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CON

CONQUÉRANT. Souverain qui soumet un peuple à la domination par la force des armes.

Si le peuple foumis a été le premier agr:erreur , & s'il a commencé l'attaque avec le deffein de {oumettre lui-mame le rouverain & le peuple qui l'ont vaincu, la conqdte eftjufte. Ainfi Alexandre & les Grecs, ail'ujettitrant Darius & les Perres. flUi attentoient depuis fi longtemps aux libertés de la Grèce, ne violèrent point le droit des na- tions. Mais le conlJldrant, emporté par ~n amour effréné de la gloire & de la domination. n'eft qu'un brigand abhorré, violateur de toutes les loix & de touts les fentiments de la nature. Tel fut Alexandre aux Indes. Cétoient ces c0nIJuérllnts que 1érémie nommoit voleurs des Dations, pr... .nes ItntÙlm. ( C. of. y. ,. ).

Il fut des temps où cet efp"t fauvage étoit celui de touts les peuplts. Ils n'entroient dans un pays que pour s'en emparer, que pour en charrer ou détruire tes anciens habitants. Alors les rois les plus puiffants. Bacchus. Séfoftris • Sémiramis • & tant d'autres, ail'ujettirent des peuples barbares qui les attaqu9ient dans le m~me efprit. Une hif- toire abrégée de ces temps ne fera point déplacée dan. notre ouvrage : en développant le caraaère des premien cOllfuér4nrs. elle fera connoître l'el- prit de .guerre qui régnoit alors • & 'lui n'a pas encore été ""'enté dans {on véritable jo,!r, parce 'Jue l'hilioire des anciens peuples a été écrite par des hiftoriens qui n'étoient pas militaires. ÊGYPT1EN'S. Les pays les plus~féconds furent toujoun robjet ~es conquètes. Sous le règne de Thimaüs.un peuple Nomade entra en EgyVte. On ignore s'il étoit Arabe ou s'il venoit -de l'AGe. Il paroît que les ~ptiens firent peu de rénftance. Leurs villes farent brulées. leurs temples détruits, eux, leurs femmes & leurs enfans {ubirent le plus dur efclà- ~ge. - Vn roi de ces Nomades, nommé Salatis. crai- gnant quelque irruption des AtTyriens , fortifia une ville au bord oriental de la rivière de Bubafte. Il l'entoura d'un rempart, & Y mit une garAifon de vingt-quatre mille hommes. Touts les ans il y menoit fon armée pour recueillir les moitrons , les lui clifuibuer comme payement. l'exercer, & intimider l'ennemi en montrant fes forces. Après envirQn cinq tièdes les E8fptiens bri: .èrent leur joug. Une armée nembreufe , com- Jllandée par Ammolill, refTerra cé peuple berger dans la ville d'Abaris ou de Pelulium, & les 6t confentir ~ qaitter l'Egypte, en leur promettant • De point troubler leur retraite. 4rt tRilùtÙre. Tome l!. CON - Les peuples font entre les mains des princei comme des inRruments qui reç-;>ivent leur valeur de la main qui les conduit. Cette Egypte Couvent conquife, fut auai conquçrante. La domination d'Ofymanclias s'éte~doit jufqu'à la Baariane. Dans fon tombeau • qui était UQ des plus beaux ouvrages de l'Egypte. on voyoit plulieurs fculptures, repdfentant {on ellpédition. contre ceux Iles Baariens qui s'étoient révolté•• Il avoit, dit-on, envoyé contre eux une armée de quatre cents mille hommes d'infanterie & de vingt mille de cavalerie. divifée en quatre corps, & commandée par fei 61s. Au premier mur ou bas-relief il attaquait un rempart environné d'eau. & combanoit au premier rang. avec un lion à fes côtés, emblême de {on coura~e. Au fecond les captifs paroill"oient devant le rOI fans les mains & {ans les marques de leur fexe. Le troifième repréfencoit fon trioml?he &. des facri6ces. C'était là qu'on Inoit fllr une bibliothèque cette célèbre in{cription • ",étl"ine tle rIl,,,e. SHollris furpaffa par l'étendue de fes conquètes touts les rois qui l'avoient rrécédé. On dit qu'un fonge avoit promis pour lUI à (on père Améno- phis l'empire de la terre. Frapaé de cette prédic- tion. Amé~his lui 'prépara des moyens de coniuète. li raffembla touts les enfants mâles nés e même jour que {on fils. & les 6t élever comme {es enfants. ne doutant pas que le rap-o port d'âge & la reconno~tTance o'en fi{fent les plus fidèJes loldau. Ce jeune prince, & les compa- gnons de {es futures viaoires furent élevés en- femble • accoutumés à la faim • à la foif, à la cha- leur, aux exercices violents, aux cowfeslongues & pénibles. On ne leur donnoit chaque jour des aliments que Jorfqu'i1s avoient fait environ fept lieues. Leur efprit ne fut pas cultivé avec moins de foin que leur corps : ils apprirent à comman- der comme à obéir, & à {upporter les fatigues de la guerre. Ceft la première école de guerriers dont l'biRoire nous entretienne. Lorfqu'ils furent capables de fapporter les TraiS travaux militaires. Aménophis envoya le jeune SéfoRris contre les Arabes c]ui paffoient alors pour invincibles. Son courage, {upérieur à celui de ce peuple comme aux difficultés que Il!i oppof. le théatre de la guerre. franchit ces deux o~.tcles • & ne put être arrêté que par l'immennté dé focé:m. La mort de {on père lui laüfant l'empire abfolu • il re prépara en eB'et à la conquète du monde. Mais. il {entgi! que l'exemple a un grand pouvoir fur les hommes, & que lorfqu'on médite la vio- lation des propriétés d'autrui , on doit craindre pour les liennes. Ainft. pendant que (es conquètes le retiCDdroiCDt lon,temps hOf$ de l'Egypte. il . A. ~ Digitized byGoogle ,'