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Ces compartimens sont susceptibles d'ornemens & de distributions variées.

BOUILLON. C'est dans le jardinage une eau qui a fermenté pendant quelque tems avec différentes matières onctueuses, humectantes & corroborantes, pour servir ensuire à la guérison des végétaux. Voici la recette de ce bouillon, suivant Roger Schabol.

Prendre pour un seul bouillon une couple de sceaux d'eau, & les mettre dans un baquet, y jeter ce qui suit :

Crottin de cheval, la valeur d'un demi-boisseau, lequel mis en miette avec les mains & pulvérisé.

Crottin de mouton pulvérisé aussi, plein les deux mains.

Bouze de vache, environ un demi-boisseau, laquelle bien délayée aussi avec les mains ; terreau gras & vif de couche, la valeur d'un demi-boisseau.

Par terreau gras & vif, on entend celui qui n'a point été évaporé pour avoir été long-tems à l’air, au hâle, & délayé par les pluies, mais nouvellement amoncelé & mis en un tas, quand on a brisé les vieilles couches.

On doit commencer par bien battre & mêler le tout ensemble, puis le jeter dans le baquet, & avec les mains bien délayer. Il faut faire un bassin autour d'un arbre, non pas autour du tronc, dont la fonction principale n'est pas de pomper, mais de recevoir & de contenir les sucs ; faire ce bassin en-deçà, environ à six, sept & huit pouces du tronc, ôtant la terre jusqu'aux premières racines, & verser le tout dans la jauge ; & comme au fond du baquet il en reste toujours, le bien nettoyer avec les mains, & répandre le tout dans la jauge.

Quand l’imbibition est faite, remettre la terre afin que rien ne s'évapore.

Faire le semblable à tout ce qui en a besoin, arbres, arbustes, plantes en caisses & en pots.

Réitérer si un premier bouillon ne suffit pas ; ce qui est fort rare.

Le même a lieu pour les orangers malades.

Voilà pour un arbre : si l’on a besoin de soigner un certain nombre d'arbres, on augmente en conséquence la dose de chaque ingrédient, & l’on bat le tout ensemble avec divers outils. Cette recette ne peut rien sur les arbres épuisés & ruinés ; mais elle est efficace & très-salutaire pour une quantité de plantes & d'arbres, comme la jaunisse, le blanc ou le meunier aux pêchers,


pour les accidens causés par la clogue ou les mauvais vents.

BOULES. (arbres en)

On nomme ainsi certains arbres tondus & taillés en forme ronde. Il faut avoir soin que la boule soit dans le milieu de la tige. Si elle vient à pencher plus d'un côté que de l'autre, on la reprend sur le vieux bois à la chute des feuilles.

BOULINGRIN. On donne ce nom en France à une espèce de parterre de gazon renfoncé, ayant des bordures en glacis. Il y a de deux sortes de boulingrins ; de simples, faits en gazon & dénués d'ornemens ; de composés, qui ont des arbrisseaux, des plate-bandes, avec des compartimens & des borderies.

BOUQUET ; nom qu'on donne à un bois de peu d'étendue, planté dans un jardin d'agrément.

BOURGEON. On donne ce nom à la pousse de l’année, qui provient d'un œil ou bouton. Quand le bourgeon devient bois, on le nomme branche ; il conserve son nom de bourgeon tant qu'il est verd.

On appelle faux bourgeons toutes les pousses des arbres qui ne sont pas sorties d'un œil ou bouton, mais qui percent directement de l’écorce. Parmi ces faux bourgeons, il en est qui sont quelquefois très-précieux, dans le cas sur-tout où il faut garnir un vuide dans un arbre, ou même le renouveller.

Les bourgeons latéraux sont ceux qui croissent à droite & à gauche, & non sur le devant ou par derriere, ni perpendiculairement & d'aplomb à sa tige & au tronc, mais sur les côtés.

Les perpendiculaires, directes, verticales & d'aplomb à la tige & au tronc, il faut les supprimer : ils emporteraient l'arbre ; on doit se retrancher sur les bourgeons latéraux.

BOURRE ; première apparence que donnent les bourgeons des vignes & les boutons des arbres à fruit qui commencent à s'ouvrir.

BOURRELET. C'est une sorte d'excroissance ou de nœud qui se forme aux plaies des arbres quand le recouvrement s'en fait. Il se forme aussi de petits bourrelets aux branches & aux bourgeons des arbres dans les endroits mêmes d'où ces bourgeons sont sortis de l'arbre. On voit encore un bourrelet à toutes les greffes ; & dans certains arbres, ce bourrelet devient plus gros que la tige même. Cette grosseur est un vice qu'il faut tâcher de prévenir, auquel il faut du moins remédier.


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