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si longtemps. Elle avait une cicatrice au visage ; voyons si cette femme l’a aussi. »

Tous les chasseurs s’avancèrent et aperçurent la cicatrice que désignait le camérier. Elle avait aussi un anneau de fiancée, » dit le palatin.

Deux chevaliers s’approchèrent, et reconnurent l’anneau. Aussitôt le palatin embrassa Geneviève en lui disant : « Tu es véritablement ma femme ; » et à l’enfant : « Tu es véritablement mon fils ! »

La vertueuse princesse raconta ce qui lui était arrivé, et le palatin et tous les assistants répandirent des larmes de regret et de joie. Quand le perfide Golo parut, on se précipita sur lui, et on voulait le tuer ; mais Sigefroid arrêta le bras de ses chevaliers : « Qu’on le garde à vue, » dit-il, « en attendant que nous ayons déterminé le supplice qui lui doit être infligé. »

Le palatin décida qu’on prendrait quatre taureaux qui n’avaient pas encore subi le joug ; que chacun d’eux serait attaché à l’une des extrémités du corps de Golo, deux aux pieds et deux aux mains, et qu’on abandonnerait le coupable à leur fureur. Lorsqu’ils eurent été liés ainsi, chacun tira de son côté, et, de cette manière, le corps du perfide Golo fut divisé en quatre quartiers.

Le palatin voulait emmener avec lui sa femme et son fils, mais elle s’y refusa : « C’est la sainte Vierge, » dit-elle, « qui m’a protégée des bêtes féroces en ce lieu d’exil, et a envoyé une bête fauve pour servir de nourrice à mon enfant. Je ne m’éloignerai pas