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faut lire les descriptions. Voyez, à ce sujet, l’ouvrage intitulé : Ecole d’architecture rurale.

PITTORESQUE, adj. des deux genres. Ce mot, dans son acception littérale et la plus générale, devroit signifier simplement ce qui regarde la peinture, ce qui est du ressort de l’art du peintre. Les Italiens, dont ce mot est emprunté, ont deux expressions pour rendre les rapports de la peiuture avec les idées diverses qu’on y attache. Ils disent pittoresco et pittorico. Le premier de ces mots exprime, comme en français, un certain effet propre de la peinture ; le second s’entend de ce qui appartient au matériel ou à l’historique de l’art.

Pittoresque, en français, signifie, selon l’usage, tout ce qui, soit dans la nature, soit dans l’imitation, présente un aspect, des formes, des effets ou une disposition capables de surprendre et de plaire à l’esprit et aux yeux, par une combinaison accidentelle peu commune, et qui semble offrir de la singularité.

Il y auroit beaucoup à dire sur le pittoresque, dans les arts d’imitation, et cette théorie contiendroit des observations de goût fort utiles, pour préserver les artistes d’une recherche souvent périlleuse en ce genre, car lorsque l’art s’y montre trop, le bizarre vient à sa suite.

Le pittoresque entendu et défini, comme on vient de le faire, appartient donc ou peut appartenir à tout. Il n’est point d’objet, grand ou petit, production de la nature ou de l’art, qui n’offre ou ne puisse offrir l’impression de ce qu’on appelle pittoresque. On en trouve dans la formation d’une montagne, dans le spectacle des cieux, comme dans l’ajustement d’une coiffure ou d’une draperie.

Il y a donc aussi, ou il peut y avoir un pittoresque en architecture. Et d’abord on en trouvera dans le site occupé par un monument, dans la manière dont il se présente aux yeux, avec les oppositions d’objets accessoires qui ajoutent à son effet ; Il y avoit un grand effet pittoresque dans la manière dont Vitruve nous dit que le roi Mausole avoit, au fond du port d’Halicarnasse, disposé son palais, la citadelle et les principaux monumens de la ville, comme en amphithéàtre.

Il y a ou il peut y avoir du pittoresque dans la composition d’un monument : beaucoup d’édifices comprennent des masses partielles, qui toutefois doivent se réduire à un tout ensemble. C’est dans ce genre de monumens que l’architecte peut surtout produire un effet que la peinture aimeroit à s’approprier, dans les tableaux qu’on désigne par le nom de vues. Elle préférera le bâtiment dont les lignes sont variées, dont les masses produiront des ombres, à l’édifice, du reste supérieur par l’art, qui ne présenteroit qu’une seule ligne. Mais l’œil aussi donnera la préférence, dans les monumens qui en comportent l’emploi, à ces partis heureux de composition, dont les élévations naturelles, ou des variétés de plans font pyramider les masses et l’architecture. Ainsi, un très-grand nombre de palais à Gênes, d’un goût sage et pur, donnent une juste idée du pittoresque permis à l’art de bâtir, dans ces escaliers à plusieurs rampes, dans ces ouvertures de galeries en colonnes, qui se détachent sur le ciel. Ainsi, le nouvel escalier qui conduit au grand salon du Louvre est un modèle de pittoresque, et plus d’un dessinateur s’est plu à en rendre l’effet.

Il peut y avoir aussi du pittoresque en architecture, par l’emploi des matériaux divers dont l’artiste peut user, pour opérer des oppositions agréables, entre les murs et les pilastres qui les décorent, entre les trumeaux et les chambranles des croisées. Les plus habiles architectes ont employé avec beaucoup de goût ces moyens de diversifier l’aspect des élévations, et des masses de leurs édifices.

PITHEUS, architecte grec, qui paroît avoir réuni à une grande habileté en architecture, beaucoup d’autres connoissances, et la pratique de plus d’un art.

Selon Vitruve (lib. VII. Prœfat.), Pitheus auroit, conjointement avec Satyrus, bâti le célèbre tombeau de Mausole à Halicarnasse. On ne doit pas le révoquer en doute, parce qu’il ne parle de ces artistes, que dans le passage où il fait mention des architectes, qui ont écrit sur leur art, ou qui ont laissé des ouvrages de description des plus célèbres monumens. Nous voyons en effet, par les autres exemples qu’il cite, que ces descriptions de monumens furent faites par ceux mêmes qui les avoient bâtis. De ce nombre sont Théodore, Ctésiphon et Ictinus. Lors donc que Vitruve dit que Pitheus et Satyrus écrivirent sur le mausolée, il faut admettre qu’ils décrivirent leur propre ouvrage. La suite du passage le prouve. « Ils jouirent (continue l’écrivain) d’un très-grand bonheur ; leurs travaux, qu’accompagnera, l’admiration de tous les siècles, eurent encore l’avantage de procurer d’importans ouvrages à leurs contemporains. (Je lis coœtaneis au lieu de cogitatis.) Car chacun des quatre sculpteurs, Leochares, Briaxis, Scopas et Praxiteles, eut l’entreprise d’une des quatre faces du monument. » Quelques-uns y joignent Timothée. Pline, eu parlant de la partie pyramidale ajoutée, avec un quadrige, au sommet du monument, nomme pour sculpteur de cet ouvrage Pythis. Il est probable qu’il faut lire Pytheus.

C’est encore le nom de Pytheus qu’il faut substituer dans cette même préface du septième livre de Vitruve, au nom de Fileus que porte ordinairement le texte, et c’est Vitruve lui-même (lib. I cap. 1.) qui autorise cette correction. En effet, au livre VII, il cite Fileus, comme celui qui auroit donné la description du temple de Minerve à