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SOPHONIE, dont le nom est écrit Zéphanyah dans les Bibles hébraïques, l’un des 12 petits prophètes, était fils de Cusi, et appartenait à une famille illustre. On ne sait rien de sa mort ; mais c’est sous le règne de Josias que Sophonie remplit son ministère. Son livre, en 3 chap., s’élève contre les désordres de Juda, l’oppression des grands, les vices du peuple et son idolâtrie.

Z.

SOPHONISBE, fille d’Asdrubal et femme de Syphax, née à Carthage, vers l’an 235 av. J.-C. Étant tombée au pouvoir de Masinissa, à qui elle avait d’abord été destinée, sa beauté frappa vivement le roi des Numides, et, loin de songer à la livrer aux Romains, il résolut de l’épouser. Mais elle avait déjà détourné Syphax de l’alliance des Romains, et Scipion craignit qu’elle n’ébranlât aussi la fidélité de Masinissa. Il lui ordonna donc de renoncer à ce mariage, et réclama la princesse. Ne pouvant résister aux instances de l’illustre Romain, Masinissa en donna avis à Sophonisbe par un message secret. Alors la jeune femme héroïque, qui craignait par-dessus tout l’humiliation d’être traînée à Rome, demanda à son nouvel époux, pour son présent nuptial, une coupe empoisonnée. Le roi eut la lâcheté de la lui envoyer, et elle la vida courageusement.

L’histoire de Sophonisbe a souvent été traitée pour le théâtre. Sans parler du Trissin et d’autres vieux poëtes, Corneille en fit le sujet d’une de ses tragédies, puis après lui Lagrange-Chancel et Voltaire. Mais la plupart de ces pièces sont tombées dans l’oubli.

Z.

SOPRANO, dessus, voy. Voix.

SORBES, voy. Slaves et Lusace.

SORBIER, genre d’arbre de la famille des rosacées, sous-ordre des pomacées. Les sorbiers ne diffèrent guère, par les caractères de leurs fleurs et fruits, des autres genres du groupe des pomacées (pommiers, poiriers, alisiers, etc.), mais on les en distingue facilement à leurs feuilles pennées. Leurs fleurs, petites, blanches et légèrement odorantes, se montrent, à la fin du printemps, au sommet des jeunes pousses : elles sont disposées par bouquets serrés, étalés en forme de parasol.

Le sorbier commun ou sorbier des oiseleurs (sorbus aucuparia, L.), qu’on désigne aussi par le nom vulgaire de cochêne, est très recherché pour l’ornement des parcs et des bosquets ; il produit un effet des plus pittoresques, non-seulement à l’époque de la floraison, mais surtout en automne, étant couvert d’innombrables bouquets de baies d’un écarlate vif ; d’ailleurs ces fruits persistent jusqu’au fort de l’hiver, et ils offrent l’avantage d’attirer les grives, les merles et autres oiseaux frugivores qui tous en font leurs délices. Le sorbier croît spontanément dans toute l’Europe, ainsi qu’en Sibérie, et même dans les régions arctiques ; un climat froid lui convient mieux que de fortes chaleurs : aussi vient-il de préférence, en Europe, dans les stations élevées des montagnes. Le bois de sorbier est dur et compacte ; on l’emploie aux ouvrages de tour, de menuiserie et de charronnage. Les fruits ont une saveur fortement âpre et astringente : l’acide malique y abonde ; néanmoins les habitants du Nord mangent ces fruits lorsqu’ils ont été adoucis par les gelées ; ils en préparent aussi une sorte de cidre et une boisson alcoolique.

Le sorbier cultivé (sorbus domestica, L.), plus généralement connu sous le nom de cormier, croît dans les forêts de l’Europe australe ; on le retrouve, mais peu abondamment, dans plusieurs contrées de France et d’Allemagne. C’est cette espèce que les anciens ont désignée sous le nom de sorbus. On le cultive comme arbre fruitier, notamment dans nos départements de l’Est, et en Allemagne. Le cormier n’acquiert tout son développement qu’à un âge très avancé. M. Loiseleur-Deslongchamps en a observé un tronc de 12 pieds de tour, et dont il estime l’âge à 5 ou 600 ans. On peut greffer cet ar-

    Longepierre, J.-B. Gail, etc. Nous avons les Tragédies grecques par A. Dacier (Amst., 1693, in-12 ; Altenb., 1763, in-8o) ; le P. Brumoy a compris Sophocle dans son Théâtre des Grecs ; G. Rochefort en a aussi donné une traduction estimée ; enfin, on doit à notre savant collaborateur, auteur de cette notice, une traduction des Tragédies de Sophocle (Paris, 1827, 3 vol. in-32), dont une 2e éd. a constaté le mérite et le succès. Parmi les traductions étrangères, on cite surtout celle de Solger, en vers allemands (2e éd., Berlin, 1824, 2 vol. in-8o).

    S.