prenant prenant de bonne heure, qu'on les accoutume à porter volontiers le joug & se laisser conduire aisément. Dès l'âge de deux ans & demi, ou trois ans au plus tard, il faut commencer à les apprivoiser & subjuguer. Si l'en attend davantage, ils deviennent indociles & souvent indomptables. La patience, la douceur, les caresses mêmes sont les seuls moyens qu'il faille employer. La force & les mauvais traitemens ne serviroient qu'à rebuter pour toujours cet animal. Il faut donc lui frotter le corps, le flatter, lui donner de tems en tems de l'orge bouilli, des fèves concassées, & d'autres nourritures semblables, dont il est le plus friand, & toujours avec du sel qu'il aime beaucoup. En même tems, on lui liera souvent les cornes ; quelques jours après on lui mettra le joug ; une autre fois on l’attachera à la charrue avec un autre bœuf de même taille & qui sera tout dressé ; on les attachera ensemble à la mangeoire ; on les mènera de même au pâturage, afin qu'ils se connoissent & s'habituent à n'avoir que des mouvemens communs. On n'emploiera jamais l’aiguillon dans les commencemens ; il ne servirait qu'à rendre le bœuf plus intraitable. Il faudra aussi le ménager, & ne le faire travailler qu'à petites reprises, car il fatigue beaucoup jusqu'à ce qu'il soit entièrement dressé ; & par cette même raison, on doit lui donner alors plus à manger que dans les autres tems.
Ce que l’on dit ici des bœufs doit pareillement s'entendre des vaches qu'on veut accoutumer à la charrue, car il n'y a de force que du plus au moins ; pour le reste, c'est la même nature qu'on a à gouverner, la même taille & les mêmes poils qu'on doit choisir.
Il faut assortir la vache autant qu'il est possible avec un bœuf de sa taille & de sa force, ou avec une autre vache, pour conserver l’égalité du trait & maintenir le soc en équilibre.
En été, c'est-à-dire depuis le mois de mai jusqu'en septembre, les bœufs vont deux fois par jour à la charrue. Comme la grande chaleur les incommode, il faut les conduire au travail dès la pointe du jour, jusqu'à neuf heures du matin qu'on les ramènera à l'étable pour les faire repaître & prendre du repos ; ou bien on les laissera pâturer à l’ombre jusques vers les deux heures qu'on les ramené à la maison pour leur donner du son ou de l’avoine. Puis on retourne à la charrue jusqu'à sept heures au printems ; en hiver & dans l’automne, on peut les faire travailler sans interruption depuis huit ou neuf heures du matin jusqu'à cinq ou six du soir.
Dans le tems où le bœuf ne travaills pas, il suffit de le nourrir de paille & d'un peu de foin ; mais quand il travaille, on doit lui donner beaucoup plus de foin que de paille. En été, si on
manque de foin, on le nourrira d'herbe fraîchement coupée.
BOISSEAU ; mesure de divers corps secs, tels que les grains, la farine, les graines, la cendre, le charbon, le sel, plusieurs fruits.
Le boisseau varie beaucoup suivant les lieux.
BOMBÉ ; élevé en dos de bahut. On a soin que les plate-bandes & les allées d'un jardin soient bombées, ou plus exhaussées dans le milieu que sur les côtés, tant pour l’écoulement des eaux que pour la grâce de cette forme.
BORDER. En terme de jardinage, c'est battre avec le dos de la bêche le bord d'une planche ou d'une plate-bande, le long de laquelle on tend un cordeau pour l’alligner en la labourant, afin que la terre ne se répande point dans l’allée, & que les eaux des pluies & des arrosemens ne puissent se perdre.
Border une plate-bande, un parterre ; c'est élever au pourtour différentes plantes, du buis, ou même des planches pour contenir la terre & les eaux.
BORDURES. C'est, dans le jardinage, ce qui limite les allées, les planches, les quarrés du jardin. Les bordures les plus communes sont celles de buis. On fait aussi des bordures avec toutes sortes de plantes qui montent peu ; entr'autres, le thim, l’hyssope, la sauge, la lavande, & autres herbes odoriférantes ; on en fait pareillement avec le persil, l’oseille, les fraisiers.
Maintenant on est assez dans l'usage de faire des bordures de parterre avec des planches de bois de chêne, épaisses d'un pouce, & qu'on retient avec de petits avant-pieux enfoncés en terre. On laisse ces planches saillantes de quelques pouces de plus que la terre. On leur donne une couleur comme le vert.
On fait tout simplement des bordures en élevant la terre le long des planches & quarrés du jardin, & en raffermissant avec le dos de la bêche.
BORNER. C'est resserrer un talus, un tapis de verdure dans une étendue limitée. On tend un cordeau au pourtour, & on coupe avec la bêche tout ce qui excède l’alignement circonscrit.
BOSQUET. C'est une espace de terrain garni d'arbres à plein vent, non fruitiers, d'arbrisseaux, d'arbustes, de diverses plantes & de palissades régulièrement tondues, & de charmilles par compartiment, où l’on pratique des allées.