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& ces leviers, dont la pointe fixe est en K, sont tirés à leur bout E par les deux autres mains L M, ces deux dernières mains étant attachées avec des anneaux aux deux coudes N O de l'axe de la roue P, font élever & baisser les leviers E F, & par conséquent les cuillières AB, lorsque la roue P tourne, & l’on fait tourner cette roue à force de bras, avec une manivelle, que l'on place au bout de l'axe du pignon Q.

Autre machine pour le même usage. (Pl. XLVIII).

Les quatre grandes cuillières A qui doivent porter l’eau des réservoirs B au réservoir C, sont attachées, pour cet effet, comme celles de la précédente machine, par le bout de leur manche, au bout du réservoir C, & elles sont suspendues par leur gros bout avec les quatre barres de fer mouvantes D à la grande bascule E F qui a son point fixe en K, & qui est garnie, comme la figure le représente, des trois contrepoids G H I.

Pour mettre en mouvement la bascule E F, & en même tems les quatre grandes cuillières qui lui sont suspendues, cette bascule a à ses deux bouts les cordes L M, que deux hommes tirent à force de bras, de la même manière que l’on tire les cordes des cloches.

Suivant ce mouvement, les quatre cuillières A de deux en deux ne cessant de se baisser & de s'élever alternativement depuis les réservoirs B jusques un peu en-dessus du réservoir C, elles puisent & vident abondamment, & en peu de tems, l’eau que l'on s'est proposé d'élever.

Il faut observer que les contrepoids G H I facilitent beaucoup l'exécution de la machine, & qu'ils lui servent de balancier pour maintenir en mouvement la bascule E F.

MARCHEPIED ; petite estrade utile aux jardiniers pour le palissage, pour la taillades arbres, & pour cueillir les fruits. Cette estrade est formée de plusieurs degrés. On a soin que les montans soient emboîtés par le bas dans une petite coulisse, afin qu'ils n'entrent point en terre.

MARCOTTE, Marcotter ; c'est faire prendre racine à un rameau de quelque plante, en le couchant en terre. Il y a deux sortes de marcotte, la simple & celle à entaille.

La simple se fait en couchant simplement en terre quelque rameau de celle des plantes qui prennent aisément racine. C'est ainsi qu'on marcotte la vigne, le figuier, le coignassier, le jasmin, le groseiller, le mûrier & autres.

La marcotte à entaille est celle qui se fait par une incision au rameau avant que de le coucher


en terre ; & telle on la pratique aux rameaux d'œillets.

Toutes ces marcottes, on les sèvre en les coupant en-dessus de l'endroit où elles ont pris racine, & on les transplante.

Marcotter est donc un moyen de multiplier les arbres, & beaucoup de plantes, sur-tout les ligneuses. Cette opération se fait dès l'automne, après la chute des feuilles, pour les arbres robustes ; en avril pour les arbres délicats, & au commencement de septembre pour ceux de verdure perpétuelle.

Nous venons de dire qu'il y a deux sortes de marcottes.

1°. La simple, qui se fait en couchant dans une petite rigole, a six pouces de profondeur, les branches qui sont assez basses pour le permettre, & qu'on arrête ensuite à deux yeux hors de terre.

2°. La marcotte à entaille se pratique en faisant une incision immédiatement au-dessus du coude d'une branche qu'on incise entre deux. joints jusqu'à mi-bois sur un pouce de longueur, & mettant dans l’entaille un petit morceau de bois pour en empêcher la réunion. Cette dernière façon a principalement lieu pour les œillets & les arbustes précieux.

3°. A l’égard des arbres plantés dans des caisses, & dépourvus de branches à leur pied, voici comme on s'y prend. On met un entonnoir de fer-blanc à la branche qu'on veut enraciner, & on la marcotte vers le milieu de l'entonnoir, qui est rempli de bonne terre. On choisit encore une branche vers la mi-mars, on l'écorce dans sa partie basse de la longueur du doigt, & on enveloppe cet espace d'un morceau de cuir lié avec de l'osier ; on passe cette branche par le trou d'un pot rempli de terre, qu'on élève à sa hauteur. Au mois d'octobre suivant, on la coupe près du trou du pot, & on la plante dans une petite caisse.

MARECHÉS, Maraischers ou Maragés ; ce sont des jardiniers établis autour des grandes villes, qui cultivent, dans une certaine étendue de terrain, des herbes & des légumes qu'ils portent ensuite vendre dans les marchés publics ; beaucoup de fumier, de terreau, d'arrosemens & de travail renouvellent sans cesse les productions de leurs marais ou jardins potagers.

C'est bien pour eux qu'on peut dire, d'après un grand poète :

La Nature est inépuisable,
Et le travail infatigable.
Est un dieu qui la rajeunit.

MARNE ; c'est une terre grasse qui tient beau-