Ce mot devenu usuel a été aussi appliqué à désigner des compartimens fort divers dans leur assemblage.
Le plus souvent ce qu’on appelle parquet est un assemblage de trois pieds ou à peu près, de figure carrée, et qui se compose d’un châssis, et de plusieurs traverses croisées carrément ou diagonalement, dont les intervalles sont remplis de petits carreaux à rainures ou languettes, le tout à parement arrasé.
Ces assemblages particuliers, destinés à se réunir à d’autres semblables, s’appellent feuilles de parquet, et on les arrête sur les lambourdes (Voy. ce mot) avec des clous à tête perdue.
PARQUETER, v. act. C’est couvrir un plancher de parquet.
PARQUETERIE, s. f. On trouve dans quelques Dictionnaires ce mot employé à désigner l’art de faire des parquets. Cet art a effectivement beaucoup de rapports avec celui qu’on appelle marqueterie ou ébénisterie. Un parquet étant un assemblage de petits morceaux de bois réunis, de manière à produire des formes variées par leurs lignes, et aussi par la couleur des substances, le goût peut intervenir dans le dessin de ces compartimens. Il y a effectivement des parquets formés de bois rares et précieux, dont les couleurs diverses produisent des effets de teintes et de sigures aussi diversifiés qu’un marbre. Une multitude d’ornemens, tels que méandres, postes, entrelas, étoiles, etc. , peuvent s’exécuter avec des bois différens dans leurs teintes, comme avec des marbres bigarrés.
PARTAGE, s. m. (Terme d’architecture hydraulique.) C’est le lieu le plus élevé, d’où l’on puisse faire couler les eaux, et d’où on les distribue, par le moyen de canaux, de conduits, etc., en différens endroits. (Voyez Bassin de partage.) On appelle point de partage le repaire où la jonction des eaux se fait.
PARTERRE, s. m. C’est dans les salles de spectacle l’espace compris entre l’orchestre, et les loges ou l’amphithéâtre, lorsqu’il y en a un au fond de la salle. Cet espace est occupé par les bancs qui reçoivent les spectateurs.
Parterre. (Jardinage.) Ce mot vient du latin partire, diviser. C’est le nom qu’on donne surtout dans les jardins du genre régulier, à la partie découverte d’un jardin qui occupe le devant de la maison, et en général toute sa largeur, dans une longueur indéterminée, et qui reçoit des compartimens de gazons, de fleurs et de dessins variés, dont le goût varie selon les temps.
Jadis, et nous trouvons cet usage décrit par Pline le jeune, dons su maison de campagne de
Laurentum, on employoit le buis nain à former toutes sortes de broderies, dont l’effet étoit plus ou moins agréable à l’œil, et qui étoient surtout destinées à être vues d’en haut, ou des a partemens de la maison. Pline nous apprend qu’on faisoit ainsi, à l’aide du buis, des caractères qui écrivoient le nom du maître.
Nous avons vu le même procédé employé dans les temps modernes, à figurer les armoiries du seigneur du lieu. Ce qui est certain, c’est qu’aucun autre plant n’est aussi propre à se prêter à toutes les formes de l’ornement, et à produire de véritables dessins. Le buis fait le trait ou le contour, et il se détache sur des sables de couleur qui sont comme le fond du dessin.
Ce goût de parterres ainsi dessinés de toutes sortes de figures, par le moyen du buis, fut tellement et si long-temps de mode, que cette sorte d’art eut sa nomenclature, et les dessinateurs ou décorateurs en ce genre vous parloient de becs-de-corbin simples, de becs-de-corbin doubles, de becs de refend, de palmettes, de fleurons, de rinceaux, de volutes, de traits, de nilles doubles, de nilles simples, d’agrafes, de chapelets, de cartouches, de culots, de massifs, d’attaches, de guillochis ou entrelas, de dents-de-loup, de trèfles, d’enroulemens, de coquilles, de gazons, de sentiers, de plates-bandes et autres figures. Enfin il s’est fait des traités sur cette matière, avec des planches qui enseignent l’art de tracer toutes ces configurations.
Le goût des parterres s’est fort simplifié dans les grands jardins, et il consiste presqu’uniquement aujourd’hui dans de grandes plates-bandes fort larges, tracées en ligne droite, et qu’on destine à recevoir les arbustes fleuris de toute espèce, les sleurs plus ou moins vivaces, et toutes celles qu’on est obligé ou de semer tous les ans, ou de planter lorsqu’elles ont été déjà cultivées dans les serres chaudes. Ces plates-bandes n’ont guère plus d’autres bordures, que des bordures de gazon, et elles servent elles-mêmes de cadre aux grandes pièces de gazon, dont la verdure se marie très-agréablement à la variétè des fleurs auxquelles elles servent de fond.
Généralement la disposition d’un parterre consiste en deux longues pièces de gazon ainsi enbordurées, avec une allée dans le milieu, lorsque l’étendue du jardin est moyenne, ou bien avec des allées collatérales et un seul tapis. Si l’on a un grand terrain, comme au jardin des Tuileries et à celui du Luxembourg, le parterre se compose en deux grands tapis de verdure, avec des allées collatérales, et une allée dans le milieu ; il se trouve encore partagé en quatre portions égales, par une allée qui le coupe en croix.
C’est dans les grands espaces de ces allées qu’on place les caisses des orangers. Voyez Orangerie.