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SUB SUB 573 ployer plus de méthode, en Suivant une division systématique de l'art de la guerre, & rédigeant fous toutes les fous-divisions les flratagêmes anciens & modernes les plus ingénieux. Nous n'avons encore, en ce genre, aucun ouvrage bien fait. SUBORDINATION. Obéissance de l'inférieur' au supérieur. Il est eflentiel de maintenir la subordination dans les troupes, mais il faut y poser de justes bornes. Elle doit unir entre eux les différents grades, & les faire concourir au même objet: pour qu'elle ait toute son utilité, il est nécessaire que la raison & la volonté de celui qu'elle soumet l'adoptent & la regardent comme,essentielle. Si elle l'abaisse & l'humilie en mettant une distance excessive entre Jui & son supérieur , celui-ci conçoit pour son inférieur, un sentiment de mépris, & n'en ob- tient qu'un sentiment de haine: touts les liens du corps militaire au lieu de se resserrer se relâchent : c'ett dans le rapprochement des parties, que la solidité confiée. L'arrogance, la hauteur, la dureté, ne font qu'erreur & injustice; elles éloignent les êtres nés pour la raison ; la force qu'elles emploient leur est odieuse; le déilr de la repousser vit tou- jours en eux, & elle n'en obtient jamais que les secours qu'elle leur arrache, au lieu qu'ils donnent tours ceux dont ils font capables, à un chef qui s'estfait aimer. Et qu'est-ce qui fait aimer? C'efi la bonté, c'est l'humanité, c'est tout ce qui dit à l'homme avec qui l'ou traite, tu es mon égal, mon ami, mon frère; le bien que nous désirons nous est commun; mais, pour l'obtenir , il faut un ordre; pour obtenir l'ordre, il faut un pou- voir; qu'il n'excède point ce qui est nécessaire; quil n'agisse que lorsque nous marchons vers notre objet; hors de là nous Sommes égaux. Un corps militaire conduit par ces sentiments, feroit invin- cible; toutes les forces de l'Orient & de l'Europe échoueroient contre lui, & un autre Alexandre avec quarante mille François, unis par cet esprit, afferviroit encore la servile Afie. SUBSISTANCES MILITAIRES. On entend par subsistancesmilitaires, tout ce qui fert à subs- tanter les hommes & les animaux que l'on emploie à faire la guerre. Les fubjîflances militaires font naturellement divisées en subsistances qui fervent à la nourriture des hommes, & en fubjîflances qui fervent à la nourriture des animaux. Les subsistances qui fervent à la nourriture des hommes, font connues fous le nom générique de vivres. £ Les fubfiflances qui fervent à la nourriture des mimaux, font connues fous le nom générique de cêurrages. t Les subsistances qui fervent à la nourriture des hommes, font le pain ordinaire; le pain de munition; le pain bifeuité , le bifeuit, la viande fraîche & salée ; 'e riz; les légumes. Les subsistances qui fervent à la nourriture des animaux , font le foiny la paille, & toutes les es- pèces de grains, comme le bled, lcfeigle , l'avoine, l'orge. Les subsistances qui fervent à la nourriture des animaux, se diflribuent en vert, ou au sec; & font appellées de là , fourrages en vert , ou four-. rages au sec. < Les fourrages en vert font toutes les denrées deftinces à.la fubffiance des animaux, lorsqu'elles sont distribuées avant le point de leur entière ma- turité. Les fourrages au sec font les mêmes denrées , lorsqu'elles sont distribuées après qu'elles ont été récoltées, & ferrées dans des granges ou greniers. On employé encore la pâture pour faire subsister les animaux dont on fait usage dans les armées. Le plus grand général de notre siècle nous a don- né, dans une feule phrase, une idée vraie de l'im- portance de l'administration des fubjîflances militai. res : a Les armées que l'on affembie de nos jours font, ( dit Frédéric II, roi de Prusse), des émigrations de peuples qui voyagent en faisant des conquêtes , dont les. befoias qui se renouvellent chaque jour veulent être satisfaits ; ce font des, nations entières ambulantes qu'il est plus difficile de défendre contre la faim que contre leurs ennemis. Les des- sins du général se trouvent par conséquent en- chaînés à la partie des fubjîflances ; & ses plus grands projets se réduisent à des chimères hé- roïques, s'il n'a pas pourvu, avant toutes choses , au moyen d'assurer les vivres n. Comment, après avoir fait des réflexions aussi fages, peut-on assem- bler des armées énormes1 abandonnons cepen- dant les réflexions; nous ne devons nous- occu- per dans cet article qu'à donner une idée des sub- sistances militaires nécessaires à une armée. Supposons une armée composée @de 97,963 h., & voyons ce qu'il faut à cette armée en pain, en' riz, en viande & en fourrages. Du calcul que nous allons faire pour une armee de 97,963 hom- mes, il feraaisé d'arriver, par une règle de trois, aux résultats nécessaires pour une armée plus ou moins nombreuse. Pain. - Pour une armée de 97,963 hommes, il faut chaque jour 97,963 ration^ Plus, pour les 4 onces d'aug- mentation. 16,327 Plus , pour les officiers géné- raux , particuliers ou autres per- sonnes , environ 38,652 Total de rations par jour 152,942 rations. Farine. Combien faut-il de sacs de farine pour une armée de 97,963 hommes ?