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valerie, modèle de l’an 13 ; garniture en cuivre ; sous-garde comme au modèle de 1763, la pièce de détente étant à ailette ; calotte de forme elliptique, portant trois fleurs de lys en relief ; longueur de l’arme 0 mèt. 41 (14 pouc.) ; poids total 1 kilog. 12 (2 liv. 5 onc.) ; prix total de la paire, 55 fr. 26 c.

Le sabre, modèle de 1816, est à lame dite à la Montmorenci, mais de dimensions moins fortes, longue de 0 mèt. 93 (34 pouc. 5 lig.), portant sur le plat extérieur l’inscription Gardes du corps du Roi ; garde à quatre branches, portant les armes de France, avec poignée de peau de rouflette noircie, & d’un filigrane ; fourreau en tôle d’acier, avec garniture en cuivre doré ; longueur totale 1 mèt. 08 (41 pouc.) ; poids total 1 kilog, 65 (3 liv. 6 onc. 3 gr.) ; prix total, 76 fr. 84 c.

Armes de guerre. Ce sont celles dont les troupes anciennes & modernes ont été ou font armées. Les armes actuelles des troupes françaises sont le fusil, le mousqueton, le pistolet, le sabre & la lance. (Voyez ces mots.)

Armes d’honneur. Armes des modèles de guerre, garnies en argent & données en récompense d’action d’éclat avant la création de la Légion-d’honneur.

Armes de luxe. Ce font celles dont les particuliers se servent pour leur défense & pour la chasse. Ces armes font en général du même système que celles de guerre, mais elles sont beaucoup plus légères, n’étant pas destinées à faire un service aussi long, aussi habituel, ni à résister à d’aussi grands efforts.

Les armes de luxe de nos jours sont les fusils de chasse, les espingoles, les carabines, les pistolets de poche, d’arçon & de combat, les épées & les couteaux de chasse. Elles varient de formes suivant le goût des artistes & des amateurs.

Armes offensives. Elles servent à attaquer l’ennemi : le fusil, le sabre, l’épée, sont des armes offensives.

Armes à percussion. On entend par arme à percussion celles de chasse, dans lesquelles on fait usage, pour poudre d’amorce, d’un composé de muriate sur-oxigéné de potasse ou d’argent fulminant, &c. Il, en a de divers mécanismes, mais dans toutes l’amorce s’enflamme par le choc & communique rapidement le feu à la charge, ce qui est un grand avantage.

On n’emploie qu’un grain de cette poudre pour amorcer, & on ne s’en sert jamais pour la charge à cause de ses redoutables effets, si la quantité étoit un peu considérable. Cette charge est donc toujours en poudre ordinaire.

L’arc & l’arbalète ont été remplacées en France par les fusils à mèche & à rouet. Ceux-ci l’ont été


par les fusils à silex, & ces derniers le feront peut-être à leur tour par des fusils dits percutans. Il a été imaginé, dans ces derniers temps, plusieurs espèces de ces fusils, très-ingénieux, & dont les formes sont très-belles. On en a présenté pour modèle de guerre ; mais les conditions à remplir quant à la poudre d’amorce, font qu’elle n’oxide pas les armes, qu’elle ne soit pas d’une préparation difficile, qu’elle soit sans danger dans l’usage & le transport, & qu’elle ne soit pas susceptible de prendre facilement l’humidité. Le temps & le génie des artistes pourront remédier à ces inconvéniens ; il restera encore celui d’être obligé d’employer deux espèces de poudre pour la même arme. (Voyez Fusil a percussion.)

Armes pneumatiques. Les armes pneumatiques sont celles dont le canon se charge d’air, & dans lesquelles l’élasticité de ce fluide fait l’office de la poudre. Elles sont dangereuses dans la société, ce qui en fait proscrire l’usage. (Voy. Fusil a vent.)

Armes qui se chargent par le tonnerre. Depuis l’origine des armes à feu portatives, il en a existé de diverses espèces que l’on chargeoit ainsi ; toutes les nations en ont fait usage & les ont successivement abandonnées, malgré les avantages que comporte cette construction ; lesquels consistent dans la suppression de la baguette, dans une diminution de la charge, dans un recul moindre, & surtout dans la justesse & une supériorité de portée, attendu que l’on fait usage de balles qui, ayant un diamètre plus grand que le calibre, sortent forcées.

Les inconvéniens que présentent ces armes consistent principalement dans le défaut de solidité & dans un jet de feu nuisible à l’arrière du canon. (Voyez l’article Fusil de rempart.)

Armes tranchantes en cuivre. Les Grecs, les Romains, les Gaulois ont fait long-temps usage de cuivre pour leurs armes tranchantes : ils lui donnoient, au rapport de Pline, une trempe semblable à celle que nous donnons maintenant à l’acier. M. d’Arcet, célèbre par ses belles découvertes en chimie appliquée, m’a montré une lame de couteau de ce métal, qui est aussi dure & aussi élastique qu’une lame d’acier. Ayant fait des recherches sur la trempe du cuivre, ce chimiste a trouvé que si l’on fait rougir au feu du bronze en lame, & qu’on le jette dans l’eau froide, le métal devient mou & ductile ; & qu’en le faisant ensuite rougir & le laissant refroidir lentement, comme cela arrive après la coulée dans les moules de sable, il prend une grande dureté. Ce phénomène est précisément l’inverse de ce qui se passe dans la trempe de l’acier.

Le même chimiste ayant analysé des lames de sabres antiques, a trouvé, 1°. qu’elles ont été faites d’un alliage de 86 à 88 parties de cuivre &


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