Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T3.djvu/291

Cette page n’a pas encore été corrigée
283
REN REP


le Père Paoli a remédié à l’omission des premiers dessinateurs, dans une planche où la colonne dessinée plus en grand, non-seulement rend ce renflement visible, mais démontre la nature du système dans lequel il a été exécuté. La règle que le commentateur, d’après l’exemple de Paestum, prescrit à l’entasis et à l’accord du renflement avec la diminution, pour que ce renflement trop sensible ne donne point à la colonne l’apparence d’un ventre, sa règle, dis-je, est qu’après avoir tracé la ligne de la diminution, à partir d’un peu au-dessus du bas de la colonne, on trace, à partir du même point, une ligne perpendiculaire, et que le renflement n’excède point cette dernière ligne.

RENFONCEMENT, s. m.: est, dans l’architecture, une profondeur de quelques pouces, pratiquée dans l’épaisseur d’un mur, comme sont des tables fouillées, des arcades, des niches, ou des croisées feintes.

Renfoncement de soffite. C’est cette profondeur qui, dans un plafond, se trouve produite par les intervalles des travées et des solives, soit que ces intervalles résultent naturellement des solives qui peuvent se croiser, soit que cette disposition soit fictive, et due aux conventions de l’ornement.

Ces renfoncemens sont ce qu’on appelle caissons, parce qu’ils ont l’apparence d’une caisse (voyez Caisson). Les Anciens les appeloient lacus, bassin creux, ou lacunaria, qui vient de lacus. Voyez Lacunar.

Renfoncement de théatre : se dit de la profondeur apparente qu’on donne aux décorations d’un théâtre, par le moyen de la perspective, pour y représenter des objets fort éloignés.

RENFORCER, v. act. C’est, en construction, Donner une solidité plus grande à toute bâtisse, c’est procurer à des piliers qui portent, à des masses qui doivent , ou plus de force pour soutenir, ou plus de puissance pour résister, par le moyen, soit d’une addition, soit d’un replacement de matériaux, ou par des expédiens mécaniques, comme boulons, armatures de fer, etc.

RENFORMIR ou RENFORMER. v. act. C’est réparer un vieux mur, en mettant des pierres ou des moellons aux endroits où il en manque, et en boucher les trous de boulins.

C’est encore, lorsqu’un mur est trop épais en un endroit, et foible en un autre, le bacher, le charger, et l’enduire sur le tout.

RENFORMIS, s. m. C’est la réparation qu’on fait à un vieux mur en proportion de sa dégradation. Les plus forts renformis sont évalués pour le tiers d’un mur.

RÉPARATION, s. f. Se dit, en général, de tous les travaux d’entretien que nécessitent les bâtimens.

Selon le code des batimens, on distingue les réparations d’entretien d’une maison, en grosses et en menues.

Les grosses réparations sont à la charge des propriétaires : telles sont celles des murs, des planchers, des couvertures, etc.

Le locataire est tenu à faire les menus réparations, comme celles des vitres, des carreaux, des dégradations d’âtres, etc.

RÉPARER, v. act. C’est, dans la construction, rétablir un bâtiment, une partie dégradée, et la remettre en bon état.

Dans la sculpture, surtout en plâtre et en métal, on se sert du mot réparer, pour dire enlever aux objets moulés et coulés, les barbes, bavures ou coutures formées par les joints du moule, et par quelques autres accidens.

REPÈRE, s. m. On appelle ainsi une marque que l’on fait sur un mur, pour donner un alignement, et arrêter une mesure d’une certaine distance, ou pour marquer des traits de niveau sur un jalon et sur un endroit fixe. Ce mot vient du mot latin reperire, retrouver, parce qu’il faut retrouver cette marque pour être assuré d’une hauteur ou d’une distance.

On se sert aussi de repères, pour connoître les différentes hauteurs des fondations qu’on est obligé découvrir. Celui qui est chargé de ce travail doit en rapporter le profil, les ressauts et les retraites, s’il y en a, et y laisser même des sondes, s’il le faut, lors d’une vérification.

Les menuisiers nomment encore repères, les traits de pierre noire ou blanche dont ils marquent les pièces d’assemblage, pour les monter en œuvre.

Les paveurs donnent également ce nom à certains pavés qu’ils placent d’espace en espace, pour conserver leur niveau de pente.

RÉPÉTER, v. act. Se dit particulièrement dans certains ouvrages d’ornement sur les frises, les bandeaux ou les listels, des objets qui en font la décoration, et qui s’y reproduisent sans discontinuation, sous la même forme. C’est ainsi qu’on voit se répéter le même contour de rinceau ou d’enroulement, le même griffon, le même entrelas, et ainsi de suite. Cette répétition, loin d’être un défaut, est une chose obligée par l’esprit même de l’architecture, qui consiste, comme l’on sait, en répétitions des mêmes colonnes, des mêmes membres et des parties nécessairement semblables.

N n 2