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Trempe en paquet ; cette trempe se fait pour des pièces de fer en paquet, que l’on a cimentées dans une boîte de tôle ou dans un creuset, & que l’on trempe tout à-la-foís dans l’eau fraîche lorsque ces pièces sont ardentes.

Tripoli ; pierre tendre, de couleur rougeâtre, dont on se sert pour polir.

Trusquin ; outil pour tracer des lignes parallèles, ou tracer une cannelure droite.

Turque ; ( couteau à la ) celui qui a le manche ovale avec un pan pour marquer le dos, & la coquille en demi-rond creux, avec un simple filet au bord.

Virole ; partie d’or, ou d’argent, ou de cuivre, qu’on met au bout du manche d’un couteau.

Viroleurs ; nom donné aux ouvriers qui ne font que des viroles.

Vis ; pièce de fer ou d’acier taraudée pour tenir dans un trou par le moyen des filets.

Vis ailée ; celle qui a une platine pour la tourner avec les doigts, sans avoir besoin d’un tourne-vis.

Vis à tête noyée ; celle dont la tête ne déborde point étant limée raz.

Vis en goutte de suif ; celle dont la tête est faite en arrondissant & bombée en saillie.

Vis de rappel ; c’est une vis fixée par les deux extrémités, laquelle tourne sur son pivot & sur son embase, avec une noix qui monte & descend.

COUVREUR EN BATIMENS.
( Art du )

COUVREUR ; Ouvrier qui s’applique à couvrir le dessus des bâtimens.

De tout temps l’homme s’est vu dans la nécessité de chercher un abri contre les injures de l’air. La vie errante que menèrent presque toutes les familles dans les premiers siècles, & le défaut d’outils, les réduisirent à n’avoir d’autres retraites que les antres & les cavernes. Les premiers logemens ont été proportionnés aux circonstances locales que présentoit chaque climat, & relatifs aux lumières & au génie des différens peuples. Les bois offroient tant de facilités à l’homme pour se construire un logement, que l’on en aura profité d’abord dans ces temps reculés. Les roseaux, les herbes, les branches, les feuilles & les écorces des arbres, ont été les premiers matériaux dont on a fait usage. On a commencé par entrelacer grossièrement les branches des arbres ; on les a soutenues sous quelques perches, & l’on a recouvert ces premières cabanes de feuilles ou de gazon. Leur forme étoit sans doute circulaire : un trou, pratiqué à la pointe du toit, donnoit issue à la fumée du foyer, placé dans le milieu de la cabane. Ces bâtimens n’exigeoient ni grands apprêts, ni grandes connoissances.

On voit encore de nos jours dans différentes contrées des deux .Indes, quantité de cabanes construites aussi grossièrement que dans les premiers âges du monde. On voit dans les pays les plus septentrionaux, & par conséquent les plus froids, des cabanes entièrement construites avec des peaux & des os de chien de mer ou d’autres grands poissons.

Dans le nord de la Suède, les toits des maisons sont presque à plat : on se contente d’étendre sur les solives du plancher supérieur, & qui tiennent lieu de chevrons, de l’écorce de bouleau, dont la substance est presque incorruptible ; & on recouvre ces écorces d’une épaisseur de terre suffisante pour y pouvoir semer du gazon.

Au Pérou, & sur-tout à Lima, où il ne pleut jamais, les maisons sont terminées en terrasses, qui ne consistent que dans une claie très-serrée, sur laquelle on répand à une certaine épaisseur du sable fin ; cela suffit pour recevoir & absorber les rosées qui y sont journalières & très-abondantes.

L’art de couvrir les toits exige plus d’attention qu’on ne pense : il est bien essentiel, pour la conservation d’un bâtiment, que la couverture soit faite avec intelligence & entretenue avec soin : un semblable travail, entrepris & exécuté par un ouvrier infidèle ou mal habile, occasionneroit la ruine du bâtiment le plus solide, après l’avoir rendu inhabitable par sa négligence ou sa friponnerie, dont les premiers effets seroient la pourriture des charpentes & la dégradation des murailles.

Pour qu’un toit soit exactement recouvert, on doit exiger du couvreur que l’eau n’y puisse jamais pénétrer, soit par les noues, soit par les faîtières, ni qu’elle puisse s’insinuer dans les murs par les égouts.

Quand on termine par une terrasse un bâtiment voûté, on la recouvre avec des chapes de ciment, ou avec du plomb, ou avec de larges tablettes de pierre dure, dont on réunit les joints avec des mastics de différente espèce.

On couvre certains grands édifices avec du plomb, ou des lames de cuivre, ou avec de la tôle de fer.

Comme ces sortes d’ouvrages ne sont pas du ressort des couvreurs ordinaires, & que les terrasses & les couvertures où l’on emploie des métaux s’exécutent par d’autres ouvriers, nous nous dis-