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ARGOULET. Ancien cavalier armé. On nomme ainsi, dans les fabriques du pays de Liége, des fusils de pacotille qu’on destinoit à la traite des nègres.

ARMEMENT. On nomme ainsi toutes les armes des soldats, prises collectivement, & ce qui sert à les contenir, comme fourreaux de sabres & de baïonnettes. (Voyez l'Encyclopédie méthodique, Art militaire.)

Armement des bouches à feu. On donne ce nom à l'ensemble de toutes les pièces nécessaires au service des bouches à feu. Ces armemens sont le boute-feu, le dégorgeoir, le doigtier, l'écouvillon, le refouloir, le tire-bourre, la lanterne, les leviers, le porte-lance, le chasse-fusée, le crochet à bombes, la curette, les éclisses, le quart de cercle, la spatule, le tire-fusée. (Voy, ces mots.)

Armement d'honneur. On donnoit, dans les quinzième & seizième siècles, le nom d’armement d’honneur aux pièces de l'armure d'un guerrier, à la perte desquelles le déshonneur étoit attaché. Celui qui perdoit par lâcheté dans un combat, ou son épée ou son bouclier, étoit noté d'infamie. Les pièces qui composoient l’armement d'honneur étoient données à celui qui les recevoit pour la première fois, avec beaucoup de pompe au milieu d'un cérémonie publique. Elles étoient de même arrachées, avec des cérémonies humiliantes, à celui qui avoit mérité d'être dégradé.

ARMES. Instrumens de différentes formes & de différentes espèces, dont on se sert, soit pour attacher, soit pour se défendre. La nécessité où les hommes se sont trouvés de se défendre contre les animaux féroces, ou contre leurs semblables, a fait imaginer les armes. D'abord on s'est servi de bâtons, puis de massues ; on a aiguisé les premiers pour percer, on a chargé l'extrémité des secondes pour assommer. Les pointes & les massues ont été formées de différentes substances, parmi lesquelles les métaux ont occupé le premier rang, & parmi ceux-ci on a donné au fer une préférence que ses propriétés & ses qualités lui ont méritée.

Rompre une branche pour s'en faire un bâton, frotter une pierre pour la rendre tranchante & s'en faire une hache, s'en servir pour couper & écorcer du bois, écorcher un animal, en prendre les nerfs, faire une corde de ces mêmes nerfs, l'attacher à un bois dur & flexible & se servir du tout comme d'un arc, sont des actes qu'un homme en solitude peut exécuter sans être aidé de ses semblables : mais l'origine des armes faites avec des métaux purs ou alliés est inconnue, & on ne pourroit donner, que pour les temps modernes, l’histoire des révolutions quelles ont éprouvées. En effet, plus de vingt siècles avant l'ère chrétienne, suivant la Polyorcétique de M. Dureau de la Malle, les Egyptiens avoient des armées de


terre & de mer, régulièrement diciplinécs & pourvues d'armes offensives & défensives. Sous Ozias, 810 ans avant Jésus-Christ, les machines de trait, balistes, catapultes, &c., sont décrites positivement, quoiqu'il soit probable que l’invention en soit plus ancienne.

Les historiens sacrés & profanes, en parlant des héros de l'antiquité la plus reculée, s'accordent assez sur la beauté de leurs armes & sur le soin qu'ils prenoient de les embellir. Les armes de luxe de nos jours sont enrichies de pierreries, de métaux précieux & d'ornemens de toute espèce. Les armes ordinaires des troupes sont faites de fer, d'acier, de cuivre, de bois pour fûts & de cuirs pour fourreaux.

Armes d'hast. Armes offenfives, composées d'un fer tranchant ou pointu, monté sur un hampe longue, en bois léger. La pertuisane, la lance, la hallebarde, &c., sont des armes d'hast.

Armes blanches. On nomme ainsi toutes les armes dont les lames ont un tranchant ou une pointe. Le sabre & la baïonnette sont les seules armes blanches dont on fait maintenant usage à la guerre, indépendamment de l’épée. (Voyez ce mot.),

Armes défensives. Elles servent à couvrir & à défendre des coups de l'ennemi. La cuirasse, le casque & le bouclier sont des armes défensives.

Armes à feu portatives. Toute espèce d'armes composées principalement d'un tube, d'une platine & d'un fût, dont l'obiet est, avec le concours de la poudre & d'une balle, de frapper un but à d'assez grandes distances, se nomme arme à feu portative.

Armes des gardes du corps du Roi. Elles se composent d'un fufil, d'une paire de pistolets & d'un sabre.

Le fusil, modèle de 1816, est à canon tordu, long de 1mèt. 28 (38 pouces) ; calibre de 0 met. 017 (7 lig. 9 points) ; épaisseur au tonnerre 0 mèt. 03 (13 1ig. 9 points) ; platine du mousqueton, modèle de l'an 9, avec bassinet à cylindre & batterie ayant un léger retroussis ; garniture en cuivre rouge (similor ou or de Manheim, composé de 92 parties de cuivre rosette, 7 de zinc & 1 d’étain) ; pièce de détente à ailette ; pièce de pouce en cuivre, aux armes de France, portant l’inscription Gardes du corps du Roi ; baïonnette ordinaire ; longueur de l'arme, non compris celle la baïonnette, 1 mèt. 42 (52 pouc. 3 lig. 6 points) ; poids total 3 kil. 79 (7 liv. 12 onc. 4 gr.) ; prix total, 53 fr. 37 c., non compris la pièce de pouce qui est payée 0 fr. 60 c.

Le pistolet, modèle de 1816, est à canon tordu, long de 0 mèt. 207 (7 pouc. 5 lig.) ; calibre de 0 mèt. 016 (7 lig. 7 points) ; épaisseur au tonncrre 0 mèt. 025 (11 lig. 8 points) ; platine du pistolet de ca-