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une autre mortoise du montant parallèle à l’étançon, sur lequel montant elle est clouée.

On a pratiqué un trou dans la flèche, où le bout de manche gauche entrant, empêche la flèche de se mouvoir, & c'est la meilleure manière d'attacher le manche d'une charrue. Remarquez les trous par lesquels les deux jambes du double tenon passent, & y sont soutenues par leurs écrous. Le trou du coutre, le trou postérieur par lequel la charrue est attachée à la planche, & les deux trous de devant de la flèche, par l'un ou l'autre desquels passe la cheville qui la tient à la partie de devant de la planche. Ces derniers trous doivent être faits aussi près l'un de l'autre qu'il se puisse, sans fendre le bois qui est entre deux. Il y a différentes manières d'empêcher que cela n'arrive ; l'une est de faire entrer deux chevilles quarrées à travers la flèche avant qu’on fasse les trous ; ou bien on peut couvrir ces trous en haut & en bas avec du fer, ce qui fera le même effet ; & alors il ne fera pas nécessaire qu'il y ait plus d'un pouce de l'un à l'autre.

Voici la manière de placer la flèche & les quatre trous par lesquels on attache avec des vis les limons à la planche. Supposé que le pas du cheval soit une ligne droite, & que la ligne qui est à angles droits avec la planche, & qui est à une égale distance de chaque limon, passe exactement par-dessus, sans faire d'angle à l’un ou à l'autre de ses côtés, alors la flèche doit être placée à angles droits avec la planche, afin que le soc puisse en allant faire une ligne parallèle au pas du cheval, excepté la petite inclinaison qu'à sa pointe à gauche ; mais cette charrue suit rarement le cheval de cette manière. La ligne à angles droits fait généralement des angles avec le pas du cheval ; sans quoi, il arriveroit (quand la flèche est placée près du limon gauche, & la cheville à laquelle elle est attachée à la chaîne près du droit dans le trou, où elle doit être placée pour que le fer soit parallèle au pas du cheval) que le poids du côté droit de la planche & de son limon seroit trop fort pour que la main droite de celui qui mène la charrue pût la manier ; & si on met ladite cheville, par exemple, dans le trou 7, le parallélisme du soc avec le pas du cheval se perd, & sa pointe peut incliner trop vers la gauche ; & quand il faut faire un sillon à la droite du pas du cheval, la flèche doit être approchée plus près du milieu de la planche ; & la cheville à laquelle la chaîne est attachée, doit être placée à la gauche de la flèche, supposé dans le trou 2, cela amenera la plus grande partie de la planche à la droite du pas du cheval. Le soc étant alors placé à angles droits avec la planche, fera un fort grand angle avec le pas du cheval, & la charrue n'ira pas


bien du tout. C'est pourquoi étant nécessaire que le soc fasse toujours une ligne parallèle au pas du cheval, & souvent aussi nécessaire que la planche fasse des angles obliques avec lui, il s'ensuit que la flèche doit faire des angles obliques avec la planche pour conserver le parallélisme avec le pas du cheval ; & cela ne peut se faire que par les trous qui croisent la planche.

On peut aussi changer la position de la flèche, en coupant le bois à côté d'un trou, & mettant un coin au côté opposé de la cheville.

Celui qui mène la charrue peut, par le moyen des manches, faire quelques changemens dans sa manière d'aller.

Si par le tirage du cheval ou des chevaux de devant, la charrue portoit trop sur le limonier, on peut y remédier en faisant un rang de trous au bord postérieur de la planche pour la cheville de la chaîne, au lieu de ceux du milieu ; car plus cette cheville est placée en arrière, moins les limons porteront sur le limonier, principalement quand il y a plus d'un cheval qui tire, à cause que ceux de devant tirent les limons plus en bas que le limonier.

On sent comment la charrue légère est tirée, & comment les traits y sont attachés ; ceux des deux chevaux sont attachés aux entaillures des bouts du palonier ; le devant de ceux du limonier est attaché à un crochet ou un anneau dans le bois du collier ; & le devant de ceux du cheval qui le précède est attaché de la même manière à son collier : mais ces derniers traits étant deux fois aussi longs que ceux du limonier, ils doivent être soutenus dans le milieu par un bout de corde ou de chaîne ; on doit prendre garde que cette cords ou chaîne ne soit pas si courte, qu'elle tienne les traits trop hauts pour être en ligne droite ; car alors le collier étant pressé blesseroit le limonier, outre que cela seroit que la charrue seroit tirée trop en haut ; car quand le cheval de devant ne tire pas en même ligne que le limonier, c'est un grand avantage pour tenir la charrue ferme dans la terre.

S'il y a un autre cheval, ses traits sont attachés au collier du second.

Quand nous labourons entre des rangs où les plantes sont fort hautes, comme celles des navets en graine, qui sont plus hautes que les chevaux, pour commencer en dedans un nouveau sillon parallèle au premier quand il y a un fossé dans le milieu, de l’intervalle où les chevaux doivent marcher, le meilleur est de placer la flèche aux trous B & E dans la fig. 3, & la cheville de la chaîne auprès du limon gauche, ce qui fait venir la queue de la charrue à la droite, & les bouts de devant des limons étant, vers la gauche, en