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n’existe plus en France de compagnies d'arquebusiers organisées comme elles l’étoient anciennement.

ARBRE DE LA NOIX. Cest le pivot rond qui entre dans le corps de la platine ; son extrémité qui porte le chien est carrée.

Arbre du noyau des projectiles creux. Il a trois parties distinctes, 1°. la partie supérieure ou la queue, qui est arrondie & d'une longueur indéterminée, portant, à une distance du bourrelet à peu près égale à la hauteur de la barette, une mortaise destinée à recevoir une clavette. Elle est aplatie à son extrémité, pour donner prise au carré de la manivelle, qui sert à lui imprimer le mouvement de rotation dans la formation du noyau ; 2°. le bourrelet pareil à celui de l’arbre du modèle ; 3°. la partie inférieure ou la tige, de forme carrée & d'une longueur égale à la distance de l'ouverture extérieure de l’œil au culot moins 0 mèt. 009 à 0 met. 011 (4 à 5 lig.), sur laquelle sera formé le noyau. Cette dernière partie a dans sa longueur une ou deux mortaises, dans lesquelles on a introduit des morceaux de bois ou de petites plaques de fer minces, pour soutenir la terre de ce même noyau lorsqu'il doit être d'une certaine grosseur. Elle conserve à son extrémité l’enfoncement conique de la pointe du tour. Le bourrelet de l'arbre & une longueur de 0 met. 027 (1 pouce) environ du côté de la queue doivent être tournés. Il y a en outre, dans la longueur de cet arbre, une rainure assez profonde, d'une ligne & quelques points de largeur, qui passe sous le bourrelet & se prolonge jusqu'au bout de la tige. Cette fente est destinée à contenir un fétu de paille, dont une partie se trouve enveloppée par la terre du noyau, & qui, consumé lors du recuit, prépare entre le centre de ce noyau & l'air extérieur une communication dont le but est de favoriser l’issue des vapeurs, & d'éviter par ce moyen les soufflures.

ARBRIER. Bois sur lequel portoit le trait de la baliste ou de l’arbalète.

ARC. C’est une des premières armes employées par les hommes, d'abord en bois élastique, puis en acier. Il est formé par une branche légèrement courbée, dont une corde, ordinairement à boyau, réunit les deux bouts.

Les Anciens fabriquoient leurs arcs avec du bois d'if ; & de tout temps ce bois a été préféré aux autres, pour cet usage, à cause de sa roideur & de son élasticité. A son défaut ils faisoient usage du cormier, de l'ormeau, du frêne, de l'érable & du mûrier. Il y en avait de diverses dimensions, suivant la force & la taille des hommes. Homère parle d'arcs qui avoient en longueur seize largeurs de main, un peu plus de 1 mèt. 62 (5 pieds).


Le chanvre & la soie étoîent les matières le plus ordinairement employées pour faire la corde ; cependant on se servoit aussi de cordes à boyaux & de celles de crins de cheval. Quant aux flèches elles se faisoient de toutes fortes de bois, & quelquefois de roseau. (Voyez le mot Flèche.)

De tous les peuples de l'Europe, les Anglais sont ceux qui ont fait le plus long-temps usage de l'arc, comme arme de guerre & comme arme de chasse. Ils avoient encore des archers au siége de l'île de Ré, en 1627. Enfin, pendant la campagne de 1814, les baskirs de l'armée russe se servoient d'arcs contre l'armée française.

ARCHET ou PETIT ARÇON. Instrument d'acier, de fer ou de baleine, servant, au moyen d'une corde qu'on attache à chaque bout, à faire tourner les forets lorsqu’on veut faire des trous.

ARCO. Cuivre jaune, synonyme de laiton dans les manufactures d’armes ; mais proprement l'arco est le métal qu'on extrait des cendres & des crasses dans les fonderies de laiton.

ARÇON. Outil en acier servant aux armuriers à percer des trous au moyen de la boite à foret.

ARÊTE de lame de sabre. Partie éminente de la lame du sabre suivant sa longueur.

Arêtes vives. Pour ne pas déchirer les vêtemens des soldats dans le maniement des armes, on arrondit, à la lime, les têtes des vis qui ne sont pas à tête noyée & les arêtes vives des pièces de garniture qui ne sont pas encastrées dans le bois.

ARGILE. Substance terreuse, très-réfractaire & la plus convenable pour servir de base à la pâte dont on fait le moule des bouches à feu : humide, elle a le liant nécessaire pour recevoir les formes qu'on veut lui donner : mise au feu, elle devient compacte & très-dure, mais elle y prend trop de retrait & s'y gerce : on, mêle, 1°. du fable pour diminuer son liant & son retrait, parce que le sable divise & est incoercible au feu ; 2°. du crotin de cheval servant à lier les couches d'argile & à diminuer par-là les gerçures ; 3° de la bourre (fubstance animale) pour servir aussi à la liaison des terres.

L'argile & le sable n'ayant pas toujours au même degré leurs propriétés générales, à cause des substances qui sy trouvent mêlées, il ne faut les combiner que d'après des expériences ; & dans leur choix, il convient de rejeter l'argile & le sable qui contiennent des substances métalliques qui pourroient, en leur servant de fondant, opérer la fusion des moules. Il faut aussi rejeter les sables. limoneux, parce qu'ils ne diviseroient pas assez l'argile.