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pieds, mettre des pierres sans être serrées, sur lesquelles on met le gazon, puis on plante.

Il faut toujours laisser un pied, ou environ, de distance entre le mur & l'arbre, & l'on fait cambrer ou couder la tige, pour joindre le mur.

Quand on plante par un tems sec, il faut arroser, pour lier les terres.

Après avoir planté, l'on coupe les pousses inutiles, soit au pied, soit à la tête, sans les casser ; on ne coupe point le maîtres-brin on quand plante en automne, l’on attend le printems suivant.

En plantant des pêchers, il faut les éloigner les uns des autres des neuf pieds dans les terres légères & chétives, de douze dans les médiocres, & de dix-huit à vingt-quatre dans les bonnes.

Les autres arbres en espalier doivent être plantés dans la même proportion, mais un peu plus serrés, suivant la hauteur des murs de clôture ; si ce mur a douze à quinze pieds de roi en hauteur, on met une tige entre deux nains.

Quand l’arbre est planté, on met au pied du fumier bien consommé par-dessus.

Au printems qui suit la plantation d'un arbres lorsque cette plantation s'est faite en automne, on coupe le canal direct de la sève ou maître brin du milieu à la hauteur d'un pied au-dessus de terre, quelquefois à un pied & demi quand les yeux du bas sont bien sains : le tout proportionnément à la force de l'arbre, sans excéder néanmoins dix-huit pouces. Cette taille se fait un peu en bec de flûte, en commençant derrière l'œil, au niveau de cet œil pour le terminer par-devant à une ligne au-dessus de l'œil. Il ne faut point ébranler les racines, en faisant cette taille : il faut ensuite labourer le pied de l'arbre, enterrer le fumier, & faire un bassin autour pour recevoir les arrosemens.

On fait aussi cette taille à l'arbre planté en mars, mais on ne laboure pas le pied de l'arbre ; on met dessus du fumier.

Pendant le cours de l’année, on nettoie les mauvaises herbes, & en octobre, on donne un labour au pied de l'arbre, & on y met encore deux pouces de bon fumier.

Ces labours & ces ratissages se renouvellent tous les ans en mars & en octobre ; mais on n'y met du fumier que quand la terre en a besoin, excepté aux pêchers, auxquels il en faut donner tous les trois ans, & même tous les deux ans dans les terres maigres.


Le fumier ne le met point directement sur le tronc.

Quand le jeune arbre pousse, il n'en faut rogner, casser, couper ni pincer aucune branche ; mais à l’ébourgeonnement avec la demi-serpette ou le serpillon, vous formez votre arbre sur deux mères-branches, auxquelles vous faites prendre la forme d'un V déversé. Ensuite vous les palissez.

Cependant, si vous ne pouvez y trouver deux branches qui soient propres à cette opération, attendez à l’année suivante.

Le pêcher ne souffre point cette opération la première année ; il faut en palisser toutes les pousses, sans en rien retrancher : quand il n'a point poussé, ou qu'il n'a poussé que foiblement la première année, parce que la sève est occupée dans les racines, il faut attendre à la seconde année pour palisser les branches, & dans ce cas, on ne met le pêcher en V déversé sur deux branches, qu'à la troisième année.

A la seconde année de la plantation d'un arbre à pépin, il a donné des bourgeons sur les deux mères-branches ; vous dépalissez le tout au tems de la taille ; vous étendez d'abord le plus qu'il est possible chaque mère-branche : ensuite vous cherchez, en dedans & en dehors de chacune de ces mères-branches, les plus belles pousses de l’année précédente, pour en former le second ordre de branches, c'est-à-dire, les membres.

Il ne faut point tirer ces membres du devant ou du derrière des mères : on retranche toutes les branches qui sont dans ces deux positions, pour ne point faire ce que l’on appelle des dos de chat ; il faut aussi éviter de croiser aucune branche.

On rabat les mères-branches à quatre, cinq ou six yeux, quelquefois à trois ; ce qui réduit le nombre des membres à quatre, cinq, six & quelquefois à trois : on taille aussi ces membres à trois, quatre, cinq ou six yeux, suivant la vigueur de l'arbre, & alternativement l'un à plus, l’autre à moins d'yeux.

Dans le cas où l'une des deux mères-branches seroit plus forte que l’autre, on taille très-long la plus forte, & très-court la plus foible, afin qu'elle pousse à l’extrémité une gourmande plus forte.

Règle générale : moins la sève a d'espace à parcourir, plus les pousses deviennent fortes.

L'année suivante, on allonge cette branche sur la gourmande, & on la rend égale à l’autre.

Sur les gourmandes qui forment les membres, vous trouvez des pousses ou bourgeons, qui sont


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