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TAC TAC 899 .,OIIt 111 prlflnçe tÛ f ennemi 0 til man~IV b poll110ir 111 ltrt vu & atteint par fon artillerie. Par le mot de raaiqut, on ne doit pao; entendre une expreffion qui donne l'idée de toutes les par· ties de la guerre. On ne doit point entendre non plus feulement l'ordonnance des troupes .. leurs exercices, leurs manœuvres. - La taétique n'eft qu'une partie de la fdence de la guerre ,. (]Ui lui eft nécefi"ùe, i la vérité • mais n'dt pas la principale J elle n'eU qu'une partie d'une fcience plus étendue, qui eft cette fcience fublime que doit avoir un général , que les Grecs appeloient ft!atégique, & qui renfermoit l'art de former les projets de guerre , de les faire cadrer avec les moyens que l'état peut employer, de les mettre en ufage avec intelligence & économie , pour parvenir à des fuccès; d'exécuter les der- feins projetés, de difpofer les marc~s • les ca~­ pagnes, &c. & le nom do cette fcsence ftratégt· qut, deSrraugus ,général, indique C)U'elle renfer- moit toutes les autru tenantes à la guerre. On voit , dans tous les hiforiens , même latins , ce nom employé pour marquer la puiffance ou Je coaunandement. Pline , par exemple , appelle ftr• tlgie les gouverneurs pnncipaux d'un peuple. En parlant de la Thrace, il dit qu'elle étoit divifée en cinquante gouvernemens, qu'il riomme ain6: Thracia in quinquagintaftrattgios divifo. Plaute em- ploie aulJi ce nom pour marquer la primauté, te commandement, le général, l'empire, & en fait une métaphore pour exprimer le chef d'un ftf- tin, celur deftiné à en faire l'ornement, les hon- neurs & en régler les plaifirs. Strattgum tt [11&io lluic convivio. La ftratlgit e(l auffi & funout la fcienct tits mouvemens u C"'"' u uux arméts hors dt l'effet IÛl canon. La raétique n'étoit donc qu'une partie do. la ftratégique, & ~ui (ervoit à l'une de fes opéra- tions , c'eft-à -dsre, à celle du jeu & du mouve- ment des corps qui compofent les armées. On voit que la taCtique, dans cette acception , e l'art aes évolutions par corps nombreux, comme les évolutions font une taétique en petit , puif- CJU'elles. meuvent les parties d'un corps comme les parues d'une armée. · On,croit ~ue les anciens l'emportaient fur nous dans cette fcience. · L'invention de la taétiq•e eft , dit-on, attri- buée à Pa/a mUe; mais bien ou mal il a toujeurs fallu ranger des troupes pour combattre, 8c vrai- femblablement le premier chef de suerre les aura rangées fans Palamède ; & comme les hommes, dans tous les tems ,ont été également doués d'in· telligence , ce premier chef les aura néceffaire- ment rangées felon fes vues & felon le lieu où il devoie les faire combattre. Quelques-uns ont dit que· tous les fyftèmes de taétique étoient inutiles, puifqu'à cba~ue pas les ditféreos cerreins néceffitent à des diangemens 1je mouv~.R$ ; mai& comme ces changemens ae 1 TAC 8gg·· peuvent ftre faits qUe fur des principes • on juge que cette opinion n'eft fondét! que fur l'ignoranc_e & la pareffe de ceux qui l'adoptent. JI fera tou- jours plus aifé de fronder la fcieace que d'en ac· quérir. La meilleure taétique eR celte qui procure les meilleures difpo6tions & les change facilement , . relativement aux circonftances, aux lieux où l'on paffe, où l'on doit combattre, &c. Ainfi la fciencc · de la taélique ne roule pas fur un feu! ordre de batailles dans d; s plaines ou des p3ys difficiles, où l'on met chaque efpèce d'arme à fa place , mais fur des principes qui guident toujours éga- lement dans l'smmenfité de cas qu'engendre la pro- digieufe variété de pontions qut fe rencontrent ; 8c comme les Grecs & les Romains nous ont donné .tu tant de r~gles fur cette partie, que d'exemples • il fuit qu'une taétique favante devroit être un me- lange de ce que ces peuples nous ont laiffé fur cet objet ; mais ces règles & ces exemples ne fervent que pour des cas purement femblables. Notre fa vante taétique ne peut donc réfulter que de l'ap· plication de ces règles & de ces exemples ancien!l aux ûtuations toujours nouvelles où nous nous trouvons , combin~s avec nos moyens & avec les modifications qu'a Jû apporter l'ufage dts armes à feu. Cependant, comme tout ce qui a rapport i la taélique , appartient particuliérement a d'autres · articles, tels que ceux de DtsPOSITJONS, BA- TAILLES 1 ORDRES D! BATAILLl!S 1 MARCHES A PORTÉ! DE L'ENNEMI 1 &c. qui ont été traités dans ce Dillionnaire , nous nous bornerons i raf- fembler ici les })rincipes <J.Ue nous ont donnés des officiers très-inftruits , qus ont traité fort au long cette matière • & dont nous allons examiner les ouvrages intéreffans. Premitr fyjl'eme ; attribul à M. Menil..Duran/. Le premier fyftème eft connu fous le nom de Projet trun ordre fran fais en talliqu. L'auteur cherche à y démontrer l'abfurdité de l'ordre mince, & la néceffité de l'ordre éP.ais ou profond. Il parle des flottemens, de la fo1bleffe, de la lenteur, de l'impoffibi!ité même du premier à tàire des mouvemens en préfence de l'ennemi; il appuie fur la force la puiffance du fecond, fon aptstude à fe mouvoir, mame au milieu de l'en- nemi qu'il enfonce & qu'il dillipe partout où il le chOque ; la légéreté de fes mouvemens , la · fûreté de fes flancs , fi cette épaiffeur fonne la colonne ou au moins fa folidit6; G. c'eft funple- ment fur une hauteur qui préferve des flonemens dans les man~uvres, & qui puifi"e ré6fter à ~ne impulfion pwfi"aote, regardant comme un prodige de lâcheté que des files de trente-deux hommes re laiffatfent enfoncer par des files de trois ou quatre ~les derniers rangs , quqi qu'.on puiffe aU.. Xun~ Digitized byGoogle