Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T3.djvu/242

Cette page n’a pas encore été corrigée
234
PUR PUR


calier ou ranchet, et par laquelle on tire avec une roue les pierres détachées de la carrière.

Puits décoré. C’est celui dont la mardelle sera contournée en forme de vase ou de cuve, et dont la traverse qui porte la poulie, posera sur des montans ornés et façonnés en forme de colonnes ou de termes. On cite comme étant du dessin de Michel Ange un puits de ce genre dans la cour de Saint-Pierre-aux-liens, à Rome.

Puits de mine. C’est l’ouverture par laquelle les ouvriers mineurs descendent dans les souterrains d’une mine.

Puits foré. On nomme ainsi une espèce de puits où l’eau monte d’elle-même jusqu’à une certaine hauteur, de sorte qu’on n’a d’autre peine, que celle de puiser l’eau dans un bassin où elle se rend, sans qu’on soit obligé de la tirer.

Puits perdu. Puits dont le fond est d’un sable si mouvant, qu’il ne retient pas son eau, et n’en a pas deux pieds en été, qui est la moindre hauteur nécessaire pour puiser.

PULPITUM. Voyez Proscenium.

PULVINUS. C’est le nom que Vitruve donne à cette partie du chapiteau ionique, que nous nommons balustre, à cause de sa ressemblance avec la forme d’un balustre. En latin, on l’appeloit pulvinus, à raison de la ressemblance qu’on lui trouvoit avec un oreiller ; car c’est ce que le mot latin, au sens simple, signifie.

PUR, PURETÉ, adj. f. La qualité qu’on désigne, en architecture, par les mots pur et pureté, est une qualité commune à tous les arts, à tous les ouvrages de l’esprit et du dessin.

Quand on cherche à se définir cette qualité par les caractères qui la rendent sensible, on est obligé d’en diviser la notion en deux ; l’une générale qui se rapporte à l’effet de la pureté considérée en elle-même, l’autre plus restreinte, qui se rapporte a l’absence ou à la privation d’un défaut qui fut plus particulièrement propre de l’architecture moderne, et que la langue ne permet pas d’exprimer par le privatif du mot pureté.

A considérer en elle-même l’idée morale qu’on attache au mot pureté, dans les ouvrages de l’architecture, il semble qu’on peut se l’expliquer avec plus de précision, en se rendant compte de ce qui la produit et de ce qui la fait reconnoître, par exemple, dans les œuvres de l’esprit ou dans l’art d’écrire, et dans ce qu’on appelle le style.

Ainsi, il nous semble que le talent de bien exprimer ses idées par le discours, de développer avec netteté tous les rapports d’un sujet, d’en exposer les parties dans l’ordre le plus naturel, de les présenter avec les formes et les expressions les plus propres, est précisément ce qui produit la pureté de la composition. Or, cette pureté, jointe à celle du langage ou du style, nous fait reconnoître en elle le principe même du plaisir que nous en recevons, parce que ce plaisir résulte en grande partie de la facilité que nous avons à saisir et l’ensemble, et chacune de ses parties.

La qualité qu’on appelle pureté, dans l’art de composer, de dessiner et de colorer chez le peintre, présente, ce nous semble, les mêmes effets. Qui ne sait que, selon le génie, le goût et le style de chaque peintre, l’ouvrage acquiert une clarté de composition, une justesse de forme, une vérité de coloris, qui font que l’esprit et les yeux se trouvent comme forcés à bien concevoir le sujet du tableau, à en bien saisir les rapports, et à bien apprécier la justesse de toutes les parties de l’imitation ?

Mais l’idée générale de pureté n’est pas moins sensible dans les œuvres de l’architecture, et l’effet de cette qualité n’est pas moins nécessaire aux impressions que nous devons recevoir de cet art.

On peut y reconnoître la pureté sous trois rapports, sous le rapport de conception dans l’ordonnance du plan, sous le rapport de disposition dans l’ensemble de l’élévation, sous le rapport d’exécution dans le choix et le rendu des parties et des détails.

La pureté de conception ou d’ordonnance d’un plan, consiste dans une combinaison ingénieuse, et qui paroît n’être que toute simple, des différentes parties d’un local, grandes ou petites, nécessaires ou agréables, naturellement liées entre elles, et assorties aux besoins comme aux agrémens de l’édifice. Cette qualité se fait reconnoître par une distribution facile à concevoir, variée sans confusion, où tout est si bien coordonné, que chaque besoin, chaque emploi trouve avec convenance la place qui lui est propre, sans qu’il semble que cet arrangement ait coûté le moindre travail, tellement que chacun s’imaginera qu’il en auroit sur-le-champ fait autant.

C’est ainsi (pour revenir à la comparaison déjà employée) que les bons écrivains donnent à la marche de leurs idées, et à leur liaison, quelque chose de si facile et de si clair, que beaucoup se persuadent qu’il n’y avoit pas manière de procéder autrement. Cependant le don de cette sorte de pureté de composition est ce qu’il y a de plus rare dans l’art d’écrire. Rien ne l’est plus aussi en architecture, que cette pureté d’idée qui donne tant d’aisance à la marche d’un plan, et d’où dépend aussi, beaucoup plus qu’on ne sauroit le dire, le bon effet de l’élévation dont chacun est plus facilement juge.

Ce qu’on peut appeler pureté, sous le rapport de disposition dans l’ensemble extérieur d’un édifice, tient beaucoup à ce qu’on appelle pureté de goût.