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POR POR


de niveau, et les autres inclinées en décharge, toutes assemblées par entailles de leur demi-épaisseur, et chevillées ; en sorte qu’elles forment une grille recouverte par dehors de gros ais en rainures et languettes, clouées dessus, avec ornemens de bronze ou de fer fondu. Telles sont les portes de l’église de Notre-Dame de Paris.

Porte feinte. On appelle ainsi toute imitation plus ou moins factice d’une porte réelle, soit qu’on se contente de la peinture pour en figurer l’apparence, soit qu’on y emploie la pierre pour en faire des chambranles qui n’auront que des ventaux simulés, soit qu’on fasse en bois plaqué sur le mur, les mêmes compartimens qu’aux portes ouvrantes. Les portes feintes n’ont ordinairement d’autre objet que le plaisir de la symétrie, dans les intérieurs des appartemens ou à l’extérieur des édifices.

Porte traversée. Porte qui, étant sans emboîture, est faite d’ais debout, croisés carrément par d’autres ais retenus avec des clous disposés en compartimens losangés. Les portes traversées les plus propres ont, près du cadre, une moulure rapportée, pour former une feuillure sur l’arête de la baie qu’elles forment. Dans les lieux où le bois de chêne est rare, ces portes se font de bois tendres, tels que le sapin, l’aube, le tilleul, etc.

Porte vitrée. On appelle ainsi celle qui est partagée, soit en tout, soit en partie, avec des croisillons de petits bois, dont les vides sont remplis de carreaux de verre ou de glaces.

PORTE-A-FAUX. On appelle de ce terme, dans la construction, tout corps de bâtisse qui est hors d’à-plomb, et en général toute partie qui artificiellement suspendue ne permet pas de voir quels sont ses supports. Beaucoup de balcons, qui ne reposent point sur des consoles, et dont les pierres n’ont de consistance, que parce que leurs queues sont engagées et liées dans l’appareil, ou dans la maçonnerie, sont des porte-à-faux. On en peut dire autant dans nos théâtres, du plus grand nombre des rangs de loges qui les environnent. Ces loges ne sont portées que par les extrémités des solives engagées dans la construction. Elles sont pour l’œil de véritables porte-à-faux.

PORTE-CRAYON, s. m. Est un petit cylindre creux, de métal, refendu par ses deux extrémités, jusqu’au tiers de sa longueur, et qui a deux petits anneaux ou coulans pour serrer le crayon qu’on y insère. Les architectes s’en servent pour faire leurs dessins.

PORTE-FEUILLE. On donne ce nom à un assemblage de deux feuilles plus ou moins grandes de carton réunies par un dos, et qui servent à renfermer les dessins. On appelle aussi de ce nom ce qui est contenu dans le porte-feuille, soit les études faites par l’architecte, soit les dessins qu’il aura faits d’après les monumens : on dit, dans ce sens, qu’il a un beau ou un grand porte-feuille.


PORTÉE, s. f. Se dit en général, dans la construction, de l’étendue qu’on peut donner à l’espace vide, que doit occuper un corps solide, en dehors du point ou des points, où il est supporté horizontalement par des soutiens perpendiculaires.

Ainsi, dans les plates-bandes des architraves, certaines pierres ont plus de portée que d’autres, c’est-à-dire, qu’on peut, avec ces pierres, faite des entre-colonnemens plus larges. Certains bois fournissent des poutres ou des solives susceptibles d’une plus grande portée que d’autres. On appelle du nom de portée la longueur d’un poitrail entre les jambages, d’une poutre entre deux murs, d’une travée entre deux poutres.

Les corbeaux soulagent la portée des poutres. Les solives n’ont pas cet avantage, aussi doit-on les proportionner à leurs portées dans les travées.

On appelle aussi portée le sommier d’une plate-bande, d’un arrachement de retombée, ou du bout d’une pièce de bois qui entre dans un mur, on qui porte sur une sablière (voyez ce mot). C’est pourquoi on dit qu’une poutre doit avoir sa portée dans un mur mitoyen, jusqu’à deux pouces près du parpain de ce mur. Portée signifie alors, dans cette poutre, la partie de son étendue qui est portée.

Portée signifie aussi toute saillie d’un corps au-delà d’un mur de face, comme seroit celle d’une gouttière, d’un auvent, d’un balcon, d’une cage de croisée, etc.


PORTER, v. act. Ce verbe a plusieurs significations dans l’art de bâtir.

On dit qu’une pièce de bois porte tant de long et de gros, pour dire qu’elle a tant de longueur et de grosseur. Par exemple, les deux pierres servant de cymaise au fronton de la colonnade du Louvre, portent chacune cinquante - deux pieds de long, sur huit de large, et sur dix-huit pouces d’épaisseur.

On dit porter de fond : c’est porter à-plomb, et par empattement, dès le rez-de-chaussée.

Porter à crû, se dit d’un corps qui est sans empattement ou retraite, comme est la colonne de l’ordre dorique grec.

Porter à faux, se dit d’un corps qui porte en saillie, et par encorbellement, comme certains balcons, comme le retour d’angle d’un entablement. On dit qu’une colonne ou un pilastre portent à faux, lorsqu’ils sont hors de leur à-plomb.


PORTEREAU, s. m. (Terme d’architecture