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Le cheval de Marc-Aurèle. Le beau naturel. Largeur des hanches, 5 parties 3 parties 5 minutes. Largeur extérieure du milieu des cuisses, 5 parties 5 minutes 3 parties 5 minutes. Depuis le dessous du poitrail jusqu’au sommet de la tête, 9 parties 2 minutes 7 parties 6 minutes. Depuis le grasst (la rotule) de la cuisse qui recule, jusqu’au coude de la jambe de devant qui lève, 7 parties 8 minutes 5 parties 5 ou 6 minutes dans la même position. « La cuisse droite, qui est fort allongée hors du corps, doit être applatie sur le côté dans cette position. Celle du cheval antique est très-gonflée ; elle l’est même beaucoup plus que la gauche, qui est entièrement rentrée sous le ventre & ployée. » « Les pointes des jarrets sont écartées l’une de l’autre d’environ deux parties dans le cheval antique. Un cheval naturel qui va le pas les a serrées, & tout au plus à trois ou 4 pouces de distance. » « Ce cheval a six sabots de distance entre le pied gauche de derrière qui porte sur la pince, & le pied de la jambe du même côté qui porte entièrement. Cette jambe n’a que quatre degrés d’inclinaison ; elle devroit faire au moins avec la perpendiculaire un angle de quinze degrés mais quand elle le seroit, les pieds de ces deux jambes seroient encore beaucoup trop éloignés, parce que le corps du cheval est trop long d’environ une demi-tête. » « Les pieds de derrière ont du milieu de l’un au milieu de l’autre quatre parties six minutes, ce qui suppose l’animal estropié ou ses os brisés, sans quoi il ne peut faire un tel écartement de côté. Ceux de devant, s’ils étoient tous deux posés, auroient trois parties ; un cheval naturel n’a qu’environ un sabot de distance entre les deux. » « La jambe de devant qui pose, vue de face, est perpendiculaire ; elle devroit rentrer par le bas au moins de six degrés. » « La proportion de ce cheval est fort extraordinaire : la longueur de son corps est de neuf pieds. Je remets cette mesure sur l’échelle d’un cheval naturel de cinq pieds, & je trouve que depuis le dessous du poitrail jusqu’au sommet de la tête, il est plus court de six pouces que le beau naturel : ces six pouces en font neuf à dix dans le bronze. Ainsi le corps est trop long de neuf à dix pouces, ou le cou est trop court de cette même mesure. » « Nous allons voir, par le témoignage imprimé de M. Saly, que le cheval de Marc-Aurèle est loin d’être un beau cheval. Cet artiste distingué n’est plus ; mais il nous a laissé, outre ses ouvrages, deux brochures qui sont ensemble 99 pages. Il les a faites pour rendre raison de la statue de Frédéric V, érigée à Copenhague ; comme il a eu principalement pour objet dans ces deux écrits son propre ouvrage & le beau naturel, je dois regarder comme une règle de l’art les principes sur lesquels il a travaillé. » « Regarder, dit-il, un cheval en dessous, vous verrez son encolure étroite & affilée en comparaison des ganaches. Cela est vrai. » « Regardez le cheval de Marc-Aurèle en dessous, vous verrez son encolure plus large de quatre pouces & demi que les ganaches. » « Il n’y a que dans le cas de l’arrêt, ou dans celui où un cheval a le défaut de battre à la main & de donner des coups de tête, que son cou & sa tête se portent en arrière, & que le genou levé se trouve plus avant ; mais ce sont des accidens momentanés ou des défauts dans les chevaux qu’il faut bien se garder d’imiter dans un monument de la nature de celui dont il est question. Cela est vrai. » « Le cheval de Marc-Aurèle, qui a la tête & le cou excessivement en arrière, n’est point dans le cas de l’arrêt ; il a donc le défaut de battre à la main & de donner des coups de tête. Son genou levé se trouve de beaucoup plus avant que sa tête ; ainsi M. Saly juge qu’à cet égard encore ce cheval a des défauts qu’on doit bien se garder d’imiter dans un monument de cette nature. » « La jambe tendue de derrière fait, par sa tension, entrer dans la partie charnue du grasset l’os de la rotule à laquelle la peau est adhérente, & produit un creux au lieu de la saillie que forme cet os lorsque la jambe est ployée Cela peut être vrai. » « La jambe tendue de derrière l’est plus an cheval de Marc-Aurèle qu’elle ne l’est à celui de Frédéric V. Cependant toute la partie du grasset, loin d’être rentrée, est beaucoup plus en saillie qu’a aucune autre statue de cheval que l’on connoisse. Ainsi, selon M.” Saly, l’artiste auteur de ce cheval ne connoissoit ni la vérité des mouvemens ni l’ostéologie du cheval. » « Lorsqu’un cheval lève une jambe de derrière, cette jambe, à l’endroit du jarret, se rapproche de l’autre, sans que le pied sorte