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extradossée également que dans les deux tiers de son étendue, le surplus étant compris dans les piédroits.

Lorsque l’épaisseur d’une voûte va en augmentant, l’épaisseur au droit de la clef peut être cinq fois moindre, c’est-à-dire qu’elle peut n’avoir que la quatre-vingtième partie du diamètre.

La grande voûte de l’intérieur du portail de l’église de Sainte-Geneviève, qui a 58 pieds de diamètre, n’a que 8 pouces d’épaisseur au milieu de la clef, c’est-à-dire la quatre-vingt-dixième partie du diamètre ; mais elle a le double à l’endroit où elle se détache du nu intérieur des piédroits.

DE LA FORME D’EXTRADOS DES VOUTES.

Les Anciens, qui n’ont exécuté en pierre de taille que des voûtes en plein cintre, les faisoient presque toujours d’égale épaisseur, c’est-à-dire comprise entre deux circonférences de cercle. Les constructeurs français ont donné le nom d’extrados à la surface supérieure indiquée par la demi-circonférence du cercle, et ils ont appelé intrados la surface inférieure.

Ainsi, ils disent qu’une voûte est extradossée lorsque le dessus présente une surface uniforme. Si cette surface est parallèle à celle de l’intrados, en sorte que la voûte ait partout une même épaisseur, on dit qu’elle eft extradossée également, et qu’elle l’est inégalement, si ces surfaces ne sont pas parallèles.

Plusieurs géomètres qui se sont occupés de la manière dont les voussoirs agissent pour se soutenir mutuellement, ont démontré qu’en supposant que rien ne s’oppose à leur action, il faudroit pour qu’unevoûte se soutienne, que les poids des voussoirs fussent entr’eux, comme la différence des tangentes des angles formés par leurs joints. Cette condition fournit un moyen facile de procurer auxvoûtes la plus grande solidité.

Il faut remarquer, qu’en continuant les piédroits jusqu’à la hanteur, où l’épaisseur de la voûte se dégage de l’aplomb du nu intérieur, les parties inférieures peuvent être considérées, comme faisant partie des piédroits, et les pierres qui les composent, n’ont besoin de porter de coupe, que depuis l’aplomb du nu intérieur. Ainsi il ne reste à déterminer que l’épaisseur, ou plutôt la forme de l’extrados de la partie de la voûte comprise entre les deux précédentes.

L’auteur à qui nous empruntons un abrégé de cette théorie, tom. II, pag. 157 et suivantes, fait voir :

1°. Que les voûtes surbaissées et celles qui sont en plein cintre, sont les plus propres à être extradossées de niveau, pour former le sol des différens étages des édifices.

2°. Que dans les voûtes extradossées de cette


manière, les vonssoirs inférieurs étant plus renforcés que par la courbe d’extrados donnée par la différence des tangentes, elles sont capables de soutenir une certaine charge, et de former des arches de pont.

3°. Que les voûtes gothiques sont les plus convenables pour former les toits à double pente.

4°. Qu’on pourroit, en certaines circonstances, employer avec avantage les voûtes paraboliques, lorsqu’il s’agit de soutenir de grands fardeaux.

DE LA DIRECTION DES RANGS DE VOUSSOIRS.

On a déjà parlé de la disposition des rangs de claveaux qui forment les voûtes plates. Tout ce qu’on a dit à ce sujet, convient aux rangs de voussoirs des voûtes dont la surface est courbe. On peut même ajouter, que ces dispositions sont indispensables dans ces dernières, parce qu’elles sont déterminées par la direction du cintre.

Les différentes espèces de voûtes à surfaces courbes, peuvent se réduire à trois principales, qui sont les voûtes cylindriques on en berceau, les voûtes coniques, et les voûtes sphériques, sphéroïdes ou conoïdes.

La surface des deux premières espèces de voûtes, peut être supposée formée par des lignes droites allant d’une courbe à une autre, ou d’un point à une courbe.

Mais la troisième ne peut être formée que par des courbes de même genre posées les unes sur les autres, et diminuant dans un rapport déterminé par d’autres courbes qui se croisent à l’axe, ou bien par une courbe quelconque qui, en se mouvant autour de son axe, formeroit une surface composée d’autant de cercles que la courbe auroit de points.

Dans les voûtes en berceau supportées par deux murs opposés, les rangs de voussoirs doivent toujours être parallèles à l’axe, quelles que soient la courbure du cintre et la situation de la voûte,. Ainsi les berceaux obliques ou inclinés doivent avoir leurs rangs de voussoirs situés de même.

Dans les voûtes coniques, les rangs doivent se diriger à la pointe du cône, soit qu’elles fassent partie d’un cône entier, ou d’un cône tronqué. On observe, dans le premier cas, pour éviter la trop grande maigreur des voussoirs, de former la pointe ou trompillon par une seule pierre.

Lorsqu’une voûte conique a une grandeur propre à rendre les voussoirs trop minces, il est à propos de partager sa longueur en plusieurs parties ; de sorte que si la grande circonférence est divisée en huit voussoirs, et que la longueur de la voûte soit partagée en quatre parties depuis le devant, jusqu’à l’angle de la naissance, la seconde partie pourra être divisée en cinq voussoirs, la troisième en trois, et la quatrième formant le trompillon, d’une seule pierre.

Nous observerons à l’occasion des voûtes coniques