Je me contenterai de les indiquer.

b. Est la suture sagittale.

B. Indique la cavité des yeux, qu’on nomme orbite. Cette cavité destinée à contenir le globe de l’œil, est formée en partie par le coronal & en partie par le zigoma ; elle influe, comme je l’ai dit, sur la beauté de l’ensemble. La noblesse de la tête dépend beaucoup de cette partie ; elle est extérieurement couronnée par le sourcil & renferme les six muscles de l’œil, la membrane conjonctive qui forme le blanc de l’œil, l’iris ou l’arc-en-ciel, au milieu duquel est la pupille ou prunelle.

C. Marque les os du nez. Ces os peu éminens forment, en se joignant, une voûte, & finissent par deux cartilages adhérens aux extrémités inférieures des os du nez ; ils se joignent aussi dans leur côté supérieur comme les os du nez ; ils sont assez larges, mais ils s’étrécissent & s’amollissent à mesure qu’ils approchent du bout du nez. Deux autres cartilages, attachés aux extrémités inférieures de ceux-ci, forment les aîles du nez.

Les formes du nez pourroient trouver ici leur place ; mais pour ne point interrompre la description des os, nous renvoyons au mot Proportion, ainsi que pour toutes les règles ou les observations qui peuvent avoir rapport aux formes accidentelles des parties.

D. Les os des joues.

E. La mâchoire supérieure.

F. La mâchoire inférieure. Celle-ci fait le trait du menton & de tout le bas de la tète ; elle a un mouvement qui lui est particulier, car la mâchoire supérieure est immobile.

G. Les dents. Elles varient dans leur nombre, & même dans leur forme ; mais il est peu d’usage dans la peinture de les faire paroître, il moins que ce ne soit dans la représentation de quelques passions, dans les mouvemens desquelles elles sont quelquefois apparentes, comme dans la joie, le rire, la douleur, la colère, le désespoir, ainsi que nous le dirons au mot Passion.

Figure 2. A. Os du sinciput, nommé le pariétal ; il y en a deux. Ils sont minces, presque quarrés, & tant soit peu longs ; ils se joignent à l’os du front, par le moyen de la suture coronale.

B. L’os temporal. Cet os est double, ainsi que le parietal : il est situé dans la partie inférieure des côtés du crâne.

C. Le zigoma, sous lequel passe le muscle temporal. Cet os est triangulaire ; sa partie supérieure