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zodiacales qui nous restent de l’antiquité. Qu’il nous suffise d’avoir fait pressentir la principale raison qui, ayant donné une haute importance religieuse et politique à ces représentations, liées tout ensemble à la mythologie, à la science astronomique et à l’art divinatoire, en a perpétué à un tel point l’usage, qu’il en existe encore aujourd’hui quelques pratiques usuelles, et quelques opinions populaires.

Il faut dire effectivement, ainsi que l’a prouvé l’écrivain déjà cité, que le zodiaque, en tant que monument astrologique, ne paroît pas, même en Egypte, remonter à une trés-haute antiquité, puisque les édifices et les momies, où on en voit la représentation, ne datent que de l’époque de la domination romaine. L’auteur cité fait voir que chez les Grecs les opinions sur l’influence des astres, paroissent s’être bornées aux rapports météorologiques, c’est-à dire aux simples pronostics relatifs aux variations de l’atmosphère et aux pratiques de l’agriculture. Ce fut lorsque de cette divination, si l’on peut dire matérielle, l’astrologie, qu’on appela judiciaire, passa à la science divinatoire des événemens de la société, des destinées des empires et des hommes, enfin à la prophétie de tout ce que cachoit l’avenir, dans le cours des choses humaines, que l’astrologie devint une véritable religion. Ce fut aussi alors qu’elle dut s’approprier tous les moyens par lesquels les croyances superstitieuses prennent la plus grande consistance ; et parmi ces moyens, un des plus actifs est celui que les arts d’imitation leur fournissent.

En suivant l’ordre des temps, nous allons parcourir très-brièvement les représentations zodiacales, dans leur simple rapport avec l’emploi qu’en ont fait les arts du dessin, et surtout celui de l’architecture.

C’est dans l’Egypte moderne, on veut dire l’Egypte sous la domination romaine, comme cela paroît démontré, que l’on voit des zodiaques sculptés sur les murs ou autres parties des édifices sacrés. Ils y sont exécutés, tantôt en bandes longitudinales, comme au pronaos de Denderah, au propylon d’Ackmin, au grand temple et au petit temple d’Esné ; d’autres fois dans des plafonds et en forme circulaire, comme le célèbre zodiaque de Denderah, qui occupoit une petite salle en retour du pronaos dont on a parlé. Au temple d’Hermontis, on trouve de même une petite pièce, au plafond de laquelle on a sculpté une scène composée de plusieurs des symboles du zodiaque. Ce temple n’ayant point été achevé, on seroit fondé à conclure qu’il doit être d’une époque assez récente.

Le plus ancien de ces zodiaques sera celui de forme rectangulaire, appartenant au pronaos de Denderah, qui porte une inscription grecque du règne de Tibère. D’après les probabilités qu’ont


justifiées les recherches et découvertes récentes, sur les époques de l’exécution de ces monumens, le zodiaque circulaire de Denderah dateroit, comme on l’a dit, du règne de Néron.

De tous les zodiaques que nous connoissons, il est celui qui présente à l’art du dessin, dans l’ajustement de ses formes et la composition des détails accessoirs, l’ensemble décoratif le plus propre à être encore imité pour faire l’ornement d’un plafond. Voici la description que permet d’en faire le seul point de vue qui doit nous occuper ici.

Le cercle entier, inscrit dans un carré, est censé supporté par douze figures distribuées aux huit principaux points de la circonférence, les bras étendus comme pour soutenir le planisphère. Aux quatre angles du carré est une femme debout, et à chaque point milieu du cercle, entre ces femmes, on voit un groupe de deux hommes à tête d’épervier et agenouillés, qui sont dans l’attitude de soutenir le cadre du cercle. On doit le dire, il seroit difficile à un décorateur de trouver un motif à la fois plus simple et plus varié, un ensemble plus ingénieux et mieux approprié aux convenances de la surface d’un plafond, c’est-à-dire d’une couverture horizontale. Long-temps avant que des caractères beaucoup plus positifs, eussent rapproché de nous l’époque qui vit élever le monument de Denderah, il nous avoit paru que ce parti de décoration régulière, le seul je crois qu’on puisse citer au milieu des innombrables travaux hiéroglyphiques de l’Egypte, sembloit trop contraster avec les pratiques routinières de ce genre d’écriture, pour qu’on n’y sonpçonnât point un goût nouveau et une invention étrangère à l’Egypte.

Le zodiaque de Denderah, mesuré dans sa forme carrée, a sept pieds neuf pouces de développement, en tous les sens. Le diamètre du cercle intérieur est de quatre pieds neuf pouces. Le plafond sur lequel il est sculpté est formé, comme tous ceux de l’Egypte, de dalles de pierre dont l’épaisseur est de plus d’un pied. Cette pierre est du grès d’un grain fort compacte. La surface totale se divise en deux parties, c’est-à-dire en deux dalles, dont l’une comprend les trois quarts de sa largeur.

Le zodiaque, après celui de Denderah, le plus remarquable de ceux qui figurent dans les œuvres de l’architecture, nous paroît devoir être celui de palmyre, et qui est gravé pl. 19 des antiquités de cette ville.

Ce zodiaque circulaire fait partie des compartimens qui décorent le pronaos du temple du Soleil. Son cercle est aussi inscrit dans un carré formé par les lignes diverses des petits caissons remplis de rosaces, qui s’y trouvent fort multipliés. Les angles du carré dans lequel est renfermé le cercle du zodiaque, sont remplis par


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