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d’une charrette attelée de quatre chevaux, et qui servent ordinairement pour les jambes d’encoignure et pour les jambes étrières, à la tête des murs mitoyens.

QUARTIER TOURNANT. C’est, dans un escalier un nombre de marches d’angles qui, par leur collet, tiennent au noyau.

QUEUE, s. m. Ce mot, dans la construction et dans les détails des bâtimens, s’applique à plus d’un genre d’objets.

On appelle queue, dans une marche tournante, la partie la plus lage du giron, comme cela se pratique aux escaliers à noyau ou à vis, et aux escaliers à limons rampans ou ayant un noyau circulaire.

On appelle queue d’hironde une manière de tailler l’extrémité d’une pierre, d’une pièce de bois ou de fer, pour l’assembler avec une autre, en faisant l’assemblage plus large à l’extrémité qu’au collet.

On appelle queue en cul-de-lampe, des clefs de voûte, prolongées en contre-bas, et qu’on tailloit de différentes formes, comme on en voit aux voûtes des églises gothiques.

Ce mot se dit aussi des pièces de bois qui, dans les assemblages de cintres en charpente, se prolongent en contre-bas. Cela se pratique aux cintres retroussés, dont on se sert pour la construction des grandes arches des ponts de pierre.

Cet usage des queues en cul-de-lampe, dans le gothique, usage que jamais les erremens de la construction en pierre n’auroient pu faire imaginer, nous a paru être un argument fort plausible en faveur de l’opinion que nous avons avancée ailleurs (voyez Gothique), savoir, que tout le système de formes, de construction, et d’accessoires, dans cette architecture, dérive des formes, des assemblages et des détails de la mé-


thode de construire en bois les églises, auxquelles ont succèdé celles qu’on voit aujourd’hui.

On appelle queue de paon les compartimens, de quelque grandeur et de quelque forme qu’ils soient, qui, dans les figures circulaires, vont en s’élargissant depuis le centre jusqu’à la circonférence, et imitent en quelque manière le développement des plumes de la queue d’un paon.

On appelle queue perdue un assemblage de menuiserie à queue d’hironde, en équerre et à mi-bois, dont les joints sont recouverts.

On appelle queue percée un assemblage de menuiserie, à queue d’hironde et en équerre, dont les joints sont apparens.

QUINCONCE, s. m. (Terme de jardinage.) C’est un plant d’arbres qui a été disposé, dans son origine, en quatre arbres formant un quarré régulier, avec un cinquième dans le milieu. Cette disposition, toujours répétée, compose une sorte de bois planté avec symétrie, lequel présente, de quelque côté qu’on se place, des allées toujours égales et parallèles. C’est de cette sorte de quinconce que parlent Cicéron dans son Cato major, et Quintilien, liv. VIII, chap. 5.

Aujourd’hui on forme un quinconce par un plant d’arbres en plusieurs rangs parallèles, tant en long qu’en large. Le premier du second rang commence au centre du quarré, qui se forme par les deux premiers arbres du premier rang et les deux premiers du troisième. Ceci n’est qu’une autre manière de procéder ou de faire entendre de quelle façon on forme l’échiquier. C’est dans cette ordonnance que doivent êire plantés les jardins qui servent de promenade publique.

La beauté d’un quinconce consiste en ce que les allées s’alignent de toute part, s’enfilent l’une dans l’autre, et toujours dans les mêmes rapports. On ne met dans ce bois ni palissades ni broussailles, mais on y sème quelquefois, sous les arbres, des pièces de gazon, dans des places découvertes.



RABIRIUS,