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pluies, accompagnées de vent, ne puissent point pénétrer dans l’intérieur. Dans les trois portiques simples, on place des écoles ou exèdres, avec des sièges, où les philosophes, les rhéteurs et autres gens studieux puissent s’asseoir pour discuter entr’eux.

Le portique double est disposé de façon à recevoir ces trois sortes d’emplacemens. Dans le milieu est l’ephebeum, grande école ou exèdre, avec des sièges, qui doit avoir en longueur un tiers de plus que sa largeur. A droite est le coriceum, ensuite le conisterium, puis, et dans l’angle du portique, le bain froid, appelé lutron. A gauche de l’ephebeum est l’eleotesium, suivi du frigidarium, ensuite, dans l’autre angle du portique, est le passage au propnigeum, côté, mais dans l’intérieur, et en face du frigidarium, est située la concamerata sudatio, etc.

En dehors de cet ensemble de bâtimens, il y a trois portiques, l’un au sortir de la palœstre, les deux autres à droite et à gauche, etc.

On peut consulter, sur le reste des détails que donne Vitruve, les destins de Galiani, sans lesquels il est difficile de se faire une juste idée de cette description.

Ce qu’on vient de rapporter suffit pour faire comprendre que la palœstre des Grecs étoit un ensemble de locaux divers, servant aux exercices du corps et à ceux de l’esprit, qui comprenoit plus d’une sorte d’institution, où l’on trouvoit des salles de jeu, des bains chauds et froids, etc. Il nous semble que les Romains, qui, au dire de Vitruve, n’avoient point de palœstre proprement dite, en eurent l’équivalent avec plus de grandeur et de somptuosité, dans ce qu’ils appelèrent des thermes, genre d’édifices où il est assez facile de reconnoître à peu près les mêmes usages.

PALESTRINE. Voyez Præneste.

PALIER ou REPOS, s. m. On donne ce nom à un espace qui, dans toute montée composée de marches ou de gradins, offre à celui qui monte l’occasion d’un repos, et divise ainsi, pour la commodité, en plusieurs séries, la succession des degrés.

Ce qu’on appeloit prœinctiones dans les suites de gradins dont se composoit l’intérieur des théâtres et des amphithéâtres antiques, étoit de véritables paliers servant de repos à ceux qui montoient, et offrant un couloir de circulation pour ne point déranger les personnes assises.

Dans les escaliers des maisons, les paliers sont ordinairement déterminés par les étages. Il est quelquefois dangereux de les multiplier ou de les faire trop courts, parce que l’action de monter ou de descendre dépendant d’un mouvement souvent instinctif, tout ce qui arrête mal-à-propos, ou contrarie ce mouvement, produit des faux pas dangereux.

Les paliers doivent avoir au moins la largeur de deux marches dans les grands perrons, et ils doivent être aussi longs que larges, quand ils sont dans le retour des rampes des escaliers.

On appelle demi-palier un palier qui est carré sur la longueur des marches. Philibert Delorme nomme double marche un palier triangulaire dans un escalier à vis.

Palier de communication. Palier qui sépare deux appartenons de plain-pied, et communique à chacun.

Palier circulaire. C’est le palier de la cage ronde ou ovale d’un escalier eu limaçon.

PALIFICATION, s. f. (Terme d’architecture hydraulique.) C’est l’opération par laquelle on fortifie un sol avec des pilots. Voyez Mouton et Pilots.

PALISSADE, s. f. Espèce de barrière de pieux fichés en terre, à claire voie, qu’on fait, au lieu d’un petit fossé, au bout d’une avenue nouvellement plantée (par exemple), pour empêcher que les charois n’endommagent les jeunes arbres. Il y a, sans qu’il soit besoin de le dire, bien d’autres emplois de la pratique des palissades.

PALISSADE (Jardinage). On appelle ainsi, dans les jardins, ces rangées plus ou moins serrées d’arbres feuillus par le pied, qu’on taille en manière de mur, contre les murailles des jardins, pour en cacher la clôture, ou qu’on établit des deux côtés d’une allée, entre les arbres qui la forment.

Les palissades faites avec l’arbre qu’on appelle charme, sont celles qui remplissent le mieux ce double objet, tant cet arbre a la propriété de se laisser émonder et conduire à toute hauteur, et au gré de l’usage auquel on veut l’appliquer.

On fait des palissades avec plus d’une sorte d’arbres, selon palissades pays et les productions naturelles qui s’y prêtent.

En Italie, on voit les murs des jardins palissés avec des lauriers, des citroniers, des orangers, qui ont l’avantage d’offrir une verdure perpétuelle.

Dans le Nord, on fait de petites palissades avec de la charmille, de l’if et du buis pour les allées. Les palissades à hauteur d’appui se font avec des jasmins, des lilas, des rosiers, etc.

On fait, dans les jardins réguliers, des palissades qu’on appelle à banquettes, qui n’excèdent jamais trois pieds et demi de haut. Elles servent à borner seulement les allées par en bas, et le reste de l’espace est libre entre les arbres.

La hauteur de semblables palissades doit être les deux tiers de la largeur de l’allée. Si on les fait plus hautes, elles font paroître les allées étroites