Page:Encyclopédie méthodique - Artillerie.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
20 ATE AVA


gera-t-il dans une forge les travaux & les diverses opérations qui font passer le fer, depuis la mine où il prend naissance, jusqu’à la forme qui le rend propre aux divers usages de l’artillerie ? s’il n’a fait une étude particulière de la minéralogie & des différens procédés en usage. Comment décidera-t-il que des fers remplissent leur destination ? s’il n’a pas acquis les moyens d’en connoître les qualités particulières & relatives.

Pourra-t-il diriger la fabrication des armes portatives ? s’il ignore la nature & les qualités des matériaux à employer, l’art de les analyser, les épreuves que doivent subir les armes, quelles doivent être les propriétés de chacune des parties qui les composent, & s’il n’aperçoit pas les défauts qui doivent les faire rebuter.

Dirigera-t-il avec intelligence les travaux des arsenaux pour la construction des voitures & attirails ? s’il ne trouve dans la science des machines & du mouvement, & dans l’art du dessin, tout ce qui peut contribuer à simplifier les procédés & à vaincre les difficultés qui se présentent continuellement dans des travaux de ce genre.

L’artilleur s’occupe pendant la paix à acquérir des connoissances dans toutes les branches de son arme, à perfectionner son art, à se mettre en état de rendre pendant la guerre les services les plus signalés, soit à la tête de ses troupes, soit dans les travaux de siége, soit en approvisionnant les corps des armes & des munitions qui leur font nécessaires.

Enfin la création de l’artillerie légère, destinée particulièrement à suivre les mouvemens rapides de la cavalerie, a répandu un nouvel éclat sur l’artilleur.

ARZEGAYE. Arme d’hast dont le fut, long d’environ douze pieds, étoit garni à ses extrémités d’un fer pointu. C’étoit l’arme des Estradiots. Ils s’en servoient très-adroitement contre la cavalerie, & frappoient avec l’une ou l’autre pointe lorsqu’elle n’étoit pas fichée en terre.

ASPIC. Nom qu’on donnoit autrefois aux pièces de 12 pesant 2081 kil. (4250 livres).

ASSAISONNÉ. Pour faire les arcs & les flèches, le bois devoit être assaisonné, c’est-à —dire, trempé dans l’eau pendant un certain temps & ensuite passé au feu.

ASSIETTE. Partie de la batterie, dans la platine, qui recouvre le bassinet : on l’appelle aussi table, assise, entablement.

ASTRAGALE du collet. C’est une moulure en demi-rond, avec un listel de chaque côté, placée sous la tulipe au bout de la volée des canons.

ATELIER de rhabillage. Lieu où, dans une


manufacture d’armes, on met les pièces en harmonie. Les équipeurs-monteurs sont ordinairement chargés de faire marcher la platine avant & après la trempe, & de coordonner convenablement les pièces entr’elles ; mais comme tous ces ouvriers ne sont pas en état de faire ce travail avec la perfection nécessaire, on a établi dans quelques manufactures un atelier de rhabillage où des ouvriers achèvent, sous la direction d’un contrôleur, l’ouvrage des équipeurs-monteurs. Ceux-ci se bornent à présenter, avant la trempe de la platine, les armes aux réceptions.

ATRE. Partie de la forge où l’on fait le feu. Il est contenu dans les forges des hauts fourneaux par des plaques en fonte.

ATTACHES. Bandelettes de fer, inégales en longueur, & un peu convexes en dehors, placées vis-à-vis l’une de l’autre dans la douille du fer de la lance, & dans le sabot, servant à les fixer à la hampe au moyen de quelques vis.

ATTIRAILS. Expression collective des objets composant le matériel de l’artillerie.

AUBES des roues. Bouts de planches attachés à angle droit sur les biais des roues, & qui reçoivent l’impulsion de l’eau qui fait mouvoir celle-ci.

AUBIER. C’est la partie blanche & molle d’un arbre, qui se trouve entre le bois fait & l’écorce. On doit avoir soin qu’il ne reste pas d’aubier dans les bois destinés aux constructions de l’artillerie, parce qu’il se pourrit facilement, à cause de son peu de consistance, & qu’il n’a pas toute la dureté nécessaire pour pouvoir résister à l’humidité. Il doit être surtout soigneusement retranché des madriers en noyer qui doivent servir à la monture des armes à feu portatives.

AUGE d’affinerie. Petit bassin de bois, plein d’eau, placé près des feux d’affinerie.

AUGET. Partie du châssis de l’affût de place, en arrière, qui supporte la roulette de l’affût & la dirige dans le recul.

AUTEL. Partie du fourneau des fonderies par où passe la flamme, sortant de la chauffe, pour s’introduire dans le fourneau.

AVALER. Cest brasser la fonte de fer, la ramener devant la tuyère.

AVANT-TRAIN. Espèce de chariot monté sur deux roues qui se joint à l’affût d’un canon, par exemple, au moyen de la cheville ouvrière que l’on fait entrer dans la lunette percée dans l’entre-