Les planchers se construisent de diverses manières, selon que les maisons elles-mêmes sont destinées à recevoir dans leur hauteur, et le nombre de leurs étages, plus ou moins de solidité.
Il y a des pays (comme à Naples), où les maisons, formées d’un grand nombre d’étages, ont des planchers dont les solives reçoivent une couche fort épaisse de maçonnerie revêtue d’un enduit susceptible d’un beau poli. On en dira autant des planchers de Venise, où l’on emploie encore dans le massif de l’aire qui recouvre les solives, une composition de mortier mêlé d’éclats de marbre, qui donne à toute la superficie l’apparence d’être entièrement de marbre.
Les planchers, dans le plus grand nombre des pays, se composent d’un massif, soit de mortier, soit de plâtre, qu’on recouvre, soit avec des briques, soit avec des carreaux de terre cuite.
Tel est à Paris l’usage le plus général dans les maisons et pour les logemens ordinaires. On y emploie aussi le bois, soit en planches, dans beaucoup de rez-de-chaussée, de salles basses et de boutiques, soit dans les appartemens plus importans, en compartimens de parquet ou de marqueterie. (Voyez ces deux mots. ) On a parlé aussi au mot Pavé, de toutes les matières plus précieuses dont on réserve l’emploi aux édifices publics ou particuliers, qui comportent et plus de luxe et une plus grande solidité. Voyez Pavé.
A l’égard du plancher considéré, ainsi que l’a voulu l’usage, comme synonyme de plafond, nous avons montré à son article, qu’il se composa originairement des solives et des intervalles qu’elles laissent entr’elles, lorsqu’elles se croisent ; de- la forme des caissons. Dans quelques pays, à Rome surtout, c’est encore des compartimens des solives que résultent les ornemens des planchers. L’art ensuite, ajoutant des compartimens plus variés à ceux de la construction naturelle, se plut à revêtir en bois de menuiserie sculptée, peinte ou dorée, les solives auxquelles ces ornemens furent cloués.
Mais à Paris, dans le plus grand nombre des bâtimens et des maisons, les planchers se font en plâtre qui s’attache aux lattes clouées sur les solives, et qui forme des enduits superficiels fort unis et assez durables.
On donne aux planchers différens noms, selon la diversité de leurs formes ou de leur, construction. L’on dit :
Plancher affaissé ou arêné. C’est un plancher qui, n’étant plus de niveau, penche d’un côté ou d’un autre, ou qui se courbe vers le milieu, parce que sa charge est trop pesante, que ses bois sont trop foibles.
Plancher creux, est celui dont la charpente est lattée par-dessus à lattes jointives, recouvertes d’une fausse aire de deux ou trois pouces d’épaisseur, sur laquelle on pose le carreau, et qui est lattée de même par-dessous, et enduite en plâtre ou mortier de bourre, pour former le plafond de l’étage inférieur.
Plancher enfoncé. Plancher dont les entrevoux sont couverts d’ais, ou d’un enduit sur lattis, par en haut, et dont les bois restent apparens en bas ou par-dessous.
Plancher hourdé, est celui dont les bois de charpente ont leurs entrevoux couverts par-dessus avec ais ou lattes, et maçonnés grossièrement pour recevoir la charge et le carreau, ou les lambourdes d’un parquet.
Plancher plein, celui dont les entrevoux sont remplis de maçonnerie et enduits à fleur de solive, dont les bois de solives restent apparens ou sont recouverts de plâtre, comme cela se pratiquoit autrefois. Cette sorte de planchers n’est plus en usage, à cause de leur trop grande pesanteur.
Plancher ruiné et tamponné. Plancher dont les entrevoux sont remplis de plâtre et de plâtras, retenus par des tampons ou fentons de bois, avec des rainures (voyez ce mot) hachées aux côtes des solives.
Plancher de plate-forme. (Architecture hydraulique.) C’est, sur un espace peuplé de pilots, une aire faite de plates-formes, ou madriers posés en chevauchure sur des patins et racineaux, pour recevoir les premières assises de pierre de la culée ou de la pile d’un pont, d’un môle, d’une digue, etc.
PLANT, s. m. (Jardinage.) Ce mot s’applique dans le jardinage, et s’entend de deux manières.
On appelle plant d’arbres, ce qu’on désigne aussi par le nom de pépinière, c’est-à-dire, un lieu où l’on élève, du jeunes arbres, où l’on a planté des arbrisseaux. Les grands jardins ont ordinairement de ces plants, où l’on prend les sujets qui doivent remplacer ceux qui manquent par vétusté, ou pour toute autre cause. Ces plants utiles, ne laissent pas d’être encore un agrément dans les jardins, surtout ceux qui sont d’une grande entendue.
On appelle plant d’arbres, un, espace, planté d’arbres avec symétrie ou dans un ordre quelconque, comme sont les avenues qui conduisent à un, château, les quinconces, d’un, jardin, régulier, les bosquets, et assez généralement toutes les dispositions d’arbres, qu’on destine à servir de promenade publique.
PLANTER, v. act. (Jardinage.) Ce mot se