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auparavant. (Voyez pl. XVI & XXIV, fig. 28 & 39).

Il y a des cribles de mégisserie ou de main, composés d’un cercle de bois avec un fond de peau d’âne, percée symmétriquement d’une infinité de petits trous faits à l’emporte-pièce, assez petits pour ne pas laisser échapper le grain, & assez gros pour donner passage aux ordures pesantes que le vent n’a pu chasser.

Crible de crin ; c’est un cercle de bois assez profond, dans lequel est tendue une toile de crin à claire voie. On s’en sert pour tamiser la terre fine sur les semis.

Crible en tambour. Pour séparer les grains ou les graines de grosseur & d’espèce différente, on a inventé une sorte de tambour garni de deux ou trois grilles de fils de fer posés comme.les cordes d’un clavecin, & assez près pour que le bon grain reste sur la première en s’agitant, & que les autres graines tombent & passent par les autres grilles, selon l’espace qu’on aura donné aux fils de fer.

On peut garnir ce crible ou tambour d’un fond de cuir, pour retenir, si l’on veut, les graines qui s’échappent à travers les fils de fer.

Crible à pied ou en plan incliné, (le) est composé d’une auge élevée ou trémie, dans laquelle on verse le grain, qui en sort peu-à-peu pour se rendre en nappe sur un plan incliné, lequel est formé de fils d’archal rangés parallèlement les uns aux autres, & assez près à près pour que les grains ne puissent passer au travers. Ce plan est incliné à l’horison d’environ quarante-cinq degrés. Le bon grain qui y roule se rend seul au bas de la partie antérieure ; & les petits grains, une partie de ceux qui sont viciés, la plupart des insectes & les ordures traversent le crible, roulent sur un cuir tendu à trois pouces de distance sous le fil d’archal, & tombent dans un vaisseau placé en bas de la partie postérieure du crible.

Cet instrument coûte peu, & est très-expéditif, mais il ne nettoie pas parfaitement le grain.

Crible cylindrique ou en bluteau ; c’est une espèce de bluteau qui, au lieu de toile, est alternativement garni de feuilles de tôle piquées comme des grilles à râper du sucre, & de fils d’archal parallèles les uns aux autres. Dans le trajet de ce cylindre en pente, le grain est fortement gratté toutes les fois qu’il rencontre les zones de tôle piquées ; la poussière et les grains défectueux s’échappent par les zones qui sont en crible de fil d’archal, & en conséquence le


grain qui sort par l’extrémité opposée à la trémie est clair, brillant & de bien plus belle couleur qu’avant cette opération.

Crible à vent. Le grain, au sortir de la trémie, est reçu sur un crible de léton maillé en lozanges & un peu incliné, d’où il traverse un courant d’air pour se rendre sur un second crible à mailles plus fines. Le courant d’air est formé par la rotation rapide de huit aîles formées de planches minces, qui, produisant un vent considérabe, chassent au loin tout ce qui est plus léger que le bon grain. Les mottes & les ordures grossières restent dans le crible supérieur.

Crible ou tarare à brosses pour nettoyer les grains, par le citoyen Perrin.

Cet instrument, dont la forme se rapproche assez de celle d’un bluteau, a cinq pieds de long sur un & demi de diamètre ; il est composé d’abord de deux demi-centres en bois, joints solidement, mais qu’on peut séparer avec facilité, quand on a besoin d’y faire quelque réparation intérieurement.

Chacun de ces demi-cintres est encore divisé en dix-huit parties ou carreaux attachés solidement ensemble, mais qu’il est possible aussi de séparer pour les rétablir en cas de besoin.

Des traverses & des cerceaux maintiennent à l’extérieur routes ces parties dans la rondeur du cylindre ; tous les carreaux qui le composent sont, pour nettoyer le grain destiné à convertir en farine, garnis d’une toile en fil de fer, dont la maille a trois quarts de ligne d’ouverture, & peut donner passage à la poussière qui est détachée du bled.

Ce cylindre qui est incliné, afin que le grain puisse sortir facilement par l’extrémité la plus basse, à mesure qu’il est nettoyé, est fixé par ses deux bouts, de manière qu’il n’est destiné qu’à contenir le grain, & à le laisser échapper après qu’il a subi l’opération ; c’est-à-dire, le frottement répété auquel on l’expose.

Un arbre en bois solide & quarré, de trois pouces d’épaisseur, traverse ce cylindre dans toute sa longueur & dans son milieu.

Sur chacun des côtés de l’arbre qui sert d’axe au cylindre, s’élèvent trois petits montans de la hauteur de trois pouces : ils servent à soutenir une traverse en bois qui règne dans toute la longueur du cylindre, & qui est proprement le bois d’une longue brosse, garni de deux rangs de petits faisceaux de crin de quinze lignes da largeur.

Il y a un intervalle d’une ligne ou environ,


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