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QUA QUA

QUARANTE COLONNES, appelées Tchelminar en persan. Voyez Persepolis.

QUARDERONNER, v. act. Ce mot, formé de quart de rond, ne signifie réellement que faire un quart de rond. On l’emploie toutefois à exprimer l’opération préparatoire par laquelle on abat les arêtes d’une pièce de bois de charpente, d’une poutre, d’un poteau, d’une solive, ou d’un battant de porte de menuiserie, avant d’y pousser le quart de rond qui se trouvera entre deux filets.

QUARRÉ, adj. et subst. On donne ce nom à toute figure qui a quatre côtés, et a quatre angles droits.

On fait non substantif de ce mot, en l’appliquant à plus d’une sorte d’objets.

On appelle un quarré, en architecture, un petit membre qu’on désigne le plus gentiment par le mot listel. Voyez ce mot.

On donne vulgairement le nom de quarré, dans les étages des escaliers, à ce petit espace qui separe un étage de l’autre.

En parlant de jardinage, on appelle quarré, un espace de terre quadrangulaire, dans lequel on plante des fleurs ou des légumes.

QUARRÉES-LES-TOMBES. C’est le nom d’un village de l’Auxois en Bourgogne, qui s’appelle, dans le latin moderne, Parochia dé quadratis, en sous-entendant très-probablement lapidibus.

De temps immémorial, on découvre dans ce village des tombeaux en pierre. Ces tombes sont d’une pierre grisâtre, et ont environ cinq à six pieds de longueur. On en a brisé un grand nombre, pour bâtir et pour paver l’église de ce lieu. On s’en est servi quelquefois pour faire de la chaux, et on en a réservé quelques-unes qu’on a laissées dans le cimetière, pour satisfaire la curiosité.

Il n’y a qu’une seule carrière dont on ait pu tirer les pierres, qui ont servi à faire ces cercueils ; elle est dans un endroit nommé Champ-Rotard, à six lieues de Quarrées-les-Tombes. Or, la qualité et la couleur de la pierre de cette carrière, est parfaitement ressemblante à celle de ces tombeaux.

On a épuisé toutes les sortes de conjectures, pour trouver la raison de ce grand nombre de tombes, et la cause qui les auroit à tel point multipliées dans un lieu si peu célèbre. On a vainement cherché sur ce terrain et dans ses environs, des restes ou des souvenirs de quelque ville considérable. Tout aussi inutilement a-t-on demandé à l’histoire des mentions de quelques grandes batailles, qui auroient nécessité l’emploi d’un grand nombre de cercueils. Mais, outre beaucoup d’autres objections, les tombes, dont il s’agit, ont presque toutes été trouvées dans un état, qui prouve qu’elles n’ont jamais servi à la sépulture.

Il paroît en définitive, que l’amas de tombes, qui a donné le nom au lieu, n’est autre chose qu’un reste de dépôt ou magasin de cercueils, destiné a approvisionner les endroits voisins, dont la pierre eût été d’une trop mauvaise qualité pour cet emploi, et que l’usage des sépultures de pierre ayant cessé peu à peu, le magasin sera devenu inutile. Voyez sur cet article le Dictionnaire d’Antiquités.

QUART DE ROND, s. m. Nom qu’on donne généralement à une moulure dont le coutour décrit une ligne circulaire. On la nomme quelquefois ove.

QUARTIER, s. m. L’emploi le plus ordinaire de ce mot, est de désigner, dans l’ensemble d’une ville, des parties de maisons et de rues, qui reçoivent des noms divers, tirés le plus souvent, ou de l’ancienne dénomination des terrains sur lesquels se sout élevées successivement des maisons nouvelles, sur des percés nouveaux, ou de quelque monument qui précéda ces augmentations, ou de toute autre particularité.

Les quartiers d’une ville ce forment ainsi, par l’effet de l’accroissement de la population, ou par les spéculations d’entrepreneurs qui calculent, d’après les progrès du luxe et de l’opulence, le besoin que de nouveaux riches auront d’occuper des habitations plus agréables et plus commodes. Ainsi, dans beaucoup de villes, on peut compter ces progrès et les changemens de mœurs, par la suite des quartiers, qui, les uns après les autres, ont agrandi l’enceinte primitive, laquelle ne forme plus que le cœur de ce qu’on appelle, par exemple, à Paris et à Londres, la cité.

Cependant il se forme aussi, par mesure de police et de bonne administration, des divisions de quartiers, qui peuvent être indépendantes des époques de leur formation. Ainsi, au temps de Henri IV, la ville de Paris se divisoit en seize quartiers. Depuis, et par suite des augmentations de cette ville, de semblables divisions se sont multipliées sous des noms différens.

Les topographies d’Aurelius-Victor, de Panvinius et d’autres, nous apprennent que la ville de Rome fut plusieurs fois divisée différemment, selon ses accroissemens, en quartiers qu’on appeloit regiones. Aujourd’hui on donne le nom de rioni aux quartiers de Rome morderne.

QUARTIER DE VIS SUSPENDUE. C’est, dans une cage ronde, une portion d’escalier à vis suspendue, pour raccorder deux appartemens qui ne sont pas de plain-pied.

QUARTIER DE VOIE. On appelle ainsi les grosses pierres, dont une ou deux font la charge