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l’étendue des espaces déjà parcourus. La pratique devient dès-lors, comme une sorte de grande route où tous se rencontrent, et dans laquelle toutes les générations se suivent l’une après l’autre.

Pratique, adjectif des deux genres. Ce mot s’emploie encore adjectivement. On en use souvent l’associant au mot de science. On distingue la science pratique de la science spéculative. On dit traité de géométrie pratique. On dit d’un artiste ou de son ouvrage, qu’il n’a de l’art que les qualités pratiques. On dit également d’une théorie, qu’elle est une théorie pratique, pour dire qu’elle n’enseigne que cette partie qui se rapporte au mécanisme ou à l’exécution. Ainsi en architecture, on appellera traité pratique de l’art de bâtir, celui qui s’occupera uniquement de ce qui se rapporte à la construction, considérée sous le rapport des matériaux et de leur emploi, de la science du trair el des lois de la mécauique, etc.

PRATIQUER, v. actif. Signifie généralement mettre en pratique. Plus particulièrement il signifie exercer une profession, une fonction, un art, une science.

Pratiquer. Ce mot a, en architecture, une signification plus spéciale. On s’en sert pour exprimer l’art de ménager soit dans la disposition générale d’un plan, soit après coup, dans quelques-unes de ses parties, certains détails accessoires, certains dégagements, certaines pièces d’utilité ou d’agrément.

On sait gré à l’architecte de pratiquer dans ses distributions, des couloirs, des issues, qui permettent d’entrer dans les différentes pièces, ou d’en sortir sans être obligé de les traverser toutes. voyez Dégagement.

Il se fait peu de grands édifices où l’on ne soit obligé de pratiquer, lorsqu’ils sont terminés, des changement pour des besoins, ou qui n’ont pas été prévus, ou qui n’ont pas pu l’être. On prétend que ce fut après coup que furent pratiqués dans les quatre piliers de la coupole de Saint-Pierre, les escaliers qui conduisent aux quatre tribunes pratiquées dans les mêmes piliers.

PRÉAU, s. m. Ce mot signifié petit pré. On a appelé ainsi dans plus d’un lieu, cet espace enclos et couvert de gazon qui, à cause de cela, est dans la réalité un petit pré. C’est particulièrement aux grandes cours des couvens, lorsqu’elles sont gazonnées et environnées de portiques faisant cloître, qu’on a donné ce nom. On l’a donné aussi à de semblables espaces dans les prisons.

PRÉCIEUX, adj. Généralement, dans l’exécution des ouvrages de l’art, on appelle précieux tout travail extrêmement terminé, et où l’artiste a apporté tous ses soins à rendre les dernières finesses de l’objet imité.

L’épithète de précieux convient particulièrement à la peinture et à la sculpture, et surtout au rendu de leurs ouvrages. On applique beaucoup moins ce mot à l’architecture, quoique, sous quelques rapports, on puisse dire aussi du goût d’un architecte qu’il est précieux, lorsque surtout ou voudra l’opposer au goût libre, incorrect d’un autre. Mais comme l’exécution des œuvres de l’architecture dépend en grande partie du travail des matières qu’emploie l’architecte, il est sensible que chacune de ces matières peut être soumise à une élaboration plus ou moins précise, à un fini plus ou moins exact, el l’on comprend dès-lors que les formes, les contours, les traits rendus par chaque sorte de matière, peuvent acquérir, pour les yeux, plus ou moins de cette qualité qu’exprime le mot précieux.

Si ensuite on considère que la partie de décoration et d’ornement, si importante à l’effet des détails dont se composent les édifices, est due nécessairement au ciseau du sculpteur, on conviendra que le fini plus ou moins précieux des objets sculptés, doit aussi communiquer sa valeur et son impression à l’ensemble architectural.

De tout ceci on doit conclure, qu’il peut égaiement y avoir en architecture un mérite, auquel l’épithète de précieux est applicable.

PRÉCINCTION, s. f. On appeloit ainsi un espace entre les gradins d’un amphithéâtre, plus large que celui des gradins. Voyez Balteus.

PRÉCISION, s. f. Ce mot, dans le travail de l’imitation et des matières que l’art emploie, indique une grande exactitude à se conformer au modèle, à en rendre avec fidélité les proportions, les formes, les moindres mesures et les plus légers détails.

PRESBYTÈRE, s. m. C’est le nom qu’on donne au bâtiment qui sert à loger le curé d’une paroisse.

Ce bâtiment est situé ordinairement tout près de l’église paroissiale. Dans les campagnes, le presbytère, moins spacieux, quant au local, a le plus souvent un jardin potager, et doit réunir quelques-unes de ces constructions qui font partie des habitations rurales.

Dans les villes, le presbytère est un bâtiment plus considérable. Originairement, il servoit à loger tous les prêtres desservans ou habitués de l’église. Il y avoit pour les registres de baptême, un local affecté à leur conservation. Il entre encore dans les convenances et les besoins du presbytère, que le vicaire puisse y être logé, qu’il y ait des salles pour les assemblées de la communauté des prêtres. Souvent même l’école, qui n’a pas d’autre maître que le curé, ne trouve point aussi de local ailleurs que dans le presbytère.