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408 P01 POL tière déploya la perte de ce grand homme. La Suède arrosa de larmes le tombeau de Ton héros, dont les sublimes vertus auroient fait le bonheur de son peuple pendant la paix ; comme ses talents militaires en firent alors &. en feront à jamais la gloire. Observons que Gustave avoit parfaitement com- biné touts les avantages qui émanent du principe. Il attaquoit l'Empire par l'endroit le plus foible; il embraffoit un front très vasse, afin d'employer à la- fois toutes ses forces & toutes celles de ses alliés, tant en hommes qu'en munitions, & de n'en croi- ser & embarrasser nulle part les opérations. Ce font des parties secondaires auxquelles il faut faire une grande attention. Si vous embrassez un front trop petit, vous ne pourrez pas y déployer vos troupes, le service de vos munitions y fera ferré & ein- barrafle, l'ennemi vous enferrera vous-même, & au lieu d'être attaquant, vous ferez attaqué. C'efi à ce changement d'état de la guerre que doit tendre celui qui se tient sur la défensive. Il tâchera d'em- pêcher l'établiflement des lignes d'attaque, de le rompre en reprenant les postes qne l'ennemi aura occupés, de former, s'il est possible , une ligne de contre-attaque plus vaste, & d'embrasser lui même celle avec laquelle on se propose de l'enceindre. Si sa foiblefle ne lui permet quune défensive pa- reille à celle d'une ville assiégée, il suivra, autant qu'illui fera possible, les principes de défense don- nés dans l'article GUERRE; mais s'il est bien atta- qué, il ne peut que reculer sa défaite. Un plan de guerre bien conçu est invariable. Il doit être suivi avec prudence, patience & activité, sans aucune précipitation. On pourroit perdre beaucoup de temps, si on se flattoit d'en gagner en allant trop vîte ; un plan de campagne est rela- tif & subordonné au plan de guerre; il en fait par- tie. Le travail d'une campagne dans une guerre , est comme le travail d'une nuit dans un siège; il tend à l'objet principal. S'il efl interrompu, sus- pendu par des opérations contraires de la part de l'ennemi, il faut réparer cette perte de temps dans une autre campagne qui tend toujours à l'objet unique , à l'établiflement des lignes d'attaque. On peut voir aux autres articles, & sur-tout au mot guerre , les autres principes secondaires & dépen- dants de ce principe général. POIGNARD. Voyez ARMES. POITRINAL. Arme pyro - balliflique. Elle te- noit le milieu entre l'arquebuse & le pistolet; o. s'en servoit fous François Ier, & il en est fait men- tioa dans une relation du siège de Rouen, par Henri IV , en 1592. Cette arme, plus courte que le mousquet,, mais d'un plus gros calibre, étoit portée? a cause de sa pesanteur, à un baudriér, & çouchée sur la poitrine de celui qui la vouloit tirer ; c'est pourquoi elle étoit appellée poitrinal ( D. J. ). POLICE. Jusqu'à présent on a borné à très peu d'objets la police des armées, où on l'a confondue iyec la difctpline; mais ces deux parties font iqfi. minent (Minces l'une de l'autre; ne considère-t-on une armée que comme destinée à agir contre les ennemis de l'état, alors c'efl un corps purement militaire, auquel il faut une discipline. Mais si vous vous occupez des moyens de procurer aux indivi- dus qui composent cette armée, de la nourriture , des vêtements, des commodités, des agréments, 'sivous voulez en écarter les maux qui cherchent à s'y introduire de touts les côtés, une armée alors devient un corps civil, auquel il faut une police; & toutes les démarches qu'on est obligé de faire , les précautions qu'on est obligé de prendre pour lui procurer les avantages dont oa vient de parler, font du ressort de cette police. Ne pouvant s'occuper pour le soldat qui va com- battre, que des objets absolument indispensables pour la subsistance, les gouvernements ont toléré à la fuite des armées, ( en beaucoup trop grand nombre peut-être ) , des vivandiers, des msr- chands , des ouvriers de toute espèce. Les armées se trouvent aufliassez souvent campées auprès de bourgs, villes ou villages, où le soldat trouve à acheter les différents objets dont il peut avoir be- soin. Souvent il lui est nécessaire d'échanger la monnoiequ'il a reçue de son souverain , avec celle du peuple chez lequel il achète; il est forcé de se servirdes poids, des mesures de ces mêmes peuples; quelquefois on a du butin à lui distribuer, il campe, il marche, il fourrage, il va en détachement, it se trouve à portéedebois oùilyadugibier; de rivières où il y a du poisson; de terres, de jar- dins qui font couverts de grains, de fruits, de lé- gumes ; il a besoin de bois pour se chauffer ou faire cuire ses vivres, certains ouvriers lui font quelquefois nécessaires;enfin les besoins l'assiègent de toute part, ainsi que les maux & les maladies, & il est infinirnent isolé & à la merci de la multi- tude avide & trompéuse à laquelle il est obligé d'a- voir recours; d'un autre côté, le soldat n'est que trop enclin à abuser del'espèce de force que semble lui donner son état, ses armes, le besoin qu'on a de lui, l'habitude qu'il a de combattre, &c.; il est: doncinfiniment eflentiel qu'une police éclairée & très exaéle , veille continuellement à ce qu'il ne foit trompé sur rien, & qu'en même temps touts ceux que l'appât du gain fait courir à la fuite des armées, y trouvent juflice, fureté & proteélion. j La police des armées est donc très étendue, puif- 1 qu'elle doit s'occuper de la fureté des individus qui I les composent, au dedans & au dehors. 1 Suretéau dehors. Cette fureté regarde io. les armées elles-mêmes; 2°. les camps engénéral <$•en particulier; 3®. le sol- dat; 4°. les différentespersonnes dont il peut avoir besoin; 50.enfin certaines précautionsqu'il - efi néces- saire que l'on prenne. 1°. Sureté au-dedanspour l'armée. Lapolice doit empêcher les assemblées suspectes, elles