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ÉLAGUER ; c'est éclaircir un arbre, en lui ôtant les branches qui font confusion. Ce terme signifie aussi ébrancher jusqu'à une certaine hauteur les arbres qu'on veut faire monter, pour qu'ils forment une belle tige. Il faut, pour élaguer, choisir le tems que les arbres sont dépouillés de leurs feuilles.

Quand on élague, on doit couper toujours près l'écorce ; il ne faut point pourtant l’approcher trop. On ne doit pas laisser d'argots ni de chicots, & pour remédier aux plaies faites à l'arbre par l’élagage, il est à propos d'y appliquer l’emplâtre connue sous le nom d’onguent saint Fiacre.

Il faut avoir soin d' élaguer fréquemment les arbres pendant leur jeunesse, afin d'être par la suite dispensé de leur retrancher de grosses branches qui partent de dessus d'autres branches.

Il n'est pas besoin d' élaguer les arbres plantés en massif. Comme ils se trouvent les uns près des autres, leurs branches latérales sont étouffées, & le principal,montant est forcé de s'élever bien droit. Seulement pour accélérer l'accroissement du bois, on peut couper les arbres ou les branches foibles, qui ne manqueroient pas de périr dans la suite. Mais il faut se donner de garde d'ôter aux jeunes arbres, les branches qui se couchent par terre. Ce sont elles qui contribuent le plus à étouffer l'herbe qui croît au pied des arbres, & qui leur est si nuisible. Ces branches inférieures périssent ensuite naturellement, quand les arbres sont devenus assez grands pour se joindre par leurs, autres branches respectives.

Lorsqu'un bois récépé par nécessité est destiné à former une futaie, on doit l’élaguer quand il a cinq, ou six pieds de hauteur, afin de ne laisser sur chaque souche qu'un seul brin vigoureux. (Dict. économ.).

ÉLAGUEUR ; c'est un ouvrier de jardinage qui, avec le croissant ou les ciseaux à tondre, dresse, unit, forme des palissades, des avenues, des berceaux, des compartimens de verdure, & tond les arbres de simple ornement. On reproche aux élagueurs d'avoir pris l’habitude de laisser aux arbres des espèces de fourches, dans l’idée qu'il en sortira des branches propres à les garnir. Mais cette pratique est mauvaise, soit que ces chicots, qu'on laissé aux arbres élagués produisent de la verdure, ou qu'ils n'en produisent point : d'ailleurs, il n'en résulte pour l'ordinaire que des têtes de saules où des nids de pies, qui n'offrent à la vue que des toupillons hérissés de petites branches ; ou si ces moignons laissés à differens espaces viennent à pourir & à tomber, alors quel préjudice & quel vilain aspect


pour les arbres ! Il est bien plus convenable de récépsr tous ces chicots rase écorce : il en sortira de gros bois & des jets vigoureux qui donneront un bel ombrage. Tous les arbres des avenues & des grands chemins qu'on élague de cette manière font éclore, dès l’année même, des pousses nouvelles aux endroits récépés.

ÉLANCÉS ; (arbres ou branches) ce terme se dit dans le jardinage pour, désigner un arbre ou une branche qui s'élèvent trop sans être fournis du bas, & sans profiter en grosseur par proportion à la hauteur. Il faut alors rabattre sur le jeune bois du bas.

Cependant, lorsqu'on veut faire d'un jeune, arbre un arbre de tige, on retranche toutes les pousses depuis le bas jusqu'à sa tête, de sorte que sa tige est élancée sans pouvoir se tenir droite ; mais les bons pépiniéristes ont l’art de laisser de distance en distance des branches crochets pour, disent-ils, amuser la sève ; & dans, la suite, quand l'arbre est fortifié, ils coupent ces crochets.

ÉLÈVE ; c'est le nom que les jardiniers donnent à une jeune plante qu'ils cultivent séparément.

EMBRYON. Comme on appelle en anatomie embryon, l’être vivant qui dans le sein de la mère n'est pas formé, on a donné par analogie ce nom, dans les plantes, au fruit qui est noué, & qui tend à se développer. Les embryons des végétaux existent bien réellement dans les germes des semences & dans les boutons des arbres.

ÉMIER la terre ; c'est, en labourant, diviser la terre, en menues parcelles ; c'est casser les mottes à mesure qu'elles se rencontrent, & les mettre en poudre, comme de la mie de pain broyée dans les mains. En plantant un arbre, on ne doit jetter sur les racines que de la terre émiettée, point de mottes ni de pierres.

EMMANNEQUINER ; en terme de jardinage, c'est tirer de terre un arbre, un arbrisseau, une plante, &c, pour les mettre dans un mannequin, lequel, par la suite, on lève, de terre pour le placer ailleurs.

On ne doit emmannequiner aucun arbre, ni aucune plante à longues racines, parce qu'on seroit obligé de couper ces racines, qui sont le premier principe de vie dans les végétaux.

Quand on a planté un arbre avec le mannequin, qu'on laisse ce panier se pourrir en terre.

ÉMONDER ; c'est, dans le jardinage, nettoyer un arbre, le débarrasser & le décharger