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avoir fait de bonnes études à l’université d’Upsal, prit du service dans l’armée. Gustave III lui confia une mission délicate en Norvège ; mais, à la mort de ce roi, Adlersparre se retira et cultiva exclusivement les lettres pendant une suite d’années. On a de lui un recueil de poésies, des essais biographiques et différens traités : il publia aussi de 1797 à 1800 un journal embrassant toutes les branches de la littérature. Rappelé au service quelques années plus tard, il fit la guerre contre le Danemark, en Norvège, et obtint le grade de colonel. On ne sait à quelle époque il entra dans la conspiration qui renversa du trône le malheureux Gustave IV. Mais ce fut lui qui le premier conduisit des troupes sur Stockholm et publia contre le roi une proclamation où il disait, avec emphase, que l’armée de l’ouest avait juré que la patrie ne rendrait plus un seul pouce de son territoire. On verra à l’art. Gustave IV comment ce roi irrésolu et faible contribua lui-même à faire réussir un complot qu’il lui eût été facile de déjouer. Il tomba au pouvoir du général Adlelcreutz ; et lorsque Adlersparre entra, comme en triomphe, à Stockholm, la révolution était presque consommée. Néanmoins le nouveau roi le combla d’honneurs et d’emplois, et lui conféra successivement les titres de baron et de comte, ainsi que les décorations de ses ordres. Mais le crédit du général Adlercreutz donna de l’ombrage à l’impérieux Adlersparre, dont le& vues étaient plus libérales. Après avoir rempli une mission près du prince Christian-Auguste de Holstein-Augustenbourg, il accompagna à Stockholm, en 1810, cet héritier présomptif de la couronne de Suède, et donna, quelque temps après, sa démission de conseiller d’état, pour se retirer dans une province écartée du royaume, dans laquelle il accepta la charge de gouverneur qu’il ne tarda guère à résigner de même. Vivant dans une profonde retraite, il publia en 1830 un ouvrage intitulé : Documens appartenant à l’histoire de la Suède ancienne, moderne et contemporaine, où il imprima sa correspondance très curieuse avec Charles XIII, avec le prince Christian-Auguste et les comtes d’Engerstrœm et de Wetterstedt,


ainsi que les négociations secrètes du gouvernement suédois avec celui de Danemark et avec le comité des ordres du royaume formant la diète. Cet ouvrage, d’abord anonyme, mais qui fut avoué par son auteur en 1831, lui suscita un procès : le comte de Vetterstedt réussit à le faire condamner à une amende qu’il paya, mais qui ne l’empêcha pas de continuer la publication de son livre, dont la suite parut en 1832. C.L.m.

AD LIBITUM, en italien a piacere, ce qui signifie à volonté. Cette expression, usitée en musique, s’explique d’elle même. Elle se place au commencement et plus souvent dans le cours d’un morceau de musique concertante ou d’un solo, pour indiquer que le principal ou le seul exécutant a la liberté de se livrer à ses inspirations, de changer la mesure, de presser ou de ralentir le mouvement, d’abandonner l’accompagnement, et de manifester son habileté dans l’improvisation.

Ce terme est encore employé, dans plusieurs circonstances, pour indiquer les parties qui, n’étant pas essentielles, peuvent être supprimées ou changées. F. R.

ADMÈTE, voy. Alceste.

ADMINISTRATION. Pris au sens le plus large, ce mot signifie la gestion de toutes les affaires publiques, la surveillance de tous les intérêts généraux d’une nation, le maintien de son indépendance au dehors, de sa sécurité et de son bien-être au dedans, tonjours en conformité des lois établies. A l’administration appartiennent la direction et la distribution de tous les services publics : exercice de la justice, finances, commerce, entretien de l’armée et de la marine, police intérieure du pays, relations extérieures, régie des domaines de l’état, et toutes les subdivisions qui se rangent sous chacun de ces titres principaux. Elle fait les réglemens interprétatifs des lois, et prescrit les moyens et les formes de leurs application ; par d’autres réglemens, elle pourvoit à certains intérêts qui ne tombent pas dans le domaine de la législature ; enfin, par la coopération de ses agens, elle intervient dans la gestion des affaires locales, et s’étudie à