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ADY - ÆGE


que le & de la Grece, toutes les raretés qui pouvoient orner ses édifices ; aussi la ville Adriene a t’elle été, & ne cesse t’elle point d’être une mine inépuisable, où les cabinets de Rome trouvent perpétuellement de quoi s’enrichir. Il est are qu’on y fasse des fouilles infructueuses ; & la dernière a embelli le Musœum du Vatican, de la belle collection des Muses qu’on y admire.

Cet immense édifice ne dura pas long-tems ; il y avoit à peine quatre-vingts ans qu’il étoit achevé, lors que Caracalla en tira plusieurs statues ; les autres empereurs imitèrent son exemple, & il fut bientôt abandonné.

Voyez les figures 209, 210 & 211.

ADYTUM étoit un endroit secret & obscur des temples dans lequel les prêtres seuls pouvoient entrer ; c’est de-là qu’on entendoit sortir les Oracles, Sénèque dans sa tragédie de Thyeste. (4. 1. 679.)

Hinc orantibus

Responsa dantur certa, cum ingenti sono

Laxantur Adyro fana.

Cette partie des temples des Grecs, répondoit au Secos des temples Egyptiens, dont Strabon nous a donné la description, & où il n’entroit même point de figure humaine ; mais qui étoit rempli de figures simboliques d’animaux, ce que Lucien nous apprend aussi lors qu’il dit : semblable à ces temples de l’Egypte qui sont si précieux au dehors, & qui dedans ne renferment que des monstres.

Le seul Adytum bien conservé & bien entier qui soit resté des anciens, se voit au petit temple de Pompeii ; c’est dans son intérieur que fut trouvée la Diane de travail Etrusque, que l’on conserve au cabinet de Portici. Cet Adytum étoit élevé de quelques marches au-dessus du niveau de temple, & étoit privé de lumière.

ÆDES, pris pour Maison. Voyez MAISON.

ÆDES, pris pour Temple. Voyez ce mot.

ÆDES. Les Romains distinguoient des temples proprement dits, les endroits consacrés aux Dieux, tels qu’Ædes delubra fana saclla. (Voyez ces mots). AEdes différoit du temple, selon Varron, en ce que le second étoit inauguré après sa consécration, & que la première avoit étéseulement consacrée. On comptoit un grand nombre d’Ædes répandues dans les différens quartiers ou régions de Rome. Une inscription placée à l’entrée de ces bâtimens sacrées, apprenoient qu’ils n’aviont pas été sanctifiés par les augures. Cette distinction entre ædes & templum, établie par les premiers Romains, se perdit dans la suite, & on les confondit souvent ensemble. Il seroit même difficile d’après les restes antiques, de leur assigner une différence de forme précise. Voyez leDictionnaire d’Antiquités.

ÆDICULA. Ce mot à eu chez les Romains différentes acceptions tantôr il exprimoit une maison


basse & petite, aedes parva, tantôt un bâtiment consacré à quelque divinité, mais un bâtiment si étroit qu’il n’étoit qu’un diminutif de l’Ædes. On entendoit aussi par ædicula, une niche ou armoire pratiquée dans le mur pour renfermer quelque statue, & celles des Dieux Lares ou Penates en particulier. Quelquefois enfin, ce mot exprimoit des représentations de temples qu’on offroit, & qu’on suspendoit comme des ex voto dans les temples des Dieux, & sur-tout dans celui de Diane d’Ephèse.

Rien ne donne mieux une idée de l’aedicula, considérée comme un diminutif de temple, que le petit édifice circulaire du Bramante, qu’on voit à Rome dans une cour du couvent de S. Pietro in Montorio, ou le petit monument compris dans l’enceinte du temple de Pompeii, & vers l’angle sur la gauche en entrant. Telles devoient être les aedicula de Jupiter, de Junon, & de Minerve an Capitole, élevés par Tarquin, & qui furent depuis, renfermés dans l’enceinte du grand temple, c’est-à-dire dans une des cours environantes. Il y avoit un grand nombre d’aedicula à Rome ; (Voyezle DICT. D’ANTIQ.) mais les antiquaires se sont aussi bien souvent mépris dans le choix des petits monumens antiques parvenus jusqu’à nous, auxquels ils ont donné le nom d’aedicula ; ce ne sont pour la plus grande partie, que des tombeaux dont a méconnu le caractère ; telle est la prétendue aedicula Rediculi, qui n’est qu’un tombeau des bas-siècles, ce qu’indiquent assez sa disposition intérieure, & les petites niches destinées à recevoir les urnes.

ÆGESTE, ville antique de Sicile, où il reste un temple d’ordre Dorique Grec bien conservé. Voyez SEGESTE.

AERÉ, adj. qui est explosé à l’air, soit sur une montagne, soit dans une plaine.

ÆTHERIUS, cet Architecte vivoit au commencement du sixième siècle, sous le règne d’Anastase I., empereur d’Orient ; son mérite lui procura l’entrée au conseil de ce prince, & il y occupa même une des premières places. Il bâtit dans le grand palais de Constantinople un édifice nommé Chalcis, & l’on croit que ce fut aussi lui qui construisit cette forte muraille depuis la mer jusqu’à Sélymbrie, pour empêcher les courses des Bulgares & des Scythes.

AFFAISSÉ, adj. qui a descendu ou panché. Un bâtiment s’affaisse par son propre poids, lors qu’il est mal construit, soit sur un mauvais fond, soit que les joints en mortier ou plâtre soient trop forts ; &, de-là s’en suivent les fractures des voûtes, & l’irrégularité du niveau des planchers. En conséquence dans les grands édifices, il convient de laisser les fondemens s’affaisser, & les mortiers prendre corps, avant de les élever hors de terre. Les ouvrages de terrasse, tels que ceux de fortfications, & les chaussées de chemins faites de terre rapportée s’affaissent beaucoup. Les planchers faits de solives trop foibles, relativement à leur longueur, ou dont