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gée de matières terreuse, qu'il emporte dans son cours rapide, devient, lorsqu'il a traversé le lac de Brientz, beaucoup plus claire. L'Aar passe aussi par le lac de Thun, à peu de distance de la ville du même nom et de Berne, et entrant ensuite dans le canton de Soleure il en arrose la capitale, puis le canton d'Argovie où il reçoit la Reuss et la Limmat, après avoir touché une seconde fois aux cantons de Berne et de Soleure. A Coblentz, dans le canton d'Argovie, il se réunit au Rhin. L'Aar, torrent peu navigab1e, mais poissonneux et chariant un sable aurifère, se grossit d'environ 150 autres courans ; ses ondes souvent majestueuses se répandent au-delà de son lit et produisent alors de cruelles dévastations. S.

AARON, premier grand-prêtre des Juifs, frère ainé de Moïse, fils d'Amram et de Jochabed, de la tribu de Lévi, naquit en Égypte l'an 1574 avant J.-C. Il seconda Moïse dans toutes ses tentatives pour la délivrance du peuple hébreu, et reçut de lui le titre de grand-prêtre, au pied du mont Sinaï, peu de temps après la sortie d'Egypte. Pendant l'absence de Moïse, il se bissa effrayer par les menaces des Israélites, au point de leur livrer un veau d'or, devant lequel ils se prosternèrent (voy. Apis). Dans le désert de Gadès, il douta de la toute-puissance de Dieu et de l'exécution du miracle promis à Moïse. En punition de son incrédulité, il fut condamné à ne point voir la terre promise : en effet, il mourut dans le désert sur la montagne de Thor, à 1'âge de 122 ans, 1452 années avant la naissance de J.-C. La dignité de grand-prêtre passa à son fils Eléazar, puis à ses descendans en ligne directe. Les Juifs modernes croient connaître encore les descendans d'Aaron, et les nomment en hébreu Koanim, c'est-à-dire prêtres. Ce titre n'emporte aucune distinction personnelle. M. B.

AARON RASCHID, voy. Haroun al Rachid.

AB, voy. Calendrier hébreu.

ABA ou Abats, On nomme ainsi un costume oriental consistant en une espèce de redingote sans manches, avec un large pantalon. On donne le même nom au drap grossier dont le vêtement est


fait et qu'on appelle encore salonika. L'aba sert à babiller en Turquie les soldats, les matelots et les indigens : autrefois il formait un article d'exportation considérable, surtout à Saloniki et dans toute la Macédoine. Marseille même en faisait le commerce et en expédiait de grandes quantités aux Antilles pour l'habillement des nègres ; on ne l'exporte plus que pour l'Asie, particulièrement dans les ports de la Mer Noire, et les abats n'ont presque plus de valeur. J. H. S.

ABABDEHS, tribu d'Arabes qu'on voit errer dans la Haute-Egypte, où la plupart d'entre eux subsistent du transport des marchandises à l'aide de leurs chameaux ; les autres Ababdehs vivent de leurs troupeaux. Ils recueillent aussi le séné dans les déserts, et le vendent dans les villes. A l'égard des mœurs et coutumes, les Ahabdehs ne diffèrent que peu des autres Bédouins. Le voyageur allemand Rüppell assure pourtant avoir vu à Cosseïr et à Assouan des Ababdehs appartenant à des tribus qui habitent plus au midi, et dont la physionomie ou la coupe du visage ressemblait à celle des anciens Dongolais. Ceux-là ont aussi quelques usages des habitans de la Nubie, tels que l'excision des parties naturelles chez les filles. Il présume que la tribu des Ababdehs est une branche de l'ancienne race éthiopienne établie à Méroé. D-G.

ABACUC, Voy. Habacuc.

ABAD Y QUEYPEO (Manoel), né dans les Asturies, vers 1775, passa au Mexique après avoir embrassé l'état ecclésiastique. Il était juge des testamens à Valladolid de Méchoacan, lorsqu'en 1808 il fut envoyé en Espagne avec la mission de solliciter l'abrogation ou du moins la suspension du décret qui affectait les revenus des capellanias au trésor de l'Etat. Ayant obtenu ce qu'il demandait, il retourna en Amérique ; et vers la fin de 1809 il fut nommé évêque de Méchoacan. Bientôt après éclata l'insurrection de la Nouvelle-Espagne. Abad se rangea parmi ceux qui résistèrent à ce grand mouvement. Réduit à quitter son diocèse, il se réfugia à Mexico ; et lorsqu'ensuite les événemens lui permirent de rentrer à