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ORI ORN

Ordre toscan. Voyez au mot Toscan ce qu’il faut penser d’un ordre qui ne fut que lu dégénération du dorique.

Ordre rustique. On appelle ainsi la colonne dont le fût est découpé en refend ou par des bossages.

OREILLER. Voyez Coussinet de chapiteau.

OREILLON. Voyez Crossette.

ORGUE, s. m. Instrument de musique à vent, composé d’un grand nombre de tuyaux qui se partagent en plusieurs jeux, et dont on joue au moyen d’un clavier. Il est particulièrement consacré à l’office divin, et c’est dans les églises qu’on en voit les plus grands modèles.

L’orgue de rapport avec les édifices, qu’à raison de l’emploi qu’on y en fait, et de l’ajustement que sa situation, sa composition extérieure et sa décoration exigent de l’architecte, lorsque ce qu’on appelle le buffet d’orgue, au lieu d’être portatif, est rendu fixe et adhérent. Sa place la plus ordinaire dans ce cas est au-dessus de là porte d’entrée de l’église. On en forme la composition de différentes matières le plus souvent en bois, et on le fait supporter par une sorte de tribune que soutiennent quelquefois des consoles, quelquefois des colonnes. Quant à la décoration dus orgues, on y a employé beaucoup de motifs que la nature irrégulière de l’objet principal rend très-souvent arbitraires et bizarres. Il y a peu de règles à prescrire sur ce sujet. Ici, comme dans bien d’autres cas, on risquera fort peu de pécher par la simplicité.

Orgue hydraulique. Instrument en manière de buffet d’orgue, qui joue par le moyen de l’eau, et dont on fait usage dans les jardins ou dans les grottes qu’on y pratique. Voy Hydraulique.

ORGUEIL, s. m. Mot d’usage parmi les ouvriers, pour désigner une grosse cale de pierre, ou un coin de bois que l’on met sous l’extrémité d’un levier ou d’une pince, pour servir de point d’appui, ou de centre de mouvement, quand on fait une pesée ou un abatage.

ORIENTER, v. act. C’est marquer sur le lerrain avec la boussole, ou sur le dessin, avec une rose des vents, la disposition d’un bâtiment par rapport aux points cardinaux de l’horizon. On dit d’un édifice qu’il est orienté, quand les quatre côtés correspondent à ces quatre points, bien qu’on puisse le dire tel aussi, lorsque la face principale est tournée du côté du soleil levant.

Orienté se dit encore dans une acception plus générale, comme synonyme d’exposé. Une maison est bien ou mal orientée.

On dit s’orienter, pour se reconnoître dans un lieu, d’après quelqu’objet ou endroit remarquable pour lever un plan.

ORLE, s. m. Mot traduit de l’italien orlo, ourlet. C’est un filet sous l’ove ou l’échine d’un chapiteau. Lorsqu’il est dans le bas ou dans le haut du fût d’une colonne, on l’appelle aussi ceinture.

ORNEMENT, s. m. Nous avons, à l’article Décoration (voyez ce mot), renvoyé ici tout ce qui regarde l’ornement proprement dit, ou autrement ce qu’on désigne spécialement par ce terme, dans le langage de l’architecture.

L’ornement ainsi entendu, et tel que cet article le présentera, forme certainement une partie de la décoration ; mais par cela même qu il en est une partie, le mot qui le désigne ne sauroit être un vrai synonyme de celui auquel nous avons consacré un très-long article. La decoration, ainsi qu’on peut l’y voir, embrasse, selon l’usage, une idée générale de l’art d’embellir les monumens de tous les genres, dans toutes leurs parties, et de les embellir avec toutes les sortes de moyens qui appartiennent à la réunion des arts du dessin. On y a vu que si toutes les ressources de la peinture forment la plus grande partie des moyens de décoration dans les intérieurs des édifices surtout, la sculpture a particulièrement dans son lot ce qui regarde leur extérieur.

On ne comprendra point dans cet article ce que l’art de sculpter sait produire en colosses, en statues, en bas-reliefs, soit dans les places, soit dans les niches, soit dans les frontons, soit dans ces compositions historiques ou allégoriques, qui, appliquées aux murs des constructions, rivalisent avec celles de la peinture. Tout cela se trouve compris d’une façon plus particulière dans l’idée de décoration.

L’ornement, sous le rapport de sa dénomination technique, comprend cette partie secondaire d’embellissement, que nous avons déjà fait connoître au mot Arabesque (voyez ce mot). Dans le fait, il n’est aucun de ces objets que la peinture aussi ne puisse rendre, car rien n’est hors des moyens de la peinture. Aussi dit-on la peinture d’ornement, et l’on a vu que le genre de l’arabesque peut reproduire dans ses compartimens, tous les détails d’ornemens, dont la sculpture dispose pour l’embellissement des membres de l’architecture. Cependant le mot ornement, sans autre désignation, convient plus particulièrement à cet art dont l’architecture est forcée d’emprunter le secours, et cet art est la sculpture.

C’est pourquoi nous ne considérons ici l’ornement que sous ce seul point de vue, et dans sa liaison intime avec l’exécution de l’architecture.

L’architecture (on a déjà eu l’occasion de le dire) n’est en quelque sorte, sous le rapport

Diction. d'Archit. Tome III.
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