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On distingue encore des branches perpendiculaires, directes, verticales & d'aplomb à la tige & au tronc, & des branches latérales.

D’habiles jardiniers ne laissent aux arbres d'espalier que deux branches uniques qu'on appelle branches meres. Ce sont deux seules branches sur lesquelles, dès la première taille, on réduit tout l'arbre, l’une à droite & l’autre à gauche en forme de fourche, ou représentant la figure d'un V un peu ouvert. Ces deux branches mères s'appellent encore branches tirantes, parce qu'elles tirent & reçoivent immédiatement de la greffe toute la substance, pour ensuite la répartir à toutes les autres qui naissent d'elles.

Il y a un autre ordre de branches qu'on nomme membres, ou branches montantes & descendantes. Ces membres sont des branches ménagées de distance en distance sur les deux parties qui composent l’V ouvert. Les branches montantes garnissent le dedans, & les branches descendantes garnissent le dehors. On supprime à tous les arbres d'espalier le canal direct de la sève & jamais on ne laisse aucune branche perpendiculaire à la tige & au tronc. Les branches y doivent être obliques & toujours de côté.

Un troisième ordre de branches des espaliers sont appelées branches crochets, parce que de la façon dont elles font placées sur les membres, ou branches du second ordre, elles forment la figure d'autant de crochets. Elles garnissent tout l'arbre. L'industrie du jardinier consiste à ménager toutes choses, de sorte que toujours & par-tout il y ait deux branches crochets, qui sont les branches fructueuses.

Ces branches crochets se partagent en diverses autres sortes de branches que l’on caractérise suivant leurs différentes façons de pousser, selon qu'elles sont diversement disposées, & suivant la place qu'elles tiennent sur l'arbre ; savoir : des branches fortes ou gourmandes, des branches demi-fortes ou demi-gourmande, des branches verticales ou perpendiculaires, obliques ou de côté.

Il y a d'autres branches encore qu'on nomme des brindelles & des lambourdes.

Les brindelles sont des branches à fruits qui sont fort petites & trapues, ayant des feuilles ramassées toutes ensemble, au milieu desquelles il y a presque toujours des boutons, d'où naissent les fruits les plus gros & les plus exquis.

Les lambourdes sont de petites branches maigres, longuettes, de la grosseur d'un fétu, communes aux arbres à pépins & à ceux à noyau, ayant des yeux plus gros & plus près-à-près que les branches à bois, & qui jamais dans les arbres de fruit à pépins ne s'élèvent verticalement comme elles, mais qui naissent d'ordinaire sur


les côtés, & sont placées comme en dardant. Les lambourdes sont les sources fécondes des fruits ; c'est d'elles principalement que naissent les boutons à fruit. On casse ordinairement les lambourdes par les bouts afin de les raccourcir à dessein de les décharger, de peur qu'elles n'aient par la suite un trop grand nombre de boutons à fruit à nourrir, lesquels avorteroient, à cause de leur multitude.

Les lambourdes des arbres à pépins sont lisses & unies, au lieu que les brindelles & les autres branches fructueuses de ces mêmes arbres ont des vides ou des anneaux ; mais les boutons à fruit qu'elles produisent en sont abondamment pourvus.

Branche de réserve ; on appelle ainsi celle qui est entre deux branches à fruit, & qu'on taille fort courte ; elle est réservée pour fournir, l’année suivante, à la place de celles qui ont porté fruit.

BRIDE ; tout ce qui se met à la tête du cheval pour le guider, se nomme bride. La bride en ce qui est du cuir comprend la têtière, le porte-mors, la sous-gorge, les sous-tenans, le frontal, la patellete, & les rênes.

BRISE-MOTTES ; on appelle ainsi un lourd cylindre de bois, ou de pierre, ou de fer qu'on fait rouler sur les terres qui ont été hersées, afin d'écraser les mottes de terre qui n'ont pas été assez divisées ; on le fait aussi passer sur les grains nouvellement levés, lorsque semés sur un labour trop frais, ils ont besoin d'être rechaussés. (Voyez Rouleau.)

BRISE-VENTS ; ce sont des paillassons fort épais que les jardiniers & les maraîchers placent debout & qu'ils tiennent en état par des échalats forts, ou par des pieux fichés en terre. On les place à l’opposite des mauvais vents autour des couches ; on fait aussi des brise-vents avec des pans de murailles au lieu de paillassons. Ces pans de murailles sont élevés du côté des mauvais vents, & font i'équerre à l'extrémité d'un espalier.

BRISOIR à mottes ; instrument d'agriculture. (Voyez planche XXXVI, fig. 5.)

Le brisoir à mottes est une herse large & pesante, qui sert à briser les mottes de terre & à les réduire en petites parties, à diviser & applanir les terres durcies & celles qui ont été battues par les fortes pluies ; usages que ne peuvent pas remplir les herses ordinaires à cause de leur légèreté.

Le brisoir a ses quatre bras épais de quatre à cinq pouces quarrés, & longs de sept pieds, les barres ont trois pouces & demi, les dents ont