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a85 T R O à un cheval doux , d une bonne nature » & difpafi à recevoir les înAruâions de Tart. Quoique l’équilibre du cbeval foie la première des leçons dont il aie befoin , cependant on ne peut parvenir à former cet équilibre « qu’après des opérations préliminaires ^ parce que cet équilibre , qui confifie , comme on Ta déjavu» dans la juAe répanition de la mafle du devant du cheval fur les refTons des jarrets aue cette mafle doit comprimer, cft fubordonné à la fouplefle que fes reins acquièrent par rage à la force de fes raufcles ang^ liUntée par Texercice, & à (a bonne volonté qu’on excite par la douceur & par des leçons peu fatiguantes & qui Te fuccèdent dans Tordre b plus naturel.

Le cheval en liberté, & à tmitâge, prend de lui-même , il eA vrai , Téquilibre qui lui convient ; fie cela ne lui occafionne aucune peine. Mais il ne làuroit en être de même lorfqu’il porte l’homme » doi^t le poids augmente la charge fur fes ^arrêts : pour qu’il puifle parvenir à cet équilibre, il faut’ que les mufcies acquièrent plus de force & d’adrefTe.

On eA zffcz dans Tufage de commencer dans Tenceince de quatre murs les poulains qu*on projette de former pour Técole. Cependant ;e crois qu’il feroit plus avantageux de leur donner dehors les premières inArùâions. On doit demander d’abord au jeune cheval qu’il fupporte patiemment les harnois de toute efpéce , & le poids de l’homme : parvenu là , qu’il marche en avant fans fe défendre ^ fans trop de gaieté. Je donnerai les moyens convenables pour rengager à aller en avant Le premier inArument eA le bridon , dont il eft bon de fc fervir tr^s longtemps pour le jeune cheval. Comme fon effet eA doux , il n’occàfionne point de vives douleurs à l’animal, & ne le contraint pas trop, ce qui eA bien eâeatiel : car dans les coipmencements , le cheval dépourvu d’adreffe ^ d’intelligence , emploie beaucoup plus de force qu’il ne faudroit } & fi on lui oppofe de grandes réfiAances, il agit avec le nlus de ; vigueur qu’il peut, il s’exténue, fe roidit oc fe défend. Néanmoins comme il eft à propos de le conte* pir, enfoite qu’il commence de bonne henre à fe placer ^ à fe contraindre , on fe fert de la maningale. Son effet eA celui d’un caveflbn tr^s-doux , qui enapéche le cheval de porter la tète trop au vent On la tient ai(ée«dans les commencements ^ afin de ne pas forcer les mufcies du cou ni les ligaments. A mefure aue le cheval prend de l’adme , on la raccourcit, oc on lui baiAê ainfi le nez peu-il peu , au point qu^on le defire* Il ne’faut pas que la maningale foit trop courte , car la tête feroit obligée de baifler»& le cou ne pourroit s’enlever fc fe placer.

L’adreflb du cheval eft une qualité quMI a reçue de la nature, ou qu’il acquiert parla louplefle ; & h fouptçflè eft remploi des forces mufcuUires re^ i T R O

lativement anx mouvements qulls doivent exécnter , joint à la liberté des articulatient : car un jeune cheval fe roidit dans les commencements, parce que k$ mufcies aeiflent avec trop de force ; & cet emploi de force eA néceftté en lui pour prévenir les clintes qui pourraient être occafîonnées par le défaut d^équiiibre , l’ufage n’ayam point encore donné à fes articulations toute l’étendue de mouvement que la nature leur a accordée félon leur conformation»

J>M trot À la longe.

Le dieval, équipé convenablement , je crois qu’il faudroit d’abord le trotter à la lonee pour abattre une partie de fa gaieté & pour c dégourdir. Mais cette leçon, que tout le monde fe mêle de donner & croit bien connoître , n’eft pas fi facile à eitécutor qu’on fe rimagioe.

Api es avoir |nis lecaVeA>n comme il convient, on ajufie les rênes dU bridon , enforte qu’elle» foient aA’urées des deux côtés , mais fans énre trop tendues. La rêne de dehors fera un peu plus fentte que celle de dedans , a4in de comrebalancer l’effi» de la longe , & d empêcher le cheval de porter trop le cou dans la volte , comme cela arrive fouvent » Lorfquele cheval fe place de lui-même , on peut tenir les rênes fort égales, enforte qu’il foit droit, & que la longe feule lui donne le pli : il me femble que cette manière eft préférable ; le cheval eft mieux aligné.

Le cheval auquel on a donné un peu de liberté, pmnd de la gaieté , ûute , galope , & veut fornr de la volte ; c’eft ce qu’il faut éviter^ non par de giands coups de caveflbn , & moins encore en tirant la longe , car plus on la tireroit , plus le cheval réfifteroit & tendroit à s’échapper. Voici comme on s’y prendra.

Commencez par faire cotmoitre le terrein à l’ani- • mal , en le promenant à la main fur le cercle qu’il doit parcourir en libené. Pour cet dÉet, prenez la longe à un pied environ de fon attache au caveffon , & étendez le bras , éloignez^vous de la lon-Eeur du cheval que vous conduirez , marchez à la Hteur do fon épaule, enfone ou’il aille un peu avant vous ; faites lui faire ainfi le tour du cercle ; peu-à-peu allongez la corde ; enfin vous arriverez au bout , & alors votre cheval pourra trotter fur le^ cercle fi vous le vouIqe.

Si le cheval va à droite , ou s’il eft ï droite , c’eft votre main gauche qui tiendra la longe , afin que Tos yeux ment tournés du même côté que ceux du cheval : par^là votre regard ne l’effraiera point , & vous ne vous trouvereiï point devant lui. Si le cheval veut fortir de fon terrein , iiecouez légèrement la longe ; le coup de caveflbn an*il recevra lui caufena qiielque douleur ; Çl dès qu il aura compris que ces coups augmentent lorfqu’il s’enfuit , il ceflera de réfiAer & il fuivra fa pifle* Si le cheval veut galoper , laîflez-le faire ; lafl% du galop , il prcm&a te trot de lui-même. S’il s’arrête , ou s’il