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AVERTISSEMENT.

LE Public a vu avec étonnement que l’Architecture, cet art qui, par sa double nature, tient aux inventions du génie comme à celles du besoin, qui méritoit, à plusieurs titres, une place séparée & distincte dans le vaste tableau des inventions & des connoissances humaines, ait pu échapper au plan de l’Encyclopédie méthodique.

Cette omission trouve sa cause & sa justification dans l’ancienne Encyclopédie même, qui a servi d’élément & de base à la nouvelle.

L’extrême négligence, bien voisine de l’oubli, si peut-être elle n’est pire encore, avec laquelle l’Architecture fut traitée dans ce trop immense & trop court Dictionnaire; le peu d’espace, disons mieux, la place presque imperceptible qu’elle y occupe, auront sans doute occasionné, & suffiront à excuser l’entier oubli de cette partie si intéressante des beaux-arts.

L’entrepreneur de l’Encyclopédie méthodique n’a point cru devoir se prévaloir de cette omission, toute naturelle qu’elle puisse paroître. Jaloux de porter à toute leur perfection les parties de ce nouvel ensemble, & sur-tout de donner à tous les membres de ce grand corps leurs proportions relatives, il s’est occupé du soin de réparer la négligence ancienne & l’omission nouvelle, de la manière qui pût être la plus avantageuse au public & à l’ouvrage.

L’Architecture ne pouvoit s’incorporer dans le Dictionnaire des beaux-arts, sans en grossir prodigieusement le volume, sans en rompre la proportion, sans en déranger l’ordre & le plan, sans y introduire la confusion; cette refonte eût été impossible. L’Architecture d’ailleurs, assez riche de son propre sol, fournit une matière assez étendue, assez distincte des autres arts; elle offre des rapports assez particuliers à elle seule, pour pouvoir se présenter à part & se circonscrire dans les limites de son domaine. Le projet d’un dictionnaire d’Architecture fut arrêté.

Si nous avions pu nous flatter que la première partie du volume que nous présentons au public, fût suffisante pour lui faire pressentir toutes les richesses dont cette matière est susceptible, pour lui faire deviner toute l’étendue du plan que nous avons embrassé, peut - être nous serions - nous dispensés d’en tracer d’avance l’esquisse. Mais l’ordre alphabétique, auquel sont soumises toutes les connoissances d’un dictionnaire, étant le moins propre à faire connoître le plan auquel elles sont subordonnées, & l’esprit qui en a dirigé la réunion, sur-tout avant que l’ensemble en soit terminé, nous avons cru devoir faire parcourir au lecteur, d’un coup-d’oeil anticipé, toute la carrière que nos recherches nous ont ouverte. Si ce coup-d’oeil rapide suffit à l’objet que nous nous proposons, peut-être nous dispensera-t-il de grossir cet ouvrage d’un discours préliminaire, qui ne seroit que le développement de ce que nous allons abréger.

Nous n’insisterons pas davantage sur l’insuffisance des ressources que nous a présentées, l’ancienne Encyclopédie. Une nomenclature imparfaite, & qui ne fut que la répétition


Architecture. Tome I. a