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G

GALE ; maladie qui se manifeste sur la peau des arbres, où elle produit des chancres. La gale s'annonce aussi par des rugosités qui s'élèvent sur l'écorce des branches, sur les feuilles & sur la peau des fruits. Son principe est l'humeur âcre a une sève crue & mal digérée ; elle est aussi occasionnée par les mauvais vents, la grêle, le gîvre que le soleil fond, & qui se regèle.

Les suites de cette maladie sont de rendre la peau raboteuse, noirâtre & pleine de petites croûtes qui s'écaillent. Les pluies en s'insinuant dans ces vides & dans, ces cavités, causent aux arbres un préjudice notable ; plus la peau est tendre & mince, plus elle est sujette à cette sorte de maladie. Quand on ne remédie pas à la gale, elle fait mourir peu à peu les branches, elle empêche la fécondité des arbres & leur cause un grand préjudice. Un simple enduit de bouze de vache est le plus excellent antidote qu'on puisse employer contre la gale.

Gale ; tubérosité ou excrescence que les mouches font naître aux jeunes tiges des arbres & à leurs feuilles qu'elles piquent pour y déposer leurs œufs ; des vers qui en sortent vivent dans ces gales & y croissent jusqu'à leur transformation en insectes, pareils à ceux qui les ont fait naître.

Gale-insecte ; nom qu'on a donné à certains insectes à six jambes qui s'attachent à des arbrisseaux, & qui se fixent toute leur vie au même endroit. Ils s'y nourrissent, ils y grossissent & y forment une boule rouge, noire ou couleur de marron, grosse comme un pois, laquelle ressemble moins à un insecte qu'aux productions nommées gales. On trouve beaucoup de ces gale-insectes en Languedoc, en Provence, en Espagne, en Portugal sur des chênes verds de petite espèce.

GARNI ; on dit qu'un espalier est bien garni lorsque les arbres couvrent de leurs branches la totalité du mur ; un buisson est, dit-on, mal garni, quand il y a des vides dans sa circonférence.

GAZON vif & tout saignant ; on nomme de la sorte tout gazon levé & employé sur le champ, soit pour remplir les trous des arbres, soit pour gazonner quelqu'endroit. Il faut ne lever de gazon que jusqu’à la concurrence de la consommation actuelle ; c'est le moyen de le faire reprendre facilement & promptement.

Le gazon nouvellement levé est un des plus puissans engrais.

GAZONNER ; c'est plaquer du gazon dans un parterre, autour d'un bassin, ou ailleurs.

Pour gazonner, on coupe dans quelque pelouse pleine d'herbe fine, le dessus par pièces quarrées de l'épaisseur d'environ trois pouces, sur environ, un pied de largeur, & à peu près un pied & demi de long ; & avec la bêche ou la houe, on sépare le dessus d'avec le fond, puis on va les placer promptement à l'endroit qu'on veut gazonner.

Le terrain doit être dressé & au moins gratté à la superficie, s'il n'est pas labouré, avant de gazonner.

C'est avec le gazon que l'on fait les tapis des jardins, des massifs, & compartimens de parterres. On en garnit aussi des bassins, des pieds de palissades, &c.

On bat le gazon pour qu'il soit plus uni & qu'il ne se sépare point de la terre qui est dessous ; il faut aussi avoir soin de l’arroser, & de le tondre souvent, afin qu'il soit toujours uni & d'un beau vert. Il se tond avec la faux.

Les beaux gazons d'Angleterre, nommés boulingrins en françois, sont faits d'un petit chiendent à feuilles très fines & déliées. On les roule souvent, on les tond aussi à la faux, comme les autres, mais à fleur de terre & très-fréquemment ; on y met encore quelquefois le bétail. Il n'y a peut-être point d'autres herbes qui pussent résister si long-temps à être souvent rognées de si près.

On a grand soin d'arracher toutes les herbes qui ont les feuilles larges & qui pourroient gâter les gazons.

Dans les travaux militaires on revêt quelquefois un talus ou glacis avec des gazons coupés à la bêche, par mottes pointues, qu'on assied sur du clayonnage & des fascines pour empécher l’éboulement ; on les nomme gazons à queue. Cette pratique peut être utile à la campagne.

(Extrait du Dict. Econ.)

GELÉE ; en glaçant & augmentant le volume