à toutes sortes d’emplois. On appelle maîtresses pièces les plus grosses, comme les poutres, tirans, entraits, jambes de force, etc.
Pièces de rapport. Ce mot peut s’entendre de plus d’une manière.
D’abord on appelle ainsi les corps étrangers, appliqués, incrustés, ou enchassés comme les pierres fines, les pierres fausses, les cailloux, porcelaines, etc., sur un meuble ou un bijou. (Voyez Marqueterie, Mosaique. ) C’est dans ce sens qu’on dit d’un ouvrage quelconque, qui est composé de plusieurs morceaux, et qui n’ont pas été faits pour être rassemblés, qu’il est de pièces de rapport.
La même dénomination se donne ensuite à toutes les pièces de même métal qui sont ou appliquées ou soudées à un ouvrage d’orsèvrerie, de bijouterie, et comme ornemens de bas-reliefs, etc.
Enfin on peut appeler ainsi tout ouvrage métallique, statue ou autre, qui, au lieu d’être d’un seul morceau, en tant que résultat d’une seule fonte, se compose de beaucoup de pièces réunies les unes aux autres, soudées et rivées entr’elles. Les chevaux de bronze doré de Venise sont composés de plusieurs pièces de rapport.
Pièces de tuile. Ce sont tous les morceaux de tuile employés à différens endroits sur les couvertures. On nomme tiercines, les morceaux d’une tuile fendue en longueur, employée aux battellemens, et nigoteaux, ceux d’une tuile sendue en quatre, pour servir aux solins et ruillées. Pour l’intelligence de ceci, voyez Solin et Ruillée.
Pièce de verre. On appelle ainsi tous les petits carreaux on morceaux de verre de différentes figures et grandeurs, qui entrent dans les compartimens des formes et panneaux de vitre.
Dans le jardinage on donne le nom de pièce à beaucoup d’objets ; nous en citerons seulement deux.
Pièce d’eau. C’est, dans un jardin, un grand bassin de figure conforme à sa situation, comme, par exemple, la pièce d’eau appelée des Suisses, devant l’orangerie, à Versailles ; celle de l’Ile royale, dans le petit parc ; celle de Neptune, devant la Fontaine du Dragon. Voyez Bassin.
Pièces coupées. On donne ce nom, dans le jardinage, à un compartiment de plusieurs petites pièces figurées, ou formées de lignes parallèles et d’enroulemens, et séparées par des sentiers, pour faire un parterre de sleurs ou de gazon.
PIED (Considéré comme mesure linéaire). Son type originaire a dû être, comme celui de toutes les autres mesures, tiré d’une des parties du corps humain ; telles que brasse, palme, pouce, doigt.
Le pied de l’homme variant de dimension, selon les individus et les âges, ce modèle ne put jamais donner une dimension invariable, suffisante dans les premiers temps des sociétés pour l’évaluation approximative des transactions bornées aux plus simples rapports, il fallut bientôt en fixer l’étalon pour obvier aux fraudes, et en conservant son nom originaire, le pied varia de mesure selon les pays.
On appelle donc pied un instrument en forme de petite règle, qui a une longueur déterminée, laquelle se divise en plus ou moins de parties, telles que pouces ou lignes, qui y sont gravées.
Nous allons rapporter ici le tableau de ces principales variétés, telles que les lexiques les présentent. Cette connoissance est indispensable à l’architecte, dans les rapprochemens qu’il a souvent occasion de faire des descriptions de monumens élevés en divers pays, avec la mesure usitée dans le sien.
On considère les pieds comme antiques ou comme modernes, et c’est cette division que nous allons suivre, en rapportant les mesures des pieds les plus usités, selon qu’elles ont été déterminées par Suellius, Riccioli, Scamozzi, Petit, Picard, et autres géomètres et architectes. Les uns et les autres sont réduits au pied de roi. Ce pied est divisé en 12 pouces, le pouce en 12 lignes, et la ligne en 12 points. Ainsi il est divisible en 1728 parties. Six de ces pieds forment la toise.