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l’ordre religieux et l’ordre social, et d’anéantir toutes les lois divines et humaines, ont toujours fait conspirer leurs conseils, leur activité et leurs efforts à tromper et à dépraver surtout la jeunesse, ainsi que nous l’avons insinué plus haut, parce qu’ils mettent toute leur espérance dans la corruption des jeunes générations. Voilà pourquoi le clergé régulier et séculier, malgré les plus illustres témoignages rendus par l’histoire à ses immenses services dans l’ordre religieux, civil et littéraire, est de leur part l’objet des plus atroces persécutions ; et pourquoi ils disent que « le clergé étant ennemi des lumières, de la civilisation et du progrès, il faut lui ôter l’instruction et l’éducation de la jeunesse. »

Il en est d’autres qui, renouvelant les erreurs funestes, et tant de fois condamnées des novateurs, ont l’insigne impudence de dire que la suprême autorité donnée à l’Église et à ce Siège apostolique par Notre-Seigneur Jésus-Christ est soumise à l’autorité civile ; et de nier tous les droits de cette même Église et de ce même Siège à l’égard de l’ordre extérieur. Dans le fait, ils ne rougissent pas d’affirmer que « les lois de l’Église n’obligent pas en conscience, à moins qu’elles ne soient promulguées par le pouvoir civil ; que les actes et décrets des Pontifes romains relatifs à la Religion et à l’Église ont besoin de la sanction et de l’approbation, ou tout au moins de l’assentiment du pouvoir civil ; que les constitutions apostoliques, portant condamnation des sociétés secrètes, soit qu’on y exige ou non le serment de garder le secret, et frappant d’anathèmes leurs adeptes et leurs fauteurs, n’ont aucune force dans les pays où le gouvernement civil tolère ces sortes d’agrégation ; que l’excommunication fulminée par le Concile de Trente et par les Pontifes romains contre les envahisseurs et les usurpateurs des droits et des possessions de l’Église, repose sur une confusion de l’ordre spirituel et de l’ordre civil et politique, et n’a pour but que des intérêts mondains ; que l’Église