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A. Cette lettre étoit employée dans les contrôles des soldats romains, pour désigner ceux qui n’avoient que l’âge de la puberté. C..’u111 11u’lem putritiJm jigni/ic11re vellent • .A littml. ufifunt. ljidor. Cet ufage . fuhÎlRa jufques ven la fin de l’empire de ConRan• tinople : Nicétas en fait mention dam la vie d’lfaac l’Ange.

Ce caraélère forma, dit-on, un t<tlifman favorable à Antiochus Soter • dans une bataille codtre le~ Gaulois. Il vit en fonge Alexandre , qui lui d !t que , s’il donnoit à fon armée la tablette d’ordre, én forme de pent11lplus ou quintuple J4 , c’eil-à -dire , de pentagone équilatéral , il feroit vainqueur. Antiochus fuivit l’avis du héros macédonien, & remporta en effet une grande viéloire. Il fçut , en cet ::e circonfiance périlleufe, profiter avec adrefi"e de la crédulité de fes troupes & de la confiance q !_l•elles avoient au grand ·nom d’Alexandre , pour ~ire la terreur que les Gaulois avoient implimée à tous les peuples orientaux. Afin de perpétuer dans fon armé" ! l’heureux effet de ce firatagême • il fit l’Cpréfenter un pent11lpluz fur fes drapeaux. Quelques auteurs parlent d’une médaille d’argent dte ce prince , portant l’empreinte d’un pentago&e, qui, à chaque angle , a une des cinq lettres du mot Sour.

li y avoit , dans l’infanterie des empereurs .d’Orient , une troupe qui portoit des boucliers . bleus , bordés de pourpre , dont le centre étoit ’Verd , & avoit Ja. forme pentagone. Etoit - ce en mémoire de celui d’Antiochus Soter 1

ABACINATI, aveuglés. V . Avt :VGLEMENT.

ABANDON. Une ftntinelle, ou une troupe, n•étant mife à un pofie que pour empêcher quelque dommage , y expofe , en abandonnaht ce poRe , les effets ou les hommes qu’il eft de ~n devpir (l’~n garantir. L’one & l’autre mécite 9 ,outre le

!oupçon àe lâcheté ou de perfidie .la ~ioe porté, 

par les loix militaires de lon .pays.

ll.ea ea ainfa de tout militaire ’ <pli aBandonne fon rang , fa troupe , fon chef~ {es dr•pealx.. Il fe rend complice de l’attentat à la propriété, qui s’enfuit ou peut s•enfuivre.ll oublie&. trahit ce qu’il y a de pla& cher & de plus fac :c.é pour .l’homQle , {es pareas ) fes amis , fes cônètoyens- , tolfte la patrie ! · La grandeur de la perte ~ laq.uelle ij les expofe, eŒ fa mefure d~ (on crime &·de la .peine «Ju’il p1érit~. J ::~gn ?"ance,_.ne pet. :t l’excufer : -~1 doit etre mfinut. S tf na flill etre dans tou~ le11 details, il a dû préfuppofer les fuites funefies, tant de {Qu affion que de J’exemple qu’il donnœ. .

Toutes les ,nations ont .puni ce crime : avec_plus . oOJJ :mains.de févérité. Çhez ·les Egy~i~ns, na~ion · fa~., humaine , ciYilifée ..très anca~n~ll)ent , Ll pense fut ~ornée à la dég~adati.on pour œ.,x qui abandonnoaent leur rang cJ~.s le combat. Cyrus punit de mort le J~~ême délit ,- mais feulement Jorfqu’il éto !t. j~int à la trahifon, Daas Athè.Pes ,

Art Militaire. Tome I.

ABA

le citoyeB qui abandonnait en quelque Îorte îa patrie • en lui refufant le fer.- ice militaire , étoit . noté d’infamie, exclus de J’afperfion luRrale , d& l’honneur d’obténir des colironnes, d’ê.,e admis aux facrifices publics. Le loldat qui abandonnoit fon poRe ou fes armes dans le combat , étoit fu jet à la même peine. Il en étoit à peu-prè5 ainfi chez les Syracufain&.

Les Spartiates , plus févères , punill’oient de mort le citoyen qui refufoit de fervtr. Cependant • leur létiflateur, ainfi que ceux du reRe de la Grèce, ditlinguoient entre l’11b.sndon du bouclier dans le combat, & celui des armes offenfives, telles CJUe 1~ hâfie ou l’épée, regardant comme plus honnete de penfer à fe garantir, que de fe réfener les moyens de nuire à ton ennemi.

Chez les Romains, un foldat qui .abandonnoic fon pofie ou jettoit fe’i armes par crainte du daager, étoit non-leulement pum de mort, mais d’une mort cruelle. ( Yoyt{ FusTUAIUUM.) Chez. eux, perdre fon enfeigne , étoit autant que perdre la vie. Le conful Appius ayant été vaincu par les Volfques, raffembla les refies dilperfés de fon armée , les 6• appeller à l’allocution , leur reprocha l’u1111don de l<A difcipline militaire, de leurs enfeignes • de leur ~énéral : il demandoit à l’un où étoit fon aigle , a l’aurre où étoit fon épée, où étoit fon bouclier ; & faifant faifir les foldats fans armes, les fignifere• fans enfeil ?nes , lei centurior.s & leurs lieutenanu , ; ( duplic.sfli,) ( voyt{ cc mot. ) qui avoient quitté leurs troupes~ il lu fit Lattre de verge :~, & les frappa de la hach, : ; tout le reRe fut dé~ :illll !. Cette peine, qu’on voit aufii en ulilge chez les Grecs, fut afi"n fréquente chez les Romains. ( royt{ Di ::Cl.. MATION. ) Ceux qui avoient écluppé au foat n’étoient point exempts de punition. Comme ils avoieat lâchem~nt abandonné leurs compagnons d~ le danger, on h :.s faifoit camper féparémenc ho ;~ du camp, & ils ne recevaient que de l’orge au lieu de t’ioll)enf.

Le changement des armes dans le combat étoit aufii puni âe mort ; oft _préfumoit que celui qui en ·prenqit d’autres , avoit perdu les fiennes. M~i~, fi Ja perte dll boudier arrivoit par un accident impoffible à prévenir , le coupable demudo~ graçe_, . &. n’étoit puni que r.ar la d.égradatio~.

Tel étoit l’efprit de di1è :ip me du foldo.t Romain, que celui dont les armes aYoient été brifées dans le combat, Re fe croyoit point exempt de demander grace. Lorfque Jules Céfar aborda en Bretagne ,-Je. centurion • M. Cadius Sca :va· fut jetté , avec s~atr~ (oldau ’ fur un .rocher voifin d’une île que p :s Pretons’ occupaient. Quand la mer fe fut .retirée , un grand nombre des barbares c~ururent rattaquer. Ses quatre foldau etfrayés fe Jettèrcnt dans le navire & gagnèrent la côte , laifi"allt leurs püts fur lè roçbcr. Sç ;eva feul foutint J’attaque

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