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vj DISCOURS


est l'universalité ; chaque article pris à part a nécessairement peu de valeur : dans la seconde ce n'est pas de l'ensemble de l'ouvrage, mais du mérite de chaque article en particulier qu'il faut s'inquiéter ; elle ne prétend point à traiter de toutes choses, car elle méconnaîtrait les limites de sa puissance, et retomberait dans les vices dont les premières Encyclopédies sont entachées ; mais elle s'engage à donner sur les matières dont elle s'occupe des notions exactes et assez étendues. »

Pour bien faire ressortir en quoi notre plan diffère de celui qui vient d'être retracé, nous nous permettrons d'opposer quelques doutes aux réflexions sur lesquelles il s'appuie.

Nous ne voyons pas d'abord en quoi les traités spéciaux composant l' Encyclopédie savante différeraient des bons livres en général, de ceux qui, sans verbiage et sans inutilité, font connaître l'état actuel d'une question relative aux connaissances humaines. Trop étendus pour les loisirs des hommes du monde , ils ne satisferaient pas complètement le savant avide d'instruction spéciale, et ne se trouveraient à la hauteur de la science qui en fornie l'objet qu'au moment même de leur publication.

Quant au résumé populaire des connaissances humaines, nous craignons qu'en le réduisant presque aux proportions d'un vocabulaire on ne lui ôte un puissant attrait, celui que l'on trouverait à se reposer à la lecture d'un morceau développé et particulièrement intéressant pour l'homme du monde, de la fatigue qu'il a ressentie en courant d'un article aride à l'autre, en feuilletant l'ouvrage suivant les besoins du moment. Nous avons pensé que ce ne sont pas les élémens de l'instruction que cherche celui qui recourt à un ouvrage de cette nature, et nous avons eu en vue un public plus nombreux, moins ignorant et ayant un peu plus de loisir. C'est aux gens du monde, et non pas à ce qu'on nomme le peuple, que nous nous adressons. Si une Encyclopédie savante va au-delà des besoins des premiers, un résumé populaire reste au-dessous ; et il nous a paru qu'il était possible de les satisfaire sans rendre notre ouvrage inabordable à ceux dont les besoins sont plus limités.

L' Encyclopédie des Gens du monde se placera donc au milieu des deux genres indiqués : ni élémentaire ni savante, elle sera intelligible pour tous, et dispensera l'instruction dans la mesure dans laquelle