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SUR CETTE ANALYSE DE L’ATLAS.

IL y a dans l’Analyse de l’Atlas de l’Encyclopédie, la position de 1540 points : la discussion de ces lieux a exigé beaucoup de travail ; mais l’on n’a point égard à la peine, lorsqu’on veut être utile. On a présenté, jusques dans leurs élémens,les mesures itinéraires anciennes & modernes, sévèrement discutées, & rapportées à un prototype universel & inaltérable, qui est le degré moyen du Méridien ; la multitude de ces mesures est cause que des Géographes ont quelquefois pris les unes pour les autres ; il y en a, dans l’Analyse de cet Atlas, des exemples en Hongrie, dans la Turquie d’Europe, dans celle d’Asie, dans les Antilles, &c. On a rassemblé nombre d’observations astronomiques, de longitudes & de latitudes terrestres ; on les a scrupuleusement examinées avant d’en faire un des fondemens le plus solide de nos cartes : lorsque ces observations ont été répétées dans le même lieu, & quelquefois dans les environs, afin d’en augmenter le nombre, elles ont été rapportées sur le même point ; ensuite on les a combinées & pris un milieu par la méthode la plus probable ; on en a rapporté plusieurs exemples : on a aussi employé des observations faites avec des horloges marines.

Mais lorsque de vastes espaces les ont trouvés dépourvus d’observations, ou qu’on n’y en a fait que de peu sûres, alors on a eu recours à des combinaisons géographiques, variées & étendues ; on en a offert différens exemples : parmi ces combinaisons, il y en a de fort laborieuses ; telles sont celles qu’on a exécutées sur Madrid,Saint-Augustin en Floride, Boston, Kébec, sur l’ile Kerpon, située au nord de l’île de Terre-Neuve, &c. De telles combinaisons pourront en faire éclore beaucoup d’autres.

On a indiqué nombre de cartes, afin qu’on puisse y recourir au besoin. Si l’on a dit souvent combien on en a employé en certaines occasions, ce n’est point du tout par ostentation ; c’est afin que l’on puisse juger de l’exactitude du résultat ; car il y a plusieurs cas en Géographie où l’on est obligé, non de peser les autorités, mais de les compter. Pour faire dépendre les distances les unes des autres, on a quelquefois employé un triangle, comme dans la Basse-Saxe, dans la Westphalie, entre Konigsberg, Riga & Wilna ; entre Vienne en Autriche, Kaminiek & Kiow, sur le lac de Genève, &c. D’après la nouvelle manière dont on a traité ces triangles, les conclusions qu’on en a extraites doivent être bien préférables à celles qu’on obtiendroit des distances isolées. On a de plus découvert plusieurs fois, par des quantités assorties, l’angle de position entre deux lieux ; tel est celui qui est entre Smolensko & Kiow, celui de Wilna, par rapport à Kiow, celui qui est entre Rhodes & Smyrne, &c.

On a employé quelques constructions plus ou moins recherchées, dans le désir d’obtenir diverses positions, telles que sont entre autres, en Asie, Diarbékir ; en Afrique, Portandic, dont la formule est applicable dans les arts méchaniques, où il s’agit de l’engrénage des roues ; dans l’Amérique Méridionale, Buenaventura ,à la côte de l’Ouest du royaume de Grenade ; dans l’Amérique Septentrionale, entre la Véra-Crux, Mexico & Acapulco : on a préféré à cet égard, les fausses suppositions, à une méthode plus directe, mais moins élémentaire ; dansla Pensilvanie, Winchester, par deux constructions, dont la première dépend d’une propriété de l’Hyperbole, & la seconde d’une propriété de l’Ellipse.

On a exécuté aux environs de Jérusalem, un travail qui doit donner assez exactement les positions qui en dépendent ; on avoit d’ailleurs déjà fait de pareilles opérations, mais moins étendues,autour du cap Martin, en Espagne. ; & l’on en a en outre répété de semblables depuis, autour de la ville de Kingstown, en l’ile Saint-Vincent, dans les