Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/112

Cette page n’a pas encore été corrigée
GAL GAL 101


font obéir , pour le peu qu’on Tanimc de la langue & qu’on le diligente de la jambe de dehors , il prendra de lui- même le galop , qu’on continuera quelques pas feulement , l’arrêtant & le flattant après, & en lui faifant pratiquer cette leçon de temps à autre , jufqu’à ce qu’on le fente en état de fournir une reprife entière.

Toutes CCS leçons bien exécutées , appropriées à la nature de chaque cheval , perfeâionnées par l’épaule en dedans , & la croupe au mur , fuivies de la ligne droite par le milieu du manège , fur laquelle ligne il faut toujours finir chaque reprife , pour unir 6c redreffer les hanches , rendront avec le temps un cheval libre , aifé & obéiflant dans fon galop , qui e(ï une allure qui fait autant de plaifir à ceux qui voient galoper un cheval de bonne grâce , qu’elle eft commode 8c agréable au cavalier.

Du Galop ( Bourgelat ).

Le mot galop , félon Budè , Saumaife , Vofîîus » Boudelot , Ménage , & tôuts les étiaiologiAes , e(l tiré du grec K^Ax» ou K^A^a, d’où dérivent i :*Ax-«» , KetXyrôtifiu Les latins ont dit calpare & calpaere % & les François galoper , galop. Telle eft l’otîgine & la ôUation de ce mot confacréà Texpreffion de la plus élevée & de la plus diligente des allures naturelles du cheval.

Cette allure confille proprement dans une répétition & une fuite de fauts en avant : il fuffit de confidérer un cheval qui galope , pour s’appercevoir qu’elle n’cft effeâuée que conféquemment à des élancements fucceflifs & multipliés , qui ne font & ne peuvent être opérés qu’autant que les parties pofterieures , chargées d’abord du poids de la mane , font proportionoément aux flexions qu’elles fubiflent ^ un effort pour chafler les portions antérieures qui foot détachées de terre p& es ayant déterminées en effet , fe portent & prennent elles-mêmes après chacune des foulées oc des relevées de Tavant-main , & plus ou moins prés de la direâîon perpendiculaire du centre de gravité de l’animal » un appui au moyen duquel elles follicitent, par de nouvelles percuffions, lacontinnatlon de cette aâion , dans laquelle , & à chaque pas complet, il efiuninftant où toute la machine eft vifiblement en l’air.

^ Si les pieds qui termîQent les extrémités de Tar* rlère-main ne parviennent pas lors des foulées , extrêmement prés de ce centre , la flexion de ces mêmes extrémités eft moindre , leur détente fe fait dans une direâîon plus oblique de Tarriére à l’avant : l’animal s’allonge donc davantage ; il em* braflè plus de terrein : mais fon allure étant moins raccourcie , eft auffi moins haute ; & c’eft ce gui arrive dans le galop ordinaire , qui ne nous tzit entendre que trois battues exécutées , par exemple, à main droite , l’une par la jambe du montoir de derrière , l’autre par les jambes droites de derrière f( gauche de dçrzm enfemble ; la troifjème » par G A L ICI

la jambe de devant de dedans. Si au contraire la flexion des reins , ou pour parler plus exaâement , la flexion des vertèbres lombaires eft telle que le derrière foit confidérablement abaiflé , & que les angles qui réfultent des artiailations des extrémités poftérieures , foient rendus trés-aigus , les fou* lées de ces extrémités étant beaucoup plus rappro* chées de la direâîon du centre dont il s’agit , la mafle entière eft plus élevée que chaflée ; laâion eft moins allongée j mais elle eft plus foutenue ; & delà les différents genres de galop plus ou moin ? fonores , plus ou moins cadencés ; & dans lefqueb notre oreille eft frappée du fon de quatre battues très-diftinâes , dont la première eft rournie par In jambe de derrière de dehors ; la féconde» par l ;i jambe qui, avec celle-ci , compofe le bipède poftérieur ; la tfoifième, par la jambe poftérieure de devant de dehors ; & la quatrième , par la jambe qui l’avoifitte. V. MANkcE.

Ici la fucceflion harmonique des moitvemenr ? des membres du cheval , diffère de l’ordre obfervé par ces membres dans les autres allures naturelles. Les foulées des bipèdes poftérieur & aiitérieur ne f^nt pas OTutuclhnient interrompues & diagonalement entrecoupées les unes par les autres , ainfi Îu’on le remarque à Taâion du pas. Chaque jambe u bipède antérieur n’agit pas, oc ne foule pas toijours diagonalement avec celle du bipède poftérieur , ainfi quon le voit dans le trot uni. La battue d’une jambe de l’un de ce%^ bipèdes eft conilamment fuivle de celle de l’autre |ambe de ce même bipède ; & de plus , un des bipèdes latéraux doit toujours devancer l’autre. Je^m’explique : (bit un cheval galopant à main droite ; les jambes dreites , qui forment un bipède latéral , doivent régulièrement outre - paffer les jambes gauches dans leur marche & dans leurs foulées : comme lorfque l’animal galope à gauche, les jambes gaif«  ches , qui forment enfenibie un autre bipède latéral , doivent outre- paffer les jambes droites. Dans cet état, le galop eft réputé jufte & uni ; la juftefis dépendant fpécialement de la jambe de devant qui outre-paffe fa voi/ine , c’eft-à-dire qui mène ou qui entame : car l’allure eft falfifiée , fi à droite la jambe gauche , & à gauche la jambe droite devancent’, & l’union ne naiffant que de l’accord des membres de derrière , étant néceflairement aftreint à fuivre le mouvement de la jambe à laquelle il répond latéralement : enforte que l’une de devant entamant , celle de derrière du même côté doit entamer auffi ; fans cette condition , l’animal eft défuni , & fa marche eft d’ailleurs chancelante & peu fure. K Manège.

Quelque notable que foît la différence de l’arrangement des membres au trot, l’expérience nous a|>prend que fi le cheval eft preffé au-delà de la vneffe de cette allure , l’ordre en eft bientôt interverti par la foulée plus prompte de l’un des pieds de derrière , dont la chute accélérée hâte celle de t’aun-e pied du même bipède poftérieur ^