Page:Encyclopédie méthodique - Artillerie.djvu/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
A V A A V A 21

toise qui termine l’affût. Il sert à faciliter le transport du canon de campagne & porte un coffret. Les avant-trains des pièces de bataille & de toutes les voitures à quatre roues sont à timon ; les autres sont à limonière.

Les pièces en bois qui composent un avant-train de campagne sont : deux armons, une sellette, un corps d’essieu, un timon, une volée de derrière, une volée de bout de timons, une fassoire, quatre palonniers, deux roues. Les parties en fer sont : un essieu, deux boulons de sellette, deux heurtequins à patte, deux ëtriers d’essieu, une coiffe de sellette, une cheville ouvrière, deux tirans de volëe, un braban à fourche, une happe à virole, une happe à crochet, une chaîne d’attelage, deux boulons d’assemblage pour les armons, un étrier d’armons, un grand anneau de volée, deux boulons de volée, une chaîne d’embrelage, une bande de renfort de fassoire, deux boulons de fassoire, deux pitons pour la prolonge, deux équerres à tige.

Les pièces en bois de l’avant-train de siége sont : deux bras de limonière, une entretoise, une sellette, un essieu, deux roues. Les pièces en fer sont : deux seyes, deux équignons, deux brabans d’équignons, deux happes à anneau, deux heurtequins, deux étriers d’essieu, une coiffe de sellette, une cheville ouvrière, un boulon ovale, une écharpe, une cravate, six liens de bras de limonière, une chaîne d’embrelage, deux crochets d’attelage, deux ragots.

B

BACINET. Casque léger, qui, comme le cabasset, la bourguignotte, &c., s’attachoit sous le menton avec une courroie & une boucle, ainsi que cela se pratique encore aujourd’hui pour le casque des dragons. Il servoit aux piétons.

BADELAIRE ou BANDELAIRE. Ancienne épée courte, large, tranchante des deux côtés, & dont la pointe est recourbée.

BAGUE de baïonnette C’est la pièce qui sert au moyen du tenon à assujettir la baïonnette sur le canon du fusil. Elle est formée d’une petite bandelette de fer dont les extrémités forment deux rosettes repliées en dehors & réunies par une vis. Celle du côté du coude (la virole ayant son pontet au-dessus de la rainure pour le passage du tenon) est taraudée pour recevoir l’écrou de la vis qui les ferre l’une & l’autre. Cette bague s’appelle quelquefois virole. (Voyez le mot Bayonnette.)

BAGUÉ. Un canon de fusil est bagué quand il a à sa surface supérieure une espèce de boursoufflure annulaire, & intérieurement une cavité correspondante. Ce vice a lieu si la charge est trop forte, si le canon est mal chargé, si le fer est mal réparti, si le tube est trop foible en dimensions.

BAGUETTE. Pièce des armes à feu portatives, servant à enfoncer la balle dans le canon. On l’appeloit autrefois pousse-balle.

La baguette des fusils de guerre étoit très-anciennement en bois de chêne, de noyer, & quelquefois en baleine, ainsi que cela a encore lieu pour les fusils de chasse.

Elle étoit ronde dans toute sa longueur, un peu plus longue que l’ame du canon & garnie de fer aux deux extrémités, dont celle supérieure, ou la tête, étoit du diamètre de l’ame.

La baguette du modèle actuel est en acier. Elle se forge ordinairement en deux parties. L’ouvrier emploie, pour la tête, de l’acier du même échantillon que pour la lame de la baïonnette : c’est-à dire, de 0 met. 014 (6 lig. 6 points) d’équarrissage, & pour le surplus de l’acier de 0 met. on. (4 lig. 6 points) d’équarrissage.

Le forgeur commence, à l’aide de son compagnon, à étirer carrément une extrémité de la barre dont il doit former la tête, en observant d’en diminuer la grosseur uniformément : il étire également, d’une extrémité de l’autre barre, le corps de baguette, en diminuant aussi la grosseur jusqu’au petit bout. Au moyen de la tranche, il détache ensuite de chacune des barres les parties ainsi préparées ; il forme une amorce au petit bont de la tête, & une autre correspondante au gros bout du corps de la baguette, pour souder ensemble les deux pièces ; ce qui a lieu en donnant une chaude suante. Les chaudes précédentes & celles suivantes sont au demi-blanc.

La soudure étant faite, le forgeur donne une chaude pour refouler avec son marteau la tête de la baguette, dont il commence à en arrondir la longueur depuis le sommet jusqu’à 0 met. 612 (3 pouces) environ, en la plaçant pour cet effet, lorsqu’elle sort du feu, dans une étampe conique pratiquée sur le corps de l’enclume, & en frappant successivement sur toutes les faces. Il continue ainsi d’arrondir la baguette de 0 mèt. 812 en 0 mèt. 812 (3 pouces), en la chauffant & en la plaçant dans des étampes de largeur & de profondeur relatives aux différentes grosseurs de sa tige.

On blanchit & on dégrossit la baguette à la grosse lime. On la trempe & on la recuit ensuite suivant