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RAM RAP


cipalement sur cette sorte de moulure qu’on appelle talon.

RALONGEMENT d’arestier. Voyez Reculement.

RAMPANT, adj. Epithète qu’on donne, dans l’architecture & la construction, à tout corps qui n’est pas de niveau et qui va en pente, comme, par exemple, aux deux parties inclinées d’un fronton, comme à un mur de terrasse en descente, comme à un arc qui suit une semblable pente. On dit un arc rampant.

RAMPE D’ESCALIER, s. f. Nom qu’on donne à une suite de degrés en ligne droite ou circulaire par son plan, laquelle est établie et s’élève entre deux paliers.

Rampe courbe. C’est une portion d’escalier à vis suspendue, ou à noyau, et qu’on trace par une cherche ralongée. Les marches de cette rampe portent leur délardement pour former une coquille, ou sont posées sur une voûte rampante, comme ce qu’on appelle la vis Saint-Gilles ronde.

Rampe de chevrons. C’est l’inclinaison des chevrons d’un comble. Ainsi, on dit : faire un exhaussement au-dessus d’un dernier plancher, jusque sous la rampe des chevrons.

Rampe de menuiserie. C’est une rampe qui est droite, et sans sujétion, comme on en fait pour de petits escaliers de dégagement. C’est aussi une rampe courbe qui suit le contour d’un pilier. On en voit de semblables à plusieurs chaires de prédicateurs. Cet ouvrage est un des plus difficiles qu’on puisse faire en menuiserie.

Rampe par ressaut : rampe dont le contour est interrompu par des paliers ou quartiers tournans.

Rampe qu’on peut appeler d’appui. Ce mot, affecté à la construction et à la forme des escaliers, comme y exprimant un corps qui va en pente, a également, et pour la même raison, été appliqué à ces balustrades d’appui, qui règnent dans toute l’étendue des escaliers. Ces rampes se font tantôt en balustres de pierre, de marbre, de bronze ou de bois, tantôt en enroulemens de fer, tantôt en entrelas ou tringles de métal, et elles sont couronnées ou par des plates-bandes plus ou moins ornées, ou par un corps arrondi et continu, sur lequel la main s’appuie. Cette sorte de rampe occupe le côté des marches qui donne sur le vide. Au côté opposé, qui est celui du mur, on fait des rampes beaucoup plus légères, qui consistent en perches de bois arrondies par le tour, qu’on pose, à la hauteur de la main, sur des crampons de fer, le long des murs de l’escalier, et parallèlement à la pente des limons. On appelle cette sorte de rampe, écuyer, comme tenant lieu de l’écuyer, dont la charge est de donner la main.

RAMPER, v. act. C’est pencher suivant une pente donnée.

RANCHER. Voyez Échelier.

RANGÉE DE PAVÉS, s. f. C’est un rang de pavés d’une même grandeur, le long d’un ruisseau, sans caniveaux ni contre-jumelles, ainsi qu’on en établit dans les petites cours.

RAPHAEL SANZIO, né à Urbin, en 1483, mort à Rome le 7 avril 1520.

Telle est la célébrité de Raphael dans l’art de la peinture ; tel est le nombre, et telle la renommée des œuvres du pinceau, qui ont rendu immortel le nom de ce prince des peintres modernes, que beaucoup ignorent, même parmi ses plus grands admirateurs, jusqu’à quel point l’architecture a droit de le compter au nombre de ceux qui ont illustré cet art. Sans doute, si on se rappelle tous les exemples que nous avons déjà rapportés dans cet ouvrage, de peintres et de sculpteurs célèbres, qui ont réuni dans les trois premiers siècles de la renaissance, la triple couronne des arts du dessin, il n’y a pas lieu de s’étonner que le plus beau génie du seizième siècle, ait dû aux études des écoles de son temps une capacité qui étoit générale, alors que le dessin étoit le lien commun de tout les arts auxquels il donne son nom.

Or, que l’étude de l’architecture se soit, dès le quinzième siècle, mêlée à toutes celles que le jeune peintre faisoit chez son maitre, c’est ce que nous démontrent avec évidence toutes les peintures du Campo santo à Pise. Il en est peu même, dans les siècles suivant, qui renferment d’aussi beaux fonds d’architecture, des édifices plus variés, des ordonnances aussi régulières, et d’une aussi juste perspective.

C’est encore ce que l’histoire de Raphael, sous le seul rapport de son savoir en architecture, va nous montrer.

Un de ses premiers tableaux, qu’il paroît avoir fait vers l’âge de vingt ans, et qui représente le mariage de la Vierge, se fait remarquer par un fonds d’architecture, où on est obligé de reconnaître un talent déjà consommé dans la délinéation de cet art, et dans la science de la perspective. Ce fonds est occupé presqu’en entier par un fort beau temple circulaire, environné de colonnes. Le style en est si pur, les profils et les détails réunissent à la justesse des proportions un tel fini d’exécution, que Vasari n’a pu s’empêcher d’admirer et de vanter le talent qui avait su se