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FOR TR0IS1ÈME PARTIE. P.ARTI~ SYSTÉM.ATIQUE. Ceft pour la France qu'il faut ~crire~ ùft au milieu des cirOlnftances qui noKS en,itonnent qu'il &ut parler. La force publique doit avoir pour objet de pourvoir a la fûreté commune de la nation, contre ks croubles & les défordres du dedans & contre ~ ennenûs du dehors•• Si routes les autres grandes nations d~ lé•- rope ~ n'avoient pas des armées ~gulières & per· manentes, fi la guerre n'étoit pas un an , fi la France n'étoit qu·un petit pays qui e4t toutes fes frontières fous fa matn; s•il n'y avoit en France "! richdfes, ni luxe~ rù commerce , ni fciences, 01 arts ~ la force publique y feroit très-aifée & très·fimple à conffituer. · Mais des données toutes différemes foit dans . Jes proponions , feit dans les intéu~ts , foit dans ks drconllaoces rendent la conftitution de la force publ:que de la France , bien autrement compliquée & diBicile à établir. Un rang, des droits, une dignité natienale à maintenir ! Ftmi de grandes puitfances fortement armées, p.Ioufes & injulkment irritées , des tiontières & des côt~s ifun immenfe déve:op- pement, des colonies lointaines à confetver, des rapports politiques à entretenir. voilà ce qui doit entrer dans la combioaifoo ck la fo1ce pu- blique pour le dehors. Toutes les parties d'un grand '-ays, plufieun peu~les conquis & réunis, les refte~ ~·un ~fprit snquaet 8c remuant, une vafte admsmfttatton à contenir dans r ordre & rharmonie néèeffaires j toutes les lois à faire refpeéler , toutes les propriétés à garantir , toutes les libertés indivi- duelles à protéger ; une conRitution naiffame à fonifier & à défendre long-tems contre des préjugés, des retfentimens & mfme des entre- prifes: voilà res confiJérations qui doivent inftuer fur la combioaifon de la force publique pour le dedans. ATec des objets aulli multiJilik, aufli varUs 8c ~ont quelques-uns méme impli<Juent contradic- non entt'eux, cette force fUlilique doit &tre compl){ée d'élémens qui putffent tellement fe combiner & fè féparer, • qne la force pour le dedans alimente en partie celle pour le ck:hon, que l'autre partie foit tU~ alimenœe, par ~Ile deftin~ à combattre les ennemis de l'exté- rieur, & que toutes trois concourent à la f~ueré· & à h tranquill!té intérieure & exté· mure. • • . • C'eft à h ftme de ces obfervatioas .Ârt ldilil. Tome I Y. FOR 4c' que fe préfente très•natureiJemenz )a (ollltÎOD de plufte•us intéreffaAs probl~mes. NollS aUon tâcher • Gnon de les réfoudre de la manière 1& plus fatisfaifaote , au nsoins de donner des idées qui puiffe&U eo rendre la folutioD plus fûre & plus facile. Faut-il tÜns 111ft rlpabliqu itlù qut la FrPibewiki (d)ttt 41Wir ptnJot /4 paùt du lroll/'tl coMtillatllMMIIl [t~itÜts fi for pied.. Pour une nation qui ne ~nre qu'à fe garder e)le-m&,e & qui ne veut point conquérir, une armée continue"ement fur pied eft Wl fardeau allfli inutile que pénible & dJngereux ; fon feul poids détruiroit une partie des bons efft ts de la Jibené~ lon m&me qu'à la longue il ne devroit pas l'affervir. Il eft donc important pour tout peuple qui veut &tre libr~ de ne point s'en laiffer am~ofer i ce fujet par d"adroits & impudens fophifmes. · A entendre les fuppats de la tyrannie, fans une armée fur pied , un pars peuplé de plus de trente millions d'habitans, feroit fans éféfenfe contre des puiRances cominuellemt.'Ot armées. On ne peut apprendre felon eux la difcipline mili- taire que dans l'oifiveté & la corruption des gar-- nifons & des cazernes, & le courage mbne ne peut le trouver que dans les .foU~ts formés felon les ordonnances • les lois 8c les int~ dll defpotifme. Oh 1 combien font aftucieufes 8c perides ces affenioos avec lefquelles on a trompé de nos joun tous les peuples fur l'orpoifation de la force publique. En 1647, l'am* du parlement d'Anglererre, après avoir ceurapufement défendu la liberté durant ~tuieun années, devi11t l'inftrument de l'aflervitfemeot -le plus haïtfable fous 110 tyran rt~ititaire. Les milices nationales elleHn~mes trop lons- tems retenues hors de leurs foyers~ perdroieat bientôt de vue la vie domefiique , de citoyens libres elles dt:viendroient de pures machines, des foldats erclaves de leur paie & de la faveur de quelques chefs. Alors fcrvilement foumifes au commandement, on leur perfuaderoit avec facilité: qa'"" (oftl4t n'a plus ù droit dt illftr par ûû-mlme; c'ef ainfi que des citoyens comme dea fatellites les plus aveu~Pes fe perfua4eroient enfuite qu'un foldat doat fervir fan~ examiner l'inj•ftice ott ltt i•flice ü ût flltrrt; c' eft ain6 qu'ils fe foumettroient à cette obéiffance paflive &: afiin en m&Ae eoms 1 quj. fait du fold;r, l'i~ru­ meot de la tyrannie• Fff • Digitized byGoogle