170 M A N fenc le cheval, abfolument déployé, qu*il eft tenps de former un arrêt »
Du manier en place »
Si notre élève, curieux de poufler la leçon du pas tf école à fon dernier période, toujours avec Taide de la main du dedans, veut effayer de faire manier le cheval en place, il faut alors que la main droite, étendue fur les deux rênes, lui ferve à balancer inverfement les 12 de chaque colonne yerlébrale. On conçoit aifémcnt comment Tinfluence de la main du dedans peut déterminer Tavant main à pafler tantôt fur une jambe, tantôt fur l’autre, tandis que la main gauche marque à propos les temps qui contiennent Tonduhrion de rarrièremain, excitée par la preffion des jambes égales du cavalier, & s’oppofe au déplacement du cheval que cette contrariété d^eflets oblige à manier en place.
L arrêt du manier en place.
Bien convaincu de la néceffité d abréger la durée du manier en place, Télève fe hâte d’en marquer larrêt, qu’il exécute ainfi gu’aux mains féparées : c’eft-à-dire qu’on laiâe amonir infenfiblement les vibrations de la colonne de devant > fc qu’on ceiTe d’alimenter le centre par l’apport de la colonne de derrière. L’élève faifit Tinfiant où le cheval revient dans l’inaftion, & pour l’y confirmer, il enlève la main droite de defTus les rênes, afin qu’une defcente de la main gauche favorife la clôture du manier en place.
Troifieme façon de mener le cheval au pas d’école ^ de la feule main gauche,
. Sans la grande habitude des deux précédentes façons de mener le cheval au pas d’école ^ dont la feconde exige beaucoup plus r.e précifion & de juftefle que la première, Téléve auroit raifon d’être effrayé de la propofition de tenter la troifieme, qui le reftreint au ieul ufage de fa main gauche. Mais, efpérant de réuffir, il commence par égaler fcrupuleufement les deux rênes, 6c après le fakit, il laifle retomber jufques deffu » fa cui/Te la raaîn droite fufpendue dès-lors de toutes fondions. Lorfque la légèreté du cheval annonce fon affiette, & conféquemment fa difpofirion à répondre aux moindres indications, le cavalier ediaie de lui donner le pli. Pour cet effet, la main arrondie travaille comme à la préparation du tourner. Auffiiôt que le cheval abandonne Cz tête, on rend promptcment à la rêne gauche fa tenfion primitive, afin qu’elle empêche l’avant main d’être couchée fur le dehors^ Dans cette intention, non— feulement il faut remonter doucement k main toute arrondie, mais avec le petit doigt modérateur des difiances graduées de la rêne gauche, écarter on foutenir, fuivant le befoin, cette rêne du dehors reconnue motrice des différentes fenfations qui coopèrent à la conduite du cheval. Tant qu’on iiiit la première M A N
pifie de gauche à droite, on doit s^attacher à conre^ nir le pli, fans qu’il dérange Taplomb des épaules, foiten employant avec adreffe le plus ou le moins d’arrondiffement de la main » foit en faifant jouer alternativement les rênes fous les deux derniers doigts de cette idain. L’élève entrevoit toutes les fineffes dont la troifieme façon de mener eft fufcep* tible, puifque les temps de main font uniquement réfervés pour les effets obligatoires des rênes, mais que ceux préparatoires & confervatoires fortenc aâuellement de deffous les doigts. D’où il réfulte que, fi le cavalier n apprend pas à contrebalancer avec Tannulaire, qui péfefurla rêne droite, une impulfion que je fuppofe, dans ce moment, trop marquée par la rêne gauche foumife au petit doigt ^ le cheval pirouette à droite, & manque la leçon. J’obférve encore, avant ^ue de paffer outre, que les temps des doigts dont je viens de parler, font les feuis expédients qu’on ait à prêfent pour rendre la main & la reprendre.
Prendre un coin quife préfente à gauche* Quoique le cheval fuivc la direâion des rênes J & jamais la manière qui les dirige, cependant, va le raccourci des mouvements que cette troifieme façon de le mener nous laiffe, on ne peut trop s’af* furer de l’efficacité des petits moyens qu’on em « ploie aâuellement, avant que de rien entreprendre d’un peu coraphqué. Or, la meilleure preuve qu on putffe donner de la jufteffe de leurs combinailons » ed, fans contredit, de montrer le cheval toujours droit d’épaules, de corps & de hanches, malgré le pli fur le dedans. Parvenu à ce degré d’exécution, de fimples réminifcences aideront notre élève dans le pafiage du coin qui fe préfente à gauche. On fe rappelle qu’après le demi arrêt, ce font les rênes, d’abord tendues du dedans (ur le dehors, qui pouffent les épaules dans le coin : qu’enfuite les rênes, tendues du dehors fur le dedans, repouffent les épaules hors du coin, & f( » nt auffitôt entrer les hanches. Finalement, que les rênes remifes à leur place achèvent la foriie du coin. Travaillons maintenant à tirer touts ces différents effets de la feule main gauche, & ponons la précifion au point que le cheval ne conçoive pas même l’idée d’y réfifter. La méchanique enfeigne que plus un reffort eft comprimé, moins fà d^ente coûte d’effort. Confé « quemment on marque affez ferme le demi-arrêt ^ précurfeur de toutes les évolutions, pour que le raffembler exaâ qu’il produit faffe defirerau cheval d’entrer en aâion. Dès que le cavalier apperçoit llieureufe difpofition où fe trouvent les deux bi-> pèdes du cheval, il ne tarde pas à porter fa main arrondie fur le dehors, fans oublier l’éeart du petit doigt, qui met la réae gauche à quelque diftance de répaule du cheval. Voilà bien certainement les deux rênes deffinées ^ïl dedans fur le dehors, & le cheval, empreffé de les traverfer, qui a déjà pofé la jambe i dans le coin. Pour favorifer le cbevaler de la jambe a » foUiciter en mtême temps la